La cérémonie a enregistré la présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du président du CNT, le colonel Malick Diaw, des présidents des institutions, du corps diplomatique, des autorités administratives
Le
président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a présidé, hier au Centre
international de conférences de Bamako (CICB), la cérémonie d’ouverture de la
phase nationale du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation. Il
s’agit de l’ultime étape d’affinement et de synthèse des solutions proposées
par nos compatriotes aux niveaux communal, régional, mais aussi des ambassades
et consulats.
La cérémonie a débuté par la présentation d’une symphonie pour la paix, jouée par une trentaine d’artistes et parcourant quinze aires musicales et culturelles du pays.
Dans
son intervention, le maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, a salué
le chef de l’État pour avoir pris l’initiative d’aller à l’écoute de son
peuple. Au vu des résultats encourageants obtenus lors des précédentes phases
du dialogue, elle dira que l’espoir est permis. L’édile s’est dite sûre que des
débats fraternels et sincères sortiront des recommandations réalistes et
pertinentes en vue de permettre au pays de retrouver la paix tant rêvée.
Enfin,
elle a réitéré l’engagement des populations de sa circonscription à soutenir
les efforts du chef de l’État pour la vraie paix dans notre pays. Pour sa part, le président du Comité de
pilotage du Dialogue iter Maliens a indiqué que depuis plus d’une décennie, la
vie du Malien est suspendue à une interrogation récurrente à savoir «de quoi
sera fait demain ?». Selon Ousmane Issoufi Maïga, cette question se
nourrit de la crise multidimensionnelle que le pays traverse, faite de tension
socio-politique permanente, d’attaques armées contre des civils et les
militaires, de la barbarie terroriste devenue une hydre dans le Sahel, de la
gouvernance institutionnelle fragilisée, des difficultés économiques tous
azimuts et de la vacuité de plus en plus remarquable du panier de la ménagère.
Il
dira que la somme de tout cela se déteint inexorablement sur notre sécurité,
notre cohésion sociale et sur la paix dans notre pays. Pour lui, ces instants
de vie alternent entre espoir et angoisse chez nos compatriotes qui voient très
vite la joie du jour changer en crainte le lendemain. Fort heureusement, il
soutient que des résultats édifiants sont venus les apaiser et réinstaller
l’espoir. Et Ousmane Issoufi Maïga d’évoquer le retour des Forces armées et de
sécurité ainsi que de l’administration dans la Région de Kidal qui a donné la
preuve à la nation entière que la patience et la résilience sont les deux
battants de la porte du possible.
L’ancien Premier ministre a rappelé que l’objectif général du dialogue est de contribuer à la restauration de la paix et la cohésion sociale à travers une réconciliation durable sans interférence étrangère. La finalité étant de permettre au peuple malien de renouer avec les mécanismes endogènes de prévention, de règlement et de gestion des conflits en vue de trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui assaillent le Mali.
INCLUSIVITÉ-
Comme instruit par le chef de l’État, il a soutenu que le Comité de pilotage
tout au long du processus a usé de tous les moyens mis à sa disposition et de
tous les mécanismes et stratégies endogènes pour faire de cette initiative
présidentielle, un processus inclusif. D’après lui, l’inclusivié s’est
intensifiée à travers la campagne d’information et d’échange menée à l’endroit
des Institutions de la République, des familles des anciens chefs d’État, des
anciens Premiers ministres, des forces vives de la Nation, des universités,
grandes écoles et instituts. Ousmane Issoufi Maïga a précisé que nos
compatriotes ont participé massivement et souvent au-delà des quotas fixés à ce
dialogue dans 763 communes dont 69 délocalisées pour des raisons diverses, dans
les 19 régions et le District de Bamako, dans 48 ambassades et consulats sans
incident.
Dans
son discours d’ouverture, le président de la Transition a indiqué que des
semaines durant, les Maliens se sont retrouvés dans les phases communale,
régionale et au niveau de nos représentations diplomatiques et consulaires. À
tous ces niveaux, dira le colonel Assimi Goïta, nos compatriotes n’avaient
qu’une seule préoccupation : se parler en toute franchise et proposer des
solutions pour sortir définitivement de la crise, recoudre le tissu social et
renforcer le vivre-ensemble.
Pour
lui, «le Mali, considéré jadis comme un pays paisible et tranquille, s’est
retrouvé depuis quelques années dans une situation conflictuelle complexe sur
laquelle nous n’avions aucune emprise». «Nous avions été réduits à être des
observateurs du martyre de notre peuple, pour des raisons économiques et
géostratégiques auxquelles nous étions totalement étrangers. Nos Forces de
défense et de sécurité, auxquelles on avait enlevé toute capacité offensive, ne
pouvaient nullement assumer leur mission régalienne de protection du
territoire, des populations et de leurs biens», déplorera le chef de l’État.
Dans ces conditions, le président de la Transition dira que les contradictions
habituelles entre nos populations, inhérentes à la vie socioéconomique, ont été
exacerbées au point de se transformer en conflits meurtriers sur fond de
complicités internes et d’instigation extérieure.
«Ces conflits, de diverses
natures, se sont ainsi entremêlés pour faire de notre pays une terre
constamment endeuillée. Les solutions préconisées par la communauté
internationale ont plutôt contribué à élargir les zones de tension pour toucher
une grande partie du territoire», a déploré le colonel Assimi Goïta, qui a
soutenu qu’il est apparu que les mesures prises dans le cadre de la lutte
contre le terrorisme et pour assurer l’unité nationale répondaient à un agenda
contraire aux intérêts du peuple malien. C’est ainsi que, dans un sursaut de
dignité, le peuple malien a décidé de reprendre son destin en main et de
reconquérir l’ensemble de son territoire, a fait savoir le président Goïta,
pour qui la reprise de Kidal et des autres villes des régions du Nord a été une
illustration parfaite de ce nouvel état d’esprit.
À
sa demande, le Comité de pilotage devait tout mettre en œuvre pour rendre le
processus le plus inclusif possible. Le président Goïta s’est réjoui de
constater que la méthode imprimée à ce dialogue par le comité a obéi aux
exigences liées à ses enjeux, à savoir la paix durable, l’apaisement des cœurs
et la mise en place des bases d’un développement dont les fruits devraient être
profitables à tous les Maliens. «Je suis convaincu que l’esprit de franchise et
de patriotisme qui a prévalu au cours des phases précédentes sera de mise
durant la présente», a indiqué le chef de l’État, qui a exhorté à renforcer
cette posture afin que les synthèses des débats des différents niveaux puissent
refléter les avis, préoccupations et recommandations formulés par les Maliens.
On notait présence à la cérémonie du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, des présidents des institutions, des membres du gouvernement, du corps diplomatique, des autorités administratives, politiques, traditionnelles et religieuses ainsi que les gouverneurs des différentes régions du Mali. La phase nationale regroupe les membres du Comité de pilotage, les délégués venus des régions, du District de Bamako, des pays d’accueil des Maliens établis à l’extérieur, des universités, des institutions de la République, de l’ensemble des forces vives. Les participants passeront en revue les conclusions et recommandations issues des phases précédentes du dialogue.
Dieudonné DIAMA
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