Cette drogue peut occasionner une déshydratation pouvant évoluer jusqu’à une insuffisance rénale ou la mort par overdose
Commercialisé
le plus souvent sous forme de comprimés de couleurs différentes, prêts à être
avalés, l’ecstasy ressemble à des bonbons. Elle est vendue sous le manteau et
est très prisée dans les soirées pour son effet euphorisant. Dans les milieux
de consommation, les prix oscillent selon la tête du client.
Ainsi, dans les
boîtes de nuit, le comprimé est vendu à 10.000 Fcfa. Par contre, ce même cachet
est pour la plupart cédé en ville à 1.000 Fcfa. Ce stupéfiant prisé par
certains apprentis chauffeurs au niveau des arrêts de transport en commun,
s’invite également dans le milieu scolaire emballé dans de petits sachets et
vendu à 2.000 Fcfa l’unité.
Vendredi
8 mars dernier, nous avons sillonné quelques établissements privés et publics
du District de Bamako. Idy (nom d’emprunt), élève dans une école privée de
Djélibougou-Doumanzana en Commune II, témoigne avoir consommé ce bonbon.
«Effectivement, je me rappelle en 2023 au mois de juin, mon voisin de classe, Adama,
m’a offert un bonbon qui avait un goût très étrange. Depuis que j’ai commencé à
le sucer, d’un coup j’ai ressenti une excitation. Je suis monté sur le
table-banc et je me suis mis à danser. Une fois à la maison, j’ai vomi tout ce
que j’avais consommé. Une heure après, je suis revenu dans un état normal», se
rappelle l’élève de la 9è année qui affirme n’avoir plus consommé ce
stupéfiant.
Par contre, il indique que son camarade Adama a commencé à consommer ces comprimés l’année dernière. «Cette année, il n’arrive plus à se concentrer sur les études. Il a redoublé la 8è année, j’ai peur pour sa santé car il peut prendre par jour plus de 3 bonbons», regrette le jeune écolier Idy.
Nous
avons rencontré Adama un samedi en début de soirée devant une boîte de nuit.
L’élève était habillé en pantalon de couleur bleu et en débardeur. «Je prends
ces bonbons pour oublier mes douleurs. Mon père est décédé en 2021. Ma maman
est une responsable dans une grande banque, elle voyage tout le temps et n’a
pas de temps pour moi.
Ainsi, elle me laisse avec des aide-ménagères et
beaucoup d’argent. C’est à la suite de cela que j’ai commencé, à avaler ces
bonbons par le biais d’un camarade de classe qui se trouve dans la même
condition que moi. Cette drogue me fait mal et je deviens une autre personne à
chaque fois que je la consomme», avoue Adama qui promet d’abandonner la
consommation de ce stupéfiant. «Je promets de tout dire à ma maman afin qu’elle
trouve une solution, car mon père (paix à son âme) voulait que je devienne un grand
médecin. Mais à force de consommer ce danger, je n’y arriverai pas»,
clame-t-il. Selon lui, beaucoup de ses camarades ont cédé à la tentation de
cette drogue.
TRÈS
LUCRATIVE- K. S. est un vendeur de ces bonbons stupéfiants. Dimanche 10 mars,
aux environs de 21 heures, il accepte d’en parler à visage caché non loin d’un
stade de la capitale. Persuadé que nous avons aperçu son arme à feu, il nous
rassure : «Madame, je ne vais rien vous faire, vous m’aviez dit que vous
avez besoin d’informations. Approchez, car je n’ai pas assez de temps». Depuis
2016, K. S. évolue dans la commercialisation de la drogue. «Bientôt 10 ans que
je suis dans ce milieu.
Parmi mes clients, les enfants riches et les filles. Ça
marche bien surtout quand un client boss vous appelle pour un sachet qui coûte
30.000 Fcfa. Pour les enfants, c’est sous formes de bonbons qu’on cède à 2.000
Fcfa l’unité», explique le dealer qui devait fournir ce jour une grosse
commande à un client. Il explique que cette activité lui a permis de construire
deux villas. Dans ce travail, prévient-il, il ne faut faire confiance en
personne même pas ta famille. «J’emploie maintenant plus de six personnes dans
le réseau et chacun trouve son compte dans les affaires», avoue K. S.
Au «Vox
da», Issa, apprenti d’une Sotrama, guette les passagers au niveau d’un arrêt de
transports en commun. Il consomme ces
produits depuis 2020 «pour avoir de l’énergie». Il raconte qu’il achète ces
produits entre 200 et 250 Fcfa. «Je travaille de 6 heures du matin à 21 heures.
C’est fatiguant. Pour bien démarrer la journée, je prends chaque jour à 9
heures deux bonbons. Au début, j’avais des vertiges, je vomissais à chaque
prise, mais maintenant ça va et je n’ai plus de problème. Je ne peux plus
laisser ces drogues car ça me donne une force supplémentaire pour bien faire
mon travail», spécule l’apprenti chauffeur.
Selon le
psychiatre Abdou Traoré, cette drogue agit sur le système nerveux central et à
tendance à désinhiber c’est-à-dire rendre empathique et limiter la fatigue. «La
consommation de l’ecstasy peut entraîner un arrêt cardiaque. Sur le plan
physiologique, elle peut occasionner une déshydratation pouvant évoluer jusqu’à
une insuffisance rénale ou la mort par overdose», explique le spécialiste en
psychiatrie.
Moussa
Drissa Guindo, substitut du procureur au Tribunal de la Commune I, explique que
la consommation de stupéfiants est condamnée par la loi N°01 078 du 18 juillet
2001 et l’article 118 et 98 qui réprime la pratique très sévèrement. Le
magistrat précise que la condamnation va de 6 mois à 3 ans de prison ferme et
d’une amende de 20.000 à 200.000 Fcfa. Il poursuit que cette loi inclut les
infractions suivantes : détention, usage, vente, trafic transnational et
national, et la production.
Les acteurs de l’école sont appelés à redoubler de vigilance et à renforcer les mesures de sécurité autour des écoles. Car, dans certains établissements, les écoliers consomment ce produit nocif même devant les portails de leurs établissements lors de la récréation.
Djeneba BAGAYOGO
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