#Mali: Transport en commun : Un casse-tête

Certains passagers se plaignent de voir les apprentis s’octroyer le droit de leur imposer des tarifs. Ils en appellent aux autorités compétentes en vue de mettre de l’ordre dans ce secteur

Publié mardi 11 juin 2024 à 15:51
#Mali: Transport en commun : Un casse-tête

C’est la croix et la bannière pour des clients de pouvoir regagner tranquillement le centre ville

 

«Raïda, raïda, raïda direct…» Un apprenti chauffeur de sotrama s’époumone à héler les passagers qui empruntent les transports en commun à partir des Logements sociaux de N’Tbacoro. Ce trajet d’une vingtaine de kilomètres pour regagner le centre ville se révèle souvent être un véritable parcours du combattant pour les habitants de ce quartier périphérique qui utilisent le transport en commun. Ils sont confrontés à un vrai casse-tête et réclament plus de respect des chauffeurs et apprentis qui font à leur égard de l’indiscipline.

 Pour les usagers de ce tronçon, c’est la croix et la bannière de pouvoir regagner tranquillement le centre ville. Chaque matin, de paisibles citoyens quittent leurs domiciles pour se rendre au job. Ce jour de juin, il est environ 7 heures, des passagers embarquent dans un véhicule de transport en commun. Certains expriment leur impatience de voir le conducteur et son apprenti trainés sur le chemin à la recherche continue de passagers.

Les passagers fulminent  contre le langage ordurier et du chauffeur et de l’apprenti. Pour un petit souci de monnaie, l’apprenti n’hésite pas un seul instant et «toutes griffes dehors» a agressé un passager. Souvent la réplique est proportionnelle à l’attaque. Mais le plus souvent, les passagers préfèrent dépasser la colère et l’indignation, mais surtout espérer arriver à temps et sains et saufs à destination. Dans les transports en commun, les apprentis semblent imposer leur diktat aux passagers et souvent même au chauffeur. Tout y passe comme lettre à la poste. Invectives, rabrouement et autres indécences. Ils se permettent parfois de fumer dans le véhicule. Sans pour autant savoir que tous ces actes sont punis par la législation en vigueur.

 

LES TARIFS- Dans les transports en commun, les passagers avalent aujourd’hui des couleuvres.  Ils sont contraints d’y recourir pour se rendre à leurs services ou vaquer à leurs occupations au centre ville. La pomme de discorde que l’on retrouve fréquemment reste les tarifs. À en croire certains passagers, les transporteurs essaient de faire les choses à la tête du client.  Alors que les tarifs sont fixés et bien connus de tous. Certains expliquent clairement ne pas accepter de souffrir de cette situation où dans un même véhicule de transport, on fixe les tarifs en fonction de l’humeur de l’apprenti.

Pour Ousmane Traoré, chauffeur de sotrama sur le tronçon N’tabacoro Attbougou, cette situation résulte de l’attitude des passagers, surtout des femmes qui essayent toujours de négocier les tarifs avec les apprentis. Une étudiante en droit a requis l’anonymat et accepté de verser son avis dans le débat. Elle exprime clairement son amertume à qui veut l’entendre de voir les passagers endurer.  Elle râle contre  le fait que parfois on fait même payer un double tarif aux passagers qui désirent rejoindre le centre ville.

Elle explique avoir été une fois victime de cette situation qu’elle juge être une «escroquerie». Arès avoir embarqués à partir de N’Tabacoro dans un transport en commun pour le Raïda, une fois arrivé au niveau de la Tour de l’Afrique, le conducteur changera d’avis et essaiera de faire demi-tour.  Il tentera d’imposer en vain aux passagers de payer un double tarif. Malheureusement, cet épisode n’est pas anecdotique. Bien au contraire, c’est leur comportement de tous les jours et cela au vu et au su de tout le monde, y compris les policiers au niveau des carrefours et des syndicats de transport. C’est devenue la loi de la jungle.

Pour l’apprenti chauffeur Mamourou Kanté, il y’a des passagers qui refusent de payer. «On ne vole personne et nous faisons notre travail correctement», se défend le jeune apprenti, visiblement sous l’effet d’un psychotrope.  

 L’avènement de la crise politique et les « sanctions inhumaines» de la Communauté des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique monétaire des états de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) ont conduit une flambée des prix des denrées de première nécessité. Mais aussi sur les hydrocarbures  qui ont aussi subi de plein fouet le contre –coup de la crise avec une augmentation des prix du carburant.

Ce qui aurait poussé les syndicats des transporteurs, en accord avec les services techniques de l’état, à revoir les prix à la hausse avec une augmentation de 25 à 50 Fcfa en fonction des quartiers. Et depuis, ces prix n’ont pas baissés même avec le dénouement de cette crise.

Un représentant du Syndicat des sotramas de raïda a souhaité  témoigner dans l’anonymat. «C’est vrai que les prix n’ont plus changé après la réduction du prix des carburants.   Les prix sont bien fixés et il n’y a pas de problème à ce niveau, mais c’est le social qui impacte le tarif et parfois ça se transforme en discorde entre apprenti et client». Il essaie d’expliquer par exemple  qu’un passager qui à Niamana peut dire  à l’apprenti qu’il a 300 Fcfa et celui-ci accepte alors que le tarif est de 400 Fcfa. Ce qui crée parfois des confusions par rapport aux prix.

