#Mali : Épluchures et restes de table : Des nourritures pour animaux

Les restes d’aliments, au lieu de se retrouver dans les poubelles ou jeter à même le sol, sont séchés par des femmes avant d’être revendus aux éleveurs et autres propriétaires d’animaux qui les transforment en aliment bétail. Vendeurs et acheteurs, chacun y trouve son compte

Publié mercredi 05 juin 2024 à 16:36
#Mali : Épluchures et restes de table : Des nourritures pour animaux

Séché, le produit fini est proposé aux éleveurs de bétails et aux pisciculteurs

 

Ces déchets alimentaires comptent parmi les détritus du quotidien. La plupart se retrouve dans les poubelles ou dans les canaux d’eau avec des déchets non recyclables, alors qu’il est connu que ces restes de nourriture pèsent lourd dans la balance du changement climatique lorsqu’ils sont mélangés avec les ordures ménagères. Certaines personnes ont vite compris que ces déchets constituent un moyen de promouvoir l’économie circulaire. Ils peuvent être séchés et revendus comme aliment bétail.

Il est 14h à Hamdallaye, le soleil est encore ardent. Bintou Maïga, ménagère de son état, mélange avec sa main des restes de riz, de couscous et des épluchures de pomme de terre, d’alloco, de concombre, de chou et de patates. Le mélange sera, ensuite, étalé à même le sol pour le séchage. L’idée lui est venue de procéder ainsi pour mettre en valeur les restes d’aliments, parce que dans sa famille elle avait «l’impression que l’on jetait plus de nourriture que l’on en mangeait». Celle qui «n’aime pas voir les aliments dans la poubelle» s’applique depuis plus d’une décennie à sécher les restes. Régulièrement, elle vend d’importantes quantités d’aliments séchés à des gens qui les transforment en poudre. Le produit fini est alors proposé aux éleveurs de bétails et aux pisciculteurs.

Il a fallu du temps pour que Bintou Maïga réalise que la nourriture non consommée pouvait rapporter de l’argent. «Au début, je ne le faisais pas pour de l’argent. Un jour, une passante m’a vu en train de faire sécher des restes. Elle m’a approché et expliqué qu’elle en avait besoin. Elle a tout acheté», se souvient-elle. Ayant ainsi découvert le filon, la vieille dame décide d’en faire sa source de revenus. Sa collecte peut lui rapporter souvent 3.000 Fcfa. «C’est rentable et ça s’écoule vite», confie-t-elle.

Mais au-delà des gains qu’elle en tire, Bintou Maïga est surtout fière de sa contribution à la propreté de son environnement. Sa méthode rend en effet les poubelles moins chargées, donc moins nauséabondes. Elle facilite aussi le travail des éboueurs dont certains «refusent de prendre les poubelles contenant de la nourriture décomposée». Bintou Maïga s’est fait un nom dans son quartier. Les gens lui rapportent les nourritures délaissées lors des grandes cérémonies.

 

Assainir l’environnement- Assitant Diarra est courbée devant une maison à Sébénikoro, mesurant les tas de nourritures sec à l’aide d’une petite tasse.  Elle explique qu’elle vient se ravitailler chez ses clients en achetant jusqu’à 5.000 Fcfa avant d’aller revendre aux éleveurs. Dans la famille où nous l’avons trouvé, celle qui fait l’étalage s’appelle Maïmouna Soumaoro.

Pour sa cliente, elle conserve des épluchures de mangues, de papayes, des débris de salades, de pomme de terre et de plusieurs autres fruits et légumes. Maïmouna précise que le plein de la tasse fait 25 Fcfa. «Aujourd’hui, j’ai reçu 1.200 Fcfa parce que j’avais le sac à moitié plein. À chaque fois que je reçois cet argent, je pars directement acheter du charbon ou je garde jusqu’à avoir suffisamment pour recharger mon gaz», dit-elle.

La bonne manière de bien gérer les détritus d’aliments est une action contribuant à maintenir l’environnement propre et diminue le gaspillage de nourriture. Mme Kanté Aminata Bagayoko soutient que cette activité est une solution d’assainissement puisqu’elle permet d’éviter de verser des détritus et les épluchures dans les fossés, les poubelles et autres actions désagréables à voir. Elle dit l’avoir commencé il y a longtemps, mais pendant la saison pluvieuse, elle le fait moins, car cette période est peu favorable au séchage.

Selon elle, cette période de forte chaleur est un moment propice pour sécher les restes d’aliment en deux jours. Au bout de cinq jours, on a déjà un sac rempli et qui fait environ 2.000 Fcfa. Grâce à ce revenu mensuel, Mme Kanté Aminata Bagayoko paie ses deux aides ménagères qui lui coûtent 30.000 Fcfa. Elle précise qu’elle a été motivée par un Blanc qui venait se ravitailler chez elle pour ses animaux.

