Filiale sud de la CMDT : Une campagne agricole sous pression, mais pleine d’espoir

L’insuffisance d’engrais et le manque d’équipements sont parmi les difficultés auxquelles les exploitants sont confrontés

Publié lundi 09 septembre 2024 à 17:28
Filiale sud de la CMDT : Une campagne agricole sous pression, mais pleine d’espoir

 Le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, a sillonné, du 6 au 8 septembre dernier, la filiale sud (Sikasso et Bougouni) de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). Une tournée qui lui a permis d’être en contact avec les exploitants agricoles et d’apprécier, à travers des visites de champs, l’état végétatif des cultures. Il a aussi rencontré, samedi dernier dans un hôtel de Sikasso, les cadres de la CMDT, les services techniques en charge des productions agricoles, ainsi que les représentants de la profession agricole. C’était en présence du président directeur général de la CMDT, Mamadou Moustapha Diarra, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Sanoussi Bouya Sylla, et du président de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), Yacouba Traoré.



Lors de cette rencontre, les participants ont évoqué, entre autres, les difficultés liées à l’accès aux ressources financières, l’insuffisance d’engrais, notamment pour les céréales, le problème d’approvisionnement en eau pour les activités de contre-saison. Ils ont également souligné le manque d’équipements, parfois non adaptés et l’absence de collaboration entre les différents acteurs.



La campagne agricole 2024-2025 de la filiale sud de la  CMDT a démarré dans un contexte difficile en raison des conditions pluviométriques. L’administrateur général de la filiale sud de la CMDT, Mamari Berthé, a expliqué que cette situation a perturbé les semis, notamment dans la division de Bougouni. Au 30 juin, 263.029 hectares avaient été cultivés, soit 82,97% des prévisions. Et grâce à la mobilisation des producteurs et à l’encadrement fourni, les objectifs ont presque été atteints avec 307.475 hectares de coton (97%), 295.973 hectares de maïs (105%), 76.737 hectares de mil (106%) et 109.015 hectares de sorgho (84%).

Malgré ces progrès, l’approvisionnement en intrants agricoles a également été affecté par des livraisons tardives. La filiale a reçu 95% des besoins en complexe coton, 99,99% pour le complexe céréale, et 102% pour l’urée, bien qu’une grande partie soit arrivée après les délais requis.



Le traitement insecticide a couvert 45% des surfaces de coton, traitées quatre fois, tandis que 9% ont bénéficié de cinq traitements. Cependant, deux facteurs pourraient compromettre la campagne. Le premier est lié aux pluies excessives enregistrées depuis le 10 août, dépassant souvent 120 mm par jour, provoquant des inondations dans les champs. À la fin du mois d’août, 4.789 hectares de coton, 1.125 hectares de maïs, 262 hectares de mil et 323 hectares de sorgho étaient inondés. Le second facteur est l’apparition d’un pic de jassides, particulièrement dans les zones de Kignan, Nièna et Sikasso, contre lesquels des mesures sont déployées. Malgré ces défis, Mamari Berthé reste optimiste et espère une production de 293.500 tonnes de coton graine, contre 248.360 tonnes l’année dernière et une autosuffisance alimentaire avec un excédent estimé à 433.151 tonnes.



Le ministre de l’Agriculture s’est montré optimiste face aux préoccupations soulevées par les producteurs agricoles, tout en reconnaissant que tout ne peut être résolu à 100%. Daniel Siméon Kelema a souligné que la mise en œuvre d’une campagne agricole comporte toujours des hauts et des bas, et qu’il est essentiel d’en tirer des leçons. Il a également appelé à la solidarité nationale envers les victimes des récentes inondations.



En outre, le chef du département de l’Agriculture a mis en garde les producteurs contre les conditions météorologiques exceptionnelles cette année. Contrairement aux années précédentes, où les pluies s’estompaient fin septembre, des pluies intenses sont prévues jusqu’en novembre, avec des périodes de sécheresse, variant selon les zones agroécologiques. Il a exhorté les producteurs à rester vigilants. Daniel Siméon Kelema a insisté sur la nécessité d’organiser les filières agricoles, de la production à la commercialisation. Il a suggéré que chaque maillon de la chaîne soit structuré, comme cela est fait pour le coton, afin d’attirer davantage d’investisseurs dans le secteur.



Le président directeur général de la CMDT a insisté sur l’importance de suivre rigoureusement les calendriers de traitement et d’utiliser des produits adaptés pour garantir une bonne récolte de coton. Mamadou Moustapha Diarra a expliqué que si ces pratiques sont respectées, la récolte de coton sera satisfaisante. Il a aussi souligné l’importance de la diversification des cultures, notamment pour assurer la sécurité alimentaire. À ce propos, il a rappelé que sa structure soutient partiellement l’approvisionnement en intrants pour la culture du maïs.

Le patron de la CMDT est revenu sur l’importance de récolter le coton à temps pour éviter que les pluies dégradent sa qualité, car un coton de première qualité est mieux payé qu’un coton déclassé.


Envoyé spécial


Amadou GUEGUERE

Lire aussi : Disponibilité des hydrocarbures à Bamako : L’embellie se poursuit

Ah oui ! Tout indique, ce matin du mercredi 26 novembre 2025, que la situation s’est améliorée concernant l’approvisionnement en carburant dans la ville de Bamako. La circulation reprend son rythme habituel. Les embouteillages aussi..

Lire aussi : Marchandises maliennes bloquées à Dakar : Trois mois de répit accordés aux opérateurs

Le président du Conseil malien des chargeurs (CMC), Kissima dit Bakissima Sylla, a annoncé ce mercredi 26 novembre que des dérogations exceptionnelles ont été accordées aux marchandises maliennes bloquées au port de Dakar..

Lire aussi : Hamadou Fall Dianka, DG des Impôts : «Le montant des recettes électroniques a atteint 300 milliards de Fcfa en 2024»

Dans cet entretien exclusif, le directeur général des Impôts évoque, entre autres, les étapes franchies en termes de transformation numérique de ses services, les avantages concrets pour les citoyens et les entreprises, les défis rencontrés et les innovations à venir pour consolider cette d.

Lire aussi : Disponibilité du carburant à Bamako : Normalisation au niveau des transports en commun

Avec la pénurie de carburant, plusieurs véhicules de transport en commun avaient disparu de la circulation dans la capitale. Ils refont surface aujourd’hui avec la disponibilité du précieux liquide dans certaines stations-services. Et cela grâce aux efforts des autorités et des importateurs .

Lire aussi : Gestion de la crise des hydrocarbures : L’urgence de venir en aide aux régions affectées

La réunion du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, tenue hier à la Primature sous la présidence du Premier ministre Abdoulaye Maïga, a aussi salué les effets immédiats du protocole d’accord ayant permis d’accélérer le dédouanement des camions citernes. Cepend.

Lire aussi : Dédouanement rapide des hydrocarbures : Sur 114 citernes, 110 sont sorties en moins de 24 heures

Un protocole d’accord a été signé vendredi dernier entre le gouvernement et les groupements des pétroliers pour accélérer les procédures de dédouanement des citernes d’hydrocarbures. Le ministre du Commerce et de l’industrie, Moussa Alassane Diallo, a pu constater l’effectivité sur .

Les articles de l'auteur

Hamadou Fall Dianka, DG des Impôts : «Le montant des recettes électroniques a atteint 300 milliards de Fcfa en 2024»

Dans cet entretien exclusif, le directeur général des Impôts évoque, entre autres, les étapes franchies en termes de transformation numérique de ses services, les avantages concrets pour les citoyens et les entreprises, les défis rencontrés et les innovations à venir pour consolider cette digitalisation.

Par Amadou GUEGUERE


Publié mercredi 26 novembre 2025 à 07:46

1ère édition du Salon international de l’entrepreneuriat-AES : un bilan flatteur

Du 18 au 21 novembre, Bamako a vibré au rythme de la toute 1ère édition du Salon international de l’entrepreneuriat-AES. Pendant quatre jours, l’événement a mobilisé plus de 164 exposants et 15.000 visiteurs.

Par Amadou GUEGUERE


Publié lundi 24 novembre 2025 à 09:19

Le Mali fédère les ambitions du Niger et du Burkina Faso

La 1ère édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES, ouverte à Bamako, marque une étape décisive pour l’intégration économique des pays du Sahel. Réunissant des délégations venues du Burkina Faso, du Niger et du Mali, ainsi que de jeunes porteurs de projets, l’événement se présente comme un cadre de coopération inédit où ambitions partagées, innovation et solidarité régionale se rencontrent..

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:07

Salon international de l’entrepreneuriat - AES : La jeunesse sahélienne expose son savoir-faire

Au 2è jour du Salon, nous nous sommes intéressés aux jeunes entrepreneurs du Mali, du Burkina Faso et du Niger venus présenter leur savoir-faire, défendre le consommer local et tisser des partenariats avec d’autres participants.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 20 novembre 2025 à 08:05

Salon international de l’entrepreneuriat-AES : Du beau monde à la cérémonie d’ouverture

Avec plus de 5.000 visiteurs attendus, ce Salon ambitionne de contribuer à la création d’emplois durables, d’offrir une plateforme régionale de valorisation de l’initiative privée et de mobiliser les partenaires techniques et les investisseurs autour de projets structurants.

Par Amadou GUEGUERE


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 07:45

Dr Modibo Sacko, un magistrat au parcours exceptionnel

-.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 13 novembre 2025 à 09:29

Oclei : Le président et trois autres membres prêtent serment

Ils entament ainsi un mandat de quatre ans. La cérémonie était présidée par le président de la Cour suprême, Dr Fatoma Théra.

Par Amadou GUEGUERE


Publié jeudi 13 novembre 2025 à 09:25

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner