
Des participants au Salon du livre de Ségou (archives)
Ces jeunes écrivains explorent des sujets variés et apportent de nouvelles voix au monde littéraire malien. Malgré les obstacles d’édition et les difficultés d’écriture, ils se débrouillent pour faire paraître leurs manuscrits, comme l’explique Kémoko Diabaté, étudiant à l’École supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC). «J’écris par passion, pour transmettre des messages. J’ai écrit un roman de type essai littéraire sur des faits sociaux. On est confronté au problème du coût exorbitant de l’édition. J’ai eu la chance de bénéficier du soutien de l’Institut français. Certains écrivains peuvent chercher à s’enrichir, mais ils ne sont pas nombreux, car parfois des livres sont vendus à 5.000 Fcfa et l’auteur n’en reçoit que 500 Fcfa», détaille le journaliste en herbe.
Attikou Younoussa Houdou Diallo ajoute : «Mon premier livre a été publié juste après l’obtention de mon bac, et les deux autres l’ont été alors que j’étais à l’Institut polytechnique rural et de recherche appliquée (IPR/Ifra) de Katibougou. Ce n’est pas au Mali qu’on peut devenir riche en étant écrivain. Je m’essaie au roman, au recueil de poèmes. En tant que jeune, je suis confronté aux problèmes d’édition, ce n’est pas facile, notamment en ce qui concerne la correction et le coût.»
Malgré leurs efforts, certains étudiants écrivains sont parfois incompris. Adama Boubacar Soumaré, étudiant en lettres à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako et auteur d’«Aube d’un jour nouveau, tome 1», a été taxé «d’incompris». «J’écris de la poésie. J’utilise toujours des mots soutenus. Ce qui rend la compréhension difficile. Déjà que la poésie est de nature hermétique, si l’on y ajoute des termes lourds, imaginez la suite», concède-t-il. Cette émergence des jeunes est diversement appréciée. Almadane Cissé, lecteur, trouve que c’est bien que les jeunes écrivent. «Mais que des jeunes étudiants écrivent, pour la majorité, des recueils de poèmes et fassent, en plus, des publications par an, ça me paraît problématique pour la littérature.
Car les contenus manquent de rigueur et de consistance, surtout que les maisons d’édition sont moins exigeantes. Je me demande bien s’ils ne sont pas tous, étudiants écrivains et éditeurs, victimes de l’appât de gains faciles et, par conséquent, contents de se faire appeler “écrivains”», soutient-il.
Ainsi, les ateliers d’écriture se multiplient. Les doyens sont prêts à partager leurs expériences avec les jeunes. Sory Ibrahim Mallé, directeur de Prostyle Éditions, précise que les critères sont, entre autres, une bonne présentation du manuscrit avec moins de fautes d’orthographe, de grammaire et une bonne formulation des phrases. Chaque année, précise-t-il, sa maison d’édition publie gratuitement 10 écrivains étudiants maliens dans le but de les soutenir pour qu’ils puissent avoir leur place. «Le coût d’édition normale est de 250.000 Fcfa», nous apprend Sory Ibrahim.
Selon Modibo Ibrahima Kanfo, écrivain et président du Mouvement de jeunes écrivains dénommé les Jeunes esprits de la littérature malienne (Jelma), créé en 2016, les sources de motivation des jeunes étudiants sont nombreuses. Il cite l’émergence des maisons d’édition, la multiplication des clubs de lecteurs et la création d’associations d’écrivains. «Les actes posés par notre regroupement ont permis d’attribuer l’étiquette d’écrivain à plus de cent jeunes élèves et étudiants maliens. Cependant, les jeunes de la génération actuelle sont un peu pressés de devenir auteurs, ce qui a impacté la qualité de plusieurs publications récentes», regrette-t-il.
Mahamadou Boiré, enseignant et écrivain, affirme que cette émergence se heurte à plusieurs défis, notamment la non-rigueur de certaines maisons d’édition, le traitement des textes, la qualité de la présentation et des feuilles du livre, la difficulté de vente. S’y ajoute le manque de volonté politique pour accompagner techniquement et financièrement les jeunes dans leurs projets d’écriture.
Aminata DJIBO
Rédaction Lessor
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