#Mali : Chaîne autour de la cheville : Un accessoire de mode pour les femmes

L’origine de son port remonte à des siècles dans les sociétés africaines où elle symbolisait notamment la richesse. De nos jours, les femmes habillent leurs chevilles par plaisir et pour l’élégance

Publié vendredi 10 mai 2024 à 07:04
#Mali : Chaîne autour de la cheville : Un accessoire de mode pour les femmes


La chaîne de cheville est un ornement prisé des femmes. Utilisée de nos jours comme parure, elle attire de nombreuses Bamakoises. Si certaines parent une seule cheville avec cet accessoire de beauté féminine, d’autres en portent autour des deux.  Certaines femmes aiment surtout les porter à cause de la diversité des couleurs et des modèles. Ils vont du minimaliste au brillant en passant par les torsadées, avec ou sans les perles suspendues. C’est juste un plaisir pour certaines femmes de les porter, à l’image de Fatoumata Coulibaly, une mère au foyer. «Je ne vois aucune signification à cela», avoue-t-elle, affirmant que beaucoup de personnes se trompent pensant que ce sont les «femmes faciles» qui portent ce bijou. Elle soutient que son conjoint n’y voit aucun inconvénient.

Mariam Togola, célibataire, affirme que cette parure apporte une touche finale à son look. Poursuivant qu’une robe longue ou une jupe courte assortie d’un bracelet fera toute la différence. Elle argumente que la chaîne de cheville s’adapte à tous les styles vestimentaires. Pour elle, c’est une question d’élégance. Par ailleurs, notre interlocutrice se dit indifférente à l’interprétation que certains font du port de cette parure.

Épouse au foyer, Oumou Cissouma explique de son côté qu’elle porte ce bracelet par plaisir. Mais surtout du fait de l’élégance qu’il donne à sa tenue vestimentaire. Elle avoue qu’elle le porte uniquement sur demande de son époux. Cependant, le revers de la médaille, c’est le fait que ce dernier lui interdit de sortir du foyer conjugal avec cette parure à la cheville. Et cela, à cause de l’interprétation que les uns et les autres peuvent en faire.


Notre interlocutrice pense néanmoins que le port de ce bracelet à la cheville était propre aux femmes de certaines ethnies comme les Peulhs et les Sonrhaïs. Femme célibataire, Aminata Konaté pense que ces accessoires de beauté féminine sont indispensables et paraissent comme des compléments de la tenue qui permettent d’affirmer son style. «Ces chaînes à la cheville apportent une touche de charme et de beauté à un look», confie-t-elle, se réjouissant ainsi de la multitude de choix des bracelets de cheville. Chose qui, de son point de vue, a pour avantage de trouver le bijou qui va avec chaque mode vestimentaire. La jeune dame de préciser qu’il existe des bracelets en or, en argent, en pierres précieuses.

Le psychologue Dr Drahamane Elhadji Touré, enseignant au département de psychologie à la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation de Bamako, explique que l’origine du port des chaînes remonte à des siècles dans les sociétés africaines. Parlant du cas de notre pays, il explique que la chaîne de cheville était portée par les femmes de certaines ethnies : Sonrhaï, Peulh, Bozo, voire Dogono. L’universitaire précise que ces ethnies portaient ces chaînes autour de la cheville juste pour des raisons purement culturelles. Notre interlocuteur souligne aussi que le port de la chaîne autour de la cheville entre les 10è et 11è siècle symbolisait la richesse dans une famille.

Selon lui, la société d’antan et celle d’aujourd’hui n’ont pas la même perception à propos du port de ces différents bracelets de cheville. Quoi qu’il en soit, incite-t-il, c’était un signe de richesse, de bonheur et de bien-être. Et de rappeler que toute société est appelée à évoluer. Aujourd’hui, reconnait-il, la perception de la société moderne est négative quant au port des chaînes autour de la cheville. La porteuse, rappelle l’enseignant, est considérée à tort comme une personne de mœurs légères. Toutefois, Dr Drahamane Elhadji Touré conseille de porter cet accessoire de la beauté à la cheville droite. Il pense qu’il est plus attirant à la cheville droite et met à l’abri des jugements attentatoires à la réputation.

À l’opposé, le bracelet autour de la cheville gauche, montre l’appartenance du sujet à un monde libertin comme celui des prostituées et des homosexuels.

Le maître coranique Amadoun Tall, enseignant dans une medersa à Kalaban coura en Commune V du District de Bamako, a une idée claire sur la question. Selon lui, le port d’une chaîne autour de la cheville est autorisé par la religion, à condition de le faire uniquement pour son époux.