L’un des clients fidèles de notre interlocutrice, Amadou Diallo est éleveur. Il témoigne que ses animaux aiment les restes de table transformés, parce qu’ils contiennent plusieurs valeurs nutritionnelles contribuant à l’engraissement des animaux.

Fatoumata Mory SIDIBE

Lire aussi : Opérationnalisation de la BCID-AES : De grandes avancées

La rencontre de Bamako va permettre de mettre en place les organes dirigeants de la BCID-AES, valider les textes fondateurs tout en veillant à la disponibilité des moyens techniques, financiers, juridiques et humains nécessaires à son développement.

Lire aussi : Koulouba : Le Président Goïta inaugure les Places de «Mali Tièbaw» et de «Mali Kèlèmasaw»

À la place des statues des explorateurs et des gouverneurs du Soudan français, se trouvent désormais celles des résistants à la pénétration coloniale et des figures emblématiques de notre Armée.

Lire aussi : À l’heure du Mali : Anciens et nouveaux médias, vent debout

Il est bien loin ce temps où Radio Mali et L’Essor mobilisaient seuls tous les sens des citoyens maliens et façonnaient l’opinion. Jusqu’en 1983, lorsqu’ils furent rejoints par la télévision nationale. La nouvelle venue ne faisait qu’agrandir la famille des «médias publics»..

Lire aussi : Bataille du vrai et du faux : Comprendre la désinformation et les armes du fact-checking

Dans un environnement informationnel en constante mutation, démêler le vrai du faux est devenu un enjeu majeur. Et ce combat contre la désinformation nécessite obligatoirement le respect des principes du journalisme..

Lire aussi : Numérique : terreau fertile à la désinformation

Les médias traditionnels ou classiques prennent le temps de recouper l’information avant de la diffuser. Tel n’est pas forcément le cas des nouveaux acteurs du métier appelés «vidéoman» qui, à la recherche de buzz et de sensation forte pour se faire plus d’audience, tombent facilement .

Lire aussi : Médias publics : Regards croisés sur l’héritage et les défis actuels de l’Essor et de l’Ortm

Dans les lignes qui suivent, nos deux interlocuteurs se sont prononcés sur les rôles de l’Essor et de l’ORTM dans l’ancrage institutionnel de notre pays, leur adaptation à l’évolution numérique, les défis et la contre-attaque dans le cadre de la guerre informationnelle.

Les articles de l'auteur

Nouvelles du marché : Les fruits saisonniers ont la cote

Le commerce des fruits de saison au Mali (pastèque, pomme cannelle, goyave…) est une activité essentielle, animée par des vendeurs qui jonglent avec la provenance de ces produits, les prix fluctuants et les inévitables pertes.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 09:09

Arbitrage et médiation : Le Cecam s’emploie à sécuriser l’environnement des Affaires

Un atelier de sensibilisation sur les missions du Centre de conciliation, d’arbitrage et de médiation du Mali (Cecam Mali) s’est tenu, jeudi dernier, à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM)..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mardi 02 décembre 2025 à 10:21

Dédouanement rapide des hydrocarbures : Sur 114 citernes, 110 sont sorties en moins de 24 heures

Un protocole d’accord a été signé vendredi dernier entre le gouvernement et les groupements des pétroliers pour accélérer les procédures de dédouanement des citernes d’hydrocarbures. Le ministre du Commerce et de l’industrie, Moussa Alassane Diallo, a pu constater l’effectivité sur le terrain, de la mise en œuvre de cet accord. Ce qui prouve que le protocole d’accord est bien fonctionnel et produit ses effets au grand bonheur de la population.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mardi 25 novembre 2025 à 08:20

Agroécologie paysanne : CAD-Mali renforce les capacités des parlementaires

La Coalition des alternatives africaines dette et développement Mali (CAD Mali), en partenariat avec Oxfam Mali, a organisé, vendredi dernier au Musée national de Bamako, un atelier visant à renforcer les capacités des députés/parlementaires et des collectivités sur les enjeux de l’agroécologie paysanne..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mardi 18 novembre 2025 à 09:18

«Demba Sindji» : Du lait maternel dans une plante

Cette plante est à la fois un antiparasite, antibiotique, anti-antalgique, antiamibien, anti-bronchite, anti-aphrodisiaque, anti-dysentérique et antispasmodique.

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 15:23

Mois de la solidarité : La BDM offre des vivres à la pouponnière

La Banque de développement du Mali (BDM-SA) a apporté un appui humanitaire d’une valeur de 10 millions de Fcfa au Centre d’accueil et de placement familial, communément appelé la «pouponnière»..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié mercredi 05 novembre 2025 à 09:07

Mois de la solidarité : La BDM-SA au chevet des veuves et orphelins de guerre

Dans le cadre du Mois de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion, la Banque de développement du Mali (BDM -SA) a procédé à une remise de don alimentaire d’une valeur de 20 millions de Fcfa au profit des veuves et orphelins des paramilitaires des Forces de défense et de sécurité..

Par Fatoumata Mory SIDIBE


Publié lundi 03 novembre 2025 à 10:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner