#Mali : Festivals culturels : Des outils de développement

Ces rendez-vous culturels boostent l’économie des régions ou cercles d’accueil. Au cours des activités, les habitants réalisent des business intéressants avec des produits locaux qu’ils proposent aux festivaliers

Publié lundi 10 juin 2024 à 16:05
#Mali : Festivals culturels : Des outils de développement

 Prestation d’artistes lors du Festival de Bélénitougou de Somasso

 

Les festivals culturels dans notre pays semblent s’inscrire dans la même dynamique de donner un coup d’accélérateur au développement régional voire local. à défaut, se fondre dans un schéma destiné à mieux vendre les localités qui abritent ces rendez-vous culturels. Qui ne se souvient pas de Segou’art- Festival sur le Niger, Festival international didadi de Bougouni, Festival Ogobagna, Festival international du Wassoulou (Fiwa),  Festival de Markala (qui serait même le premier festival dans notre pays) et Festival Bélénitugu de Somasso, entre autres ? La liste est loin d’être exhaustive.

Ces rencontres culturelles ont eu un impact sur les localités organisatrices. Même si on dispose pas de statistiques précises pour étayer cette thèse, c’est loin d’être une vue de l’esprit. Globalement, ces festivals culturels ont permis de booster soit l’économie régionale, soit l’économie locale.

 Mais depuis la crise multidimensionnelle, c’est-à-dire sécuritaire, sanitaire et politique, les activités artistiques, culturelles et touristiques dans notre pays ont ressenti le contre-coup parce que cette situation a mis un coup d’arrêt à ces activités. Notre pays qui était une destination touristique très prisée, a fini par laisser le champ libre à d’autres pays  qui, sans la crise, n’auraient jamais boxé dans la même catégorie que nous. 

La situation a poussé certains initiateurs de ces rencontres culturelles à se réinventer. Certains d’entre eux se sont