Amsatou Oumou TRAORE

Lire aussi : Ségou : C’est parti pour le mois dédié à la solidarité

Le gouverneur de la Région de Ségou, le Commissaire Général de brigade de police Soulaïmane Traoré a lancé, mercredi dernier, les activités de la 30è édition du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion..

Lire aussi : Diéma : Des personnes âgées honorées dans le cadre du mois d’octobre

Les trois personnes les plus âgées de la ville de Diéma sont le chef de village Gabougou Sissoko, âgé de 105 ans, Sokona Sissako, 103 ans, et Diambou Magassa, ayant soufflé ses 91 bougies..

Lire aussi : Djenné : La chasse aux lièvres, un rituel bien connu

La chasse aux lièvres est une tradition bien ancrée dans la cité religieuse de Djenné, une ville inscrite sur la liste du patrimoine mondiale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Ce rituel, encore appelé «tabai-hô» en langue sonrhaï, .

Lire aussi : Kangaba : Une campagne de prise en charge gratuite de la cataracte

Le médecin chef du Centre de santé de référence (Csref) de Kangaba, Dr Moussa Sougané, a présidé lundi dernier dans ses installations, le lancement de la campagne de chirurgie gratuite de la cataracte dans le district sanitaire de Kangaba..

Lire aussi : 5è édition du MITA : Le programme soil values, acteur majeur de la gestion durable des sols

Plus de 200 chercheurs, innovateurs, producteurs, investisseurs et décideurs venus de l’espace de la Confédération des États du Sahel (AES) et de nombreux pays africains participent depuis lundi à Bamako à la 5è édition du Marché des innovations et technologies agricoles (MITA 2025)..

Lire aussi : Fondation orange Mali : La Caravane du 3è âge 2025 prévoit 2.250 consultations et 150 chirurgies de la cataracte

Cette caravane ophtalmologique constitue un rendez-vous annuel majeur en faveur de l’inclusion sociale des personnes âgées.

Les articles de l'auteur

Utilisation de l’encens : Attention à ne pas trop en abuser

L’encens appelé en bamanankan «woussoulan» ne détient pas que le pouvoir des bonnes odeurs agréables à humer. Il présente d’autres vertus. Mme Diallo Oumou «Soumadouma» nous en parle..

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié vendredi 24 octobre 2025 à 08:33

Déplacés internes du site de Faladiè : Le clin d’œil de l’Association Moussow blon

Dans le cadre de ses activités humanitaires en faveur des personnes vulnérables, l’Association Moussow blon a offert des kits scolaires, des vêtements, des chaussures aux personnes déplacées internes du site de Faladié..

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié mardi 21 octobre 2025 à 08:02

Pouponnières : La solidarité agissante du Fafe

Cet acte humanitaire est composé d’huile, de sucre, lait pour enfants, thé, pâtes alimentaires, riz, mil, haricots, farines infantiles, biscuits et biberons. Il est destiné aux enfants issus de 80 familles en situation difficile.

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:04

Femmes du marché de Niamakoro : La ministre Djénéba Sanogo face à la problématique de la sécurisation des marchés

Dans le cadre de ses initiatives de rapprochement avec les femmes, conformément aux orientations des autorités de la Transition, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diarra Djénéba Sanogo, s’est rendue, samedi dernier, au marché «Sougou koro» de Niamakoro pour s’enquérir de leurs conditions de travail et préoccupations en vue d’y apporter des réponses..

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié lundi 06 octobre 2025 à 08:06

États généraux sur la situation de la femme et de l’enfant : 470 recommandations formulées

Les campagnes de vulgarisation des lois favorables aux droits des femmes dans les langues locales et le renforcement des centres d’alphabétisation féminins et centres d’autopromotion figurent parmi les recommandations.

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié jeudi 18 septembre 2025 à 07:45

États généraux sur la situation de la femme, de l’enfant et de la famille : Pour un check-up des préoccupations et des propositions d’actions

Ces états généraux visent à analyser la situation de la femme, de l’enfant et de la famille afin d’identifier les défis et proposer des solutions durables. Ils s’inscrivent dans le Plan d’action gouvernementale en faisant la promotion du capital humain une priorité nationale.

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié mercredi 17 septembre 2025 à 12:10

Promotion de la femme : Des engrais bio offerts aux maraîchères

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités de promotion et de soutien à l’autonomisation des femmes, conformément aux orientations des autorités de la Transition, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diarra Djénéba Sanogo, a offert des engrais bio aux femmes maraîchères..

Par Amsatou Oumou TRAORE


Publié mardi 09 septembre 2025 à 08:26

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner