
Les trois
pays membres de la Confédération des États du Sahel (Confédération AES); à
savoir le Mali, le Burkina-Faso et le Niger sortent aujourd’hui de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). La décision
historique de se retirer de cette organisation sous-régionale avait été actée
le 13 décembre 2024 par le Président de la Transition, le Général d’armée
Assimi Goïta, et ses homologues du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré,
et du Niger, le Général de brigade Abdourahamane Tiani.
Pour
comprendre de quoi retourne cette décision, nous avons approché le professeur
de droit international, relations internationales et diplomatie. Dr Hamidou
Timbiné nous livre ses analyses sur le dossier de retrait des pays de la
Confédération de la Cedeao. L’universitaire explique de prime abord qu’il
existe trois types d’organisations internationales. Il y a l’Organisation
internationale à caractère universelle (Organisation des Nations-unies),
l’Organisation régionale (Union africaine) et l’Organisation sous-régionale
(Cedeao, Uemoa).
Le
spécialiste en relations internationales explique que ces organisations
consacrées dans le chapitre 8 de l’ONU ont pour but de promouvoir la paix, la
sécurité, la coopération et le développement. Il définit la Confédération comme
une union d'États indépendants qui, par un ou plusieurs traités, délèguent
l'exercice de certaines compétences à des organes communs. Ces États souverains
ont en commun certains domaines comme la défense, la sécurité, la diplomatie et
le développement. D’où la politique commune des trois D (Défense, diplomatie et
développement).
L’AES au
début, était une organisation sous-régionale dédiée à la lutte contre le
terrorisme. Le juriste rappellera que l’Alliance est ensuite devenue une
confédération, le 6 juillet 2024, pour prendre son destin en main. Selon Dr
Hamidou Tembiné, le respect de la souveraineté, des partenaires, la non ingérence dans les
affaires intérieures des trois États de la Confédération, la défense des
intérêts vitaux de leurs peuples, les patrouilles militaires conjointes sont
des avantages pour les États de l’AES. À cela
s’ajoutent le partage des renseignements militaires, la libre circulation des
personnes et de leurs biens, la diffusion réciproque de l’actualité notamment
les journaux télévisés.
Pour le spécialiste des relations internationales, le retrait des trois États de la Cedeao pourrait perturber les échanges commerciaux et de coopération sécuritaire dans une région. À cet effet, il précisera que le départ de ces États de l’organisation sous-régionale peut leur porter aussi préjudice, en termes de pertes sur les avantages douaniers, de libre circulation des personnes et de leurs biens, mais aussi de projets d’infrastructures et de développement dans l’ancienne zone Cedeao qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de Fcfa. Une autre appréhension de l’universitaire est le fait de cesser d’être membres de la Cedeao qui peut aussi priver les États de la Confédération de certains postes stratégiques à l’échelle régionale et contraindre leurs ressortissants à prendre des visas ou des cartes de séjour vivant dans l’espace Cedeao.
DÉFIS ET
PERSPECTIVES- Pour le Dr Timbiné, l’enjeu du combat contre le terrorisme,
l’insécurité, la redynamisation de l’économie, la création très prochaine d’une
monnaie commune, la mise en place d’une armée conjointe de 5.000 militaires et
d’un passeport AES, la bonne gouvernance et le retour à l’ordre constitutionnel
sont des défis et perspectives pour les pays de l’AES après leur retrait. Le
spécialiste des relations internationales reconnaît que l’apport de la Cedeao
aux États de la Confédération est insuffisant dans la lutte contre le
terrorisme, alors que les terroristes continuent de tuer civils et militaires.
En outre,
l’organisation sous régionale est devenue un outil de dissuasion des grandes
puissances (États-Unis, France) qui s’ingèrent dans les affaires intérieures
des États de l’AES. C’est pourquoi, la Cedeao n’a pas pu jouer sa mission de
coopération politique et diplomatique envers les États de l’AES. Et ceux-ci
estiment que la Cedeao ne répond plus aux attentes des peuples. C’est ce qui
justifie leur retrait de la Cedeao, explique le juriste Timbiné. Il est
utile de rappeler que l’AES, créée le 16 septembre 2023 à Bamako, est un pacte
de défense mutuelle conclu entre les trois pays membres. Elle aide à contrer
d’éventuelles menaces de rébellions armées ou d’agressions extérieures,
conformément au pacte qui stipule que «toute attaque contre la souveraineté et
l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera
considérée comme une agression contre les autres parties».
Soutenir le développement économique et renforcer la résilience régionale est aussi l’un des objectifs de l’AES. Le 6 juillet 2024, la Confédération de l’AES a vu le jour à Niamey (Niger). Elle est vaste de plus de 2,78 millions de km2 et compte une population de plus de 72 millions d’habitants.
Quant à la Cedeao, elle a été créée le 28 mai 1975 à Lagos par les Présidents "Moussa Traoré (Mali), Mathieu Kérékou (Bénin), Sangoulé Lamizana (Burkina Faso), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Seyni Kountché (Niger), le général Yakubu Gowon (Nigeria), Felix Houphouet Boigny (Côte-d’Ivoire), Sékou Touré (Guinée), Daouda Jawara (Gambie), Léopold Sedar Senghor (Sénégal), etc. Elle a une population de plus de 300 millions. Avec le retrait du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, la Cedeao ne comptera désormais que 12 États : Bénin, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Nigeria, Sénégal, Sierra-Leone et Togo.
Sidi WAGUE
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