
1987–2021, cela fait 35 ans que deux jeunes sortants de
l’Institut national des arts (INA) de Bamako ont eu la formidable idée de créer
une troupe de danse et de théâtre dénommée en bambara : «Don» ou
danse». Il s’agit de Mamadou Sidibé et Karim Togola. Après avoir créé et mis en
scène de nombreuses œuvres, les deux jeunes talents ont également réussi à
construire le Centre culturel Togola de Sabalibougou.
Le résultat est au-delà de toutes les espérances puisque des
centaines de jeunes et artistes de ce quartier en particulier et de notre pays
en général profitent de cette infrastructure et de l’expertise des deux créateurs
de la troupe Don.
Pour célébrer ce 35è anniversaire, le duo avait décidé
d’organiser un festival du 28 au 31 décembre dernier. La cérémonie d’ouverture
de cette manifestation culturelle était présidée, mercredi dernier, par le
ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du
territoire et de la Population, Bréhima Kamena, en présence notamment du chef
de cabinet du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière
et du Tourisme et des troupes des 7 villages de la Commune de Koumantou dans la
Région de Sikasso.
Le ministre Kamena insistera sur l’ancrage de la troupe Don
et du Centre culturel Togola dans ce quartier, car ses promoteurs ont prouvé
que la culture est un moyen de développement. Il rappellera que le gouvernement
de Transition est pleinement engagé dans la promotion de notre patrimoine
culturel.
Quant à Boubacar Hama Diaby, conseiller technique à la
Primature et ancien coordinateur du Programme de soutien aux initiatives
culturelles décentralisées (PSIC), il a expliqué que le Centre culturel Togola
est l’un des rares projets qui tient la route, depuis tant d’années.
À l’époque,
le PSIC avait sélectionné ce projet sur la base de trois critères extrêmement
intéressants. Il s’agit de sa capacité à valoriser le patrimoine culturel, de
la proximité du projet avec les populations de Sabalibougou qui était dépourvu
de lieu culturel. Enfin, il s’agit de savoir si le Centre culturel Togola
allait être un lieu de formation des danseurs et des comédiens.
Pour l’ancien
coordinateur du PSIC, depuis 35 ans, le projet s’est révélé plus utile au
quartier et en général à l’art et à la culture dans notre pays. La cérémonie a été
marquée par des prestations de nombreuses troupes comme celle du Wassamba de
Niamala. En effet, celle-ci joue deux types d’instruments que sont le wassamba
ou le sistre de calebasse et la flûte. Elle donne une musique mélancolique qui
est jouée lors de l’arrivée de nouveaux circoncis dans le village au petit
matin.
Une musique qui réveille de douloureux souvenirs. Karim Togola
expliquera que cette flûte n’est pas un instrument de réjouissance et donc ne
peut être jouée par tout le monde. Ce sont les sages qui décident de la confier
à des adultes qui ont fait montre de certaines qualités, notamment l’honnêteté
et la discrétion.
Youssouf DOUMBIA
La culture est le fil invisible qui lie les peuples, qui traverse les frontières, qui crée des ponts au-delà des divergences. Elle est le vecteur universel de la paix et du respect, un langage qui parle directement au cœur des individus.
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