En tout cas c’est un cri de cÅ“ur que les passagers  lancent aux autorités en vue de mettre de l’ordre dans les choses à ce niveau. Mais surtout pour revenir aux tarifs d’avant les sanctions inhumaines de la Cedeao et de l’Uemoa et de tenir compte de la conjoncture. Il y va de l’intérêt de tous d’avoir un transport en commun digne de nom.

Amadou SOW

Lire aussi : Mopti : Le comité consultatif de sécurité évalue les actions

Au cours des travaux, les membres du comité ont abordé plusieurs sujets comme la situation sécuritaire de la région à travers une panoplie de thématiques, entre autres, les incivilités, la délinquance et les crimes, la tenue de manifestations publiques et leur encadrement, l’état sécuri.

Lire aussi : Reprise de Kidal par l’Armée : L’Université de Sikasso débat des enjeux et perspectives de la souveraineté territoriale

14 novembre 2023-14 novembre 2025, cela fait deux ans que les Forces armées maliennes ont repris Kidal. Pour la commémoration de ce retour de l’État à Kidal que l’Université de Sikasso a organisé, vendredi dernier, une grande rencontre. «Retour effectif de l’État à Kidal, enjeux et pe.

Lire aussi : Kita : Adam Sow offre des couveuses et fauteuils roulants aux structures sanitaires

C’est un vrai ouf de soulagement que l’on a poussé au Centre de santé de référence (Csref) et au Centre de santé communautaire (Cscom) de Kita..

Lire aussi : Égypte : Des journalistes francophones visitent des pyramides et sites religieux

Les journalistes francophones africains qui prennent part actuellement à une session de formation au Caire ont visité le vendredi dernier, les pyramides de Gizeh en Égypte..

Lire aussi : Le Mali fédère les ambitions du Niger et du Burkina Faso

La 1ère édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES, ouverte à Bamako, marque une étape décisive pour l’intégration économique des pays du Sahel. Réunissant des délégations venues du Burkina Faso, du Niger et du Mali, ainsi que de jeunes porteurs de projets, l’évÃ.

Lire aussi : Ambassadeur Issa Konfourou : «La lutte contre le terrorisme est et doit rester régionale et internationale»

L’ambassadeur, représentant permanent du Mali auprès des Nations unies, Issa Konfourou, a intervenu le mardi dernier au nom de la Confédération des États du Sahel (AES) à New-York à l’occasion de la réunion publique d’information du Conseil de sécurité des Nations unies sur la «cons.

Les articles de l'auteur

Coopération culturelle : Le ministre Daffé et l’ambassadeur de la Palestine, Hassan Albalawi, s’inscrivent dans la même vision

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a rencontré, lundi dernier dans ses propres installations, dans le cadre de l’Année de la culture, l’ambassadeur de la Palestine au Mali, Hassan Albalawi..

Par Amadou SOW


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 08:26

Participation aux évènements sociaux : La Pénurie de carburant met les Bamakois à rude épreuve

La crise de carburant a contraint les habitants de la capitale à revoir leur copie en termes de participation aux événements sociaux (mariages, baptêmes et décès). Les autorités multiplient les initiatives pour que la situation revienne à la normale.

Par Amadou SOW


Publié mardi 04 novembre 2025 à 13:19

Financement de la culture : Des initiatives innovantes à envisager

En marge de la 9è édition du Festival international «Triangle de Balafon», le Consortium ACF–Fonds Maaya et le Réseau Kya, ont organisé, samedi dernier dans la salle de réunion de la Chambre de commerce et d’industrie de Sikasso, une table ronde sur la problématique de financement du secteur de la culture..

Par Amadou SOW


Publié vendredi 17 octobre 2025 à 12:42

Festival international Triangle du balafon : Le Mali fait honneur à sa réputation

Après trois jours de compétitions intenses, le groupe «Danbe» de notre pays a remporté le premier prix du Festival international Triangle du Balafon, suivi du groupe «Bolomakoté» du Burkina Fasso. La troisième place a été décernée au groupe «Djéli» de la Guinée et le prix spécial AES a est revenu au Niger, pays invité d’honneur.

Par Amadou SOW


Publié lundi 13 octobre 2025 à 12:18

«Femme du soldat»: Une œuvre poignante d’Alima Togola

À l’accoutumée, les spectacles proposés par la comédienne Alima Togola procurent de l’émotion intense, notamment la sensation de vivre souvent dans la peau des acteurs, mais aussi matière à réflexion sur les préoccupations sociales de l’heure. Jamais, ou du moins rarement pour ne pas être catégorique, la comédienne n’est à contre-sens. Sa nouvelle œuvre théâtrale intitulée : «Femme du soldat» ne déroge pas à cette règle..

Par Amadou SOW


Publié mercredi 01 octobre 2025 à 09:10

Fadima Coulibaly : L’étoffe des grandes figures

Cette femme a mis toute son énergie et sa disponibilité à porter le projet d’exposition sur l’Armée malienne intitulée : «Le Soldat», à le concrétiser. Celle qui reste dans sa cohérence et dans la constance est passée maîtresse dans l’art de redéfinir l’organisation des évènements qui marquent les esprits..

Par Amadou SOW


Publié lundi 29 septembre 2025 à 08:12

Exposition Photo : Le soldat

Le thème de cette exposition, parrainée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le Général de Corps d’armée Sadio Camara, est expressif. Il traduit l’engagement des militaires et leur rôle dans la défense de la patrie et le développement socio-économique de notre pays.

Par Amadou SOW


Publié lundi 29 septembre 2025 à 08:10

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner