
L’Essor : Quelle lecture faites-vous des brouilles diplomatiques entre le Mali et l’Algérie, suite à la destruction d’un aéronef de l’Armée malienne par celle d’Algérie?
Dr Aly Tounkara : Cette crise est à comprendre à l’aune des différents changements survenus avec l’arrivée des militaires au pouvoir quant à la gestion faite des crises successives dans les régions dites Nord du Mali, notamment les différentes rebellions. Les autorités de la Transition ont clairement voulu rompre avec des pratiques où l’Algérie se voyait privilégier, se permettait d’asseoir une vraie légitimité sur le plan diplomatique au nom du dossier malien. Il y a eu des changements tout à fait brutaux; en commençant par la reprise des emprises de la mission onusienne par l’Armée malienne sans que l’Algérie ne soit associée à cela. Ce qui n’était pas de son goût. De même également, l’entrée de l’Armée malienne à Kidal. L’Algérie faisait de cette ville une sorte de surenchère. Les militaires au pouvoir n’ont pas, comme tout État souverain, associé l’Algérie à cette reprise de Kidal. Ce qui a encore davantage choqué le régime algérien, c’est que les autorités maliennes ont dénoncé l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sans pour autant l’associer en tant que chef de file de la communauté internationale, garant de cet accord. Tous ces éléments réunis ont fait de l’Algérie, un État très affaibli sur le plan diplomatique, un état qui voyait son influence dans le Sahel, à défaut d’être contestée, mise à mal.
L’Essor : Le Mali accuse l’Algérie d’avoir abattu un de ses drones sur son territoire alors que l’Algérie évoque la violation de son espace aérien. À quoi faut-il s’attendre dans ce cas de figure dans les jours ou mois à venir ?
Dr Aly Tounkara : L’État du Mali a mis différents éléments à la portée de l’opinion nationale et internationale à travers un communiqué qui délimite sans équivoque le champ d’action du drone dont il est question. Quant à l’Algérie, elle s’est contentée d’envoyer l’opinion nationale et internationale aux archives de son armée qui contiendraient les preuves qu’elle jugerait tangibles que le drone a été abattu sur son territoire. Au-delà de la difficulté à cerner qui a raison et qui n’a pas raison, le fait que le Mali a quand même, communiqué des éléments factuels, laisse croire que l’Algérie serait dans une posture peu claire, difficilement compréhensible. Ce pays voisin accuse l’état du Mali d’avoir violé son espace aérien ou son territoire. L’Algérie est davantage dans la rhétorique que dans la démonstration des faits. Avec ce qui se passe entre l’Algérie et les trois États de la Confédération AES, les relations vont se détériorer. Cela a même commencé déjà à travers le rappel des ambassadeurs de part et d’autre. Mais quand on regarde aussi l’immensité de la frontière qui sépare le Mali de l’Algérie, la proximité anthropologique entre les populations malienne et algérienne, on peut imaginer ou espérer qu’un tel incident sécuritaire ne pourrait pas prospérer car aucune des parties ne gagnerait à ce que ce climat reste ainsi tendu entre le Mali et l’Algérie.
L’Essor : La crise a été étendue aux autres pays de la Confédération AES. Quelles peuvent être les implications dans les relations de coopération avec l’Algérie ?
Dr Aly Tounkara : L’invite des États de l’AES à cette crise sécuritaire entre le Mali et l’Algérie est une suite logique pour qui connait la manière dont la Confédération a été mise en place par les trois pays. Naturellement, toute atteinte à l’intégrité ou à la souveraineté d’un État membre de la Confédération serait aussi une atteinte à la souveraineté des autres États.
De ce fait, cette solidarité est un témoignage éloquent de la mutualisation des efforts de la part de ces trois états dans le cadre de la lutte contre la nébuleuse terroriste mais surtout le fait que ces trois états ont une diplomatie commune. Donc, la venue du Burkina Faso et du Niger aux côtés du Mali n’a rien d’étonnant pour qui connait la configuration avec laquelle, ces trois pays se sont mis ensemble pour avoir des moyens communs, des approches communes mais surtout pour pouvoir se hisser sur l’échiquier international à partir d’une seule voix. Donc, il n’y a rien d’étonnant que le Burkina Faso et le Niger partagent la vision du Mali vis-à-vis de cette attitude d’hostilité de l’Algérie à son égard.
Dieudonné DIAMA
Cette décision du Conseil des ministres intervient quelques jours après l’échec d’un meeting de groupements de partis politiques et à la veille d’un autre annoncé pour ce vendredi à la place de l’indépendance. De son côté, un groupe de jeunes leaders se réclamant de la société ci.
Cinq textes dont celui déterminant les conditions et les modalités d’emploi des langues officielles du Mali ont été votés hier par les membres de l’organe législatif de la Transition. Et deux autres ont été renvoyés à la prochaine séance pour complément d’informations.
Après le décès de sa 2è vice-présidente survenu le 1er avril, le Conseil national de Transition (CNT) est à nouveau endeuillé par la disparition d’un autre de ses membres en la personne de Mohamed Ould Sidi Mohamed dit Zibdi. L’homme nous a quittés le samedi 19 avril à Bamako des suites.
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Présente à tous les combats au nom des personnes vivant avec le handicap, la défunte a su transformer sa «faiblesse» en atout. Au profit de la société.
C’est une représentante nationale qui fut très active dans les mouvements associatifs nationaux et africains en faveur des handicapés physiques. Hatouma Gakou Djikiné sera enterrée aujourd’hui.