
Au cours des travaux de la
session spéciale de la Cour d’assises consacrée aux crimes économiques et
financiers, de nombreux agents et/ou fonctionnaires de l’état ont comparu
devant les juges. Ils étaient tous impliqués d’une manière ou d’une autre dans
une affaire d’atteinte aux biens publics dans leurs structures employeuses
respectives
Pour le cas présent, c’est
un certain El Hadji D. Coulibaly qui a comparu à la barre pour « faux et usage
de faux et soustraction de biens dans le secteur privé ». à l’époque des faits
(2015-2018), ce financier de formation était le responsable administratif et
financier de la compagnie aérienne Tunis Air. à ce titre, l’homme avait dans
ses attributions la gestion des recettes de vente des billets de ladite
compagnie. Ayant la responsabilité de plusieurs dizaines de millions de Fcfa au
quotidien, El Hadj D Coulibaly n’a pu résister à l’appât du gain facile.
Ainsi courant 2019, un
jour, à la suite d’un échange d’e-mail entre le service de contrôle de la
compagnie Tunis Air basé à Tunis, et le nommé El hadji D Coulibaly, il a été
découvert vingt-sept (27) bordereaux de remise de chèque. Cela était tout a
fait normal. Mais, ce fait sortait de l’ordinaire, à partir du moment où, ces
bordereaux n’avaient fait l’objet d’aucun versement dans les comptes de
recettes de la compagnie aérienne.
C’était suffisant pour que
le nouveau représentant de Tunis Air, à l’époque, Riadh Farhat, commandite un
audit pour y voir clair. à la suite de
cette vérification, il a été décelé au titre des exercices 2015-2018, que El
hadji D. Coulibaly, en sa qualité de responsable administratif et financier de
la représentation de la compagnie au Mali, procédait, avec intention coupable,
à la soustraction de plus de 47,6 millions.
Cette somme représentait la valeur desdits bordereaux de remise de
chèques, non reversés dans les comptes recettes de la compagnie.
C’ainsi que le financier a été interpellé pour s’expliquer sur ces faits. Coincé, l’homme a rejeté la responsabilité des faits sur Zied Milliti, ancien représentant de Tunis Air (en fuite). Selon le suspect, c’est ce dernier qui aurait ourdi et exécuté les opérations de soustraction de biens au préjudice de l’entreprise. Partant de cette explication, El hadji D. Coulibaly a rejeté la responsabilité des faits qui lui sont reprochés.
Il est resté constant dans cette logique durant toute l’instruction de son dossier et n’a cessé d’imputer l’entière responsabilité de l’infraction au responsable fugitif.
Seul à comparaître pour
s’expliquer- Malgré tout, l’entreprise qui tenait à clarifier cette histoire et
situer les responsabilités, a tout simplement
porté plainte. Une information judiciaire fut ouverte à l’issue de
laquelle le responsable administratif et financier se retrouva devant les juges de la Cour
d’assises spéciale pour l’infraction citée plus haut. Certes, ils étaient les
deux responsables de la compagnie à être mêlés dans cette histoire, cependant
en l’absence de Zied Milliti demeuré introuvable, Elhadji D Coulibaly a été le
seul à comparaître pour s’expliquer et, éventuellement se défendre dans
l’espoir de recouvrer la liberté.
Des explications du mis en
cause, il ressort que lors de la campagne
pour le pèlerinage 2015, dans le but de solder les comptes de la compagnie, le
fugitif lui intimait l’ordre de dépêcher le coursier auprès d’une banque de la
place, pour chercher un bordereau vierge de remise de chèques. Il mentionnait
ainsi des montants fictifs sur ces bordereaux, avant de les revêtir du sceau de
la dite Banque et de les expédier au siège de la compagnie à Tunis.
C’est comme cela que
plusieurs bordereaux fictifs ont été envoyés à Tunis, avant d’être soldés par
les ventes ultérieures. Le mis en cause soutint, mordicus, que l’homme agissait
à l’époque des faits, juste dans l’espoir de combler le déficit avant le
prochain pèlerinage, et cela, jusqu’à ce que les comptes soient définitivement
soldés. Parlant de son chef fugitif, l’accusé soutint que « C’est lui qui
manigançait tout ». Et de poursuivre en expliquant aux jurés, la main sur le
cœur qu’en guise de bonne foi, à un moment donné pour prouver sa bonne foi et
éviter de se retrouver dans une sale histoire, il aurait lui-même demandé
l’audit pour comprendre les raisons du trou financier décelé, à cause duquel il est accusé.
Non convaincus des
explications du mis en cause, les jurés lui ont demandé s’il n’était pas au courant des faux bordereaux
que son chef établissait à son nom. à cette question, l’accusé a répondu par
l’affirmative. D’où l’étonnement de la Cour, face au refus du financier de
signaler cette situation à la hiérarchie, alors qu’il était au courant de tout
ce qui se passait. Pratiquement à toutes les questions que les jurés lui
ont posées, El hadji D. Coulibaly est resté constant dans l’idée de n’avoir
rien compris.
L’avocat de la partie civile n’est pas allé par le dos de la cuillère face à un tel accusé. C’est pourquoi, il cherchait toujours à le charger. La robe noire a estimé qu’il n’y a aucun doute quant à la culpabilité du responsable administratif de la compagnie. « Les faits sont établis », a-t-il soutenu avec assurance, s’étonnant du fait que l’accusé a eu les moyens de trouver un auteur des faits, même s’il s’est défendu de n’être au courant de rien.
De larges circonstances
atténuantes- De son côté, le ministère
public s’est dit très gêné dans un dossier du genre, en l’absence d’un suspect
en fuite. « C’est intriguant qu’on n’a pas pu l’identifier pour des débats
contradictoires », a déploré le défenseur des citoyens estimant que la
responsabilité d’El hadji D. Coulibaly est engagée à partir du moment où il
savait et a refusé de dénoncer. Partant de ces constats, l’avocat général a
requis de le maintenir dans les liens de l’accusation avec le bénéfice de
larges circonstances atténuantes.
Le conseil de l’accusé qui
semblait s’être réjoui du réquisitoire du parquet a, de son côté qualifié la
procédure de bâclée. « Elle a été tendancieuse et rien n’a été fait dans
l’ordre », a-t-il dénoncé, regrettant que la cour se soit retrouvée dans un
dossier où le coupable est celui qui est présent. Selon lui, le faux était délibéré dans le but
de porter atteinte à quelqu’un. La robe noire a tout simplement plaidé non coupable.
En dépit de tout ce qui précède, l’homme a été reconnu coupable avec des circonstances atténuantes. Le financier a ainsi écopé de 5 ans d’emprisonnement ferme, au remboursement de la somme de 47,6 millions de francs CFA, et au paiement de 5 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts.
Tiedié DOUMBIA
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