Dans son verdict ce vendredi aux environs de 17 heures locales, la plus grande juridiction du pays a annulé la réinscription du candidat sur les listes électorales sénégalaises et renvoyé l’affaire devant le tribunal d’instance de Dakar. Le délai pour que l’affaire soit rejugée est « extrêmement court », selon l’un des avocats de Sonko.
La Cour ne s’est pas prononcé sur le fond de l’affaire vendredi, mais uniquement sur le droit. Elle statuait sur le jugement rendu le 12 octobre par le Tribunal d’instance de Ziguinchor (Casamance), qui réintégrait Ousmane Sonko sur les listes électorales, ce qui le rendait de fait éligible (il en avait d’abord été radié en août dernier, après sa condamnation par contumace pour « corruption de la jeunesse »). L’État sénégalais s’était pourvu en cassation, et il revenait donc à la Cour suprême de trancher.
Le procureur général avait demandé à la Cour suprême de rejeter le recours introduit par l’Agent judiciaire de l’État et de confirmer l’éligibilité d’Ousmane Sonko. Mais les juges n’ont pas suivi les réquisitions du ministère public et ont cassé la décision du juge de Ziguinchor.
L’affaire sera renvoyée au tribunal d’instance de Dakar. À un peu plus de trois mois de l’élection présidentielle, et à un mois de la clôture de la collecte des parrainages, cette décision compromet les espoirs d’Ousmane Sonko de pouvoir être candidat.
Comme par hasard de calendrier, la Cour de Cédeao avait également porté un coup dur aux espoirs présidentiels de l'opposant sénégalais Sonko. "Le Sénégal n'a violé aucun de ses droits", avait affirmé la Cour ouest africaine de justice, plus tôt dans la matinée du même vendredi à Abuja, la capitale nigériane.
Elle avait été saisie par les avocats d'Ousmane Sonko pour contester sa radiation des listes électorales sénégalaises après une condamnation dans une affaire de mœurs. Cette radiation rend impossible sa candidature à la présidentielle de février 2024 dont il serait l'un des principaux candidats.
Ousmane Sonko, transféré mardi à la prison du Cap manuel après plusieurs mois à l’hôpital, n’était pas présent à l’audience. Il avait toutefois appelé la veille ses partisans à « s’organiser pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance ».
« J’en appelle à tous les Sénégalais à se préparer et à se tenir debout ce 17 novembre. Il ne s’agit pas de se lever pour ma personne, elle importe peu ; nous devons nous lever pour une justice équitable, libre et indépendante », a-t-il déclaré.
Aboubacar TRAORE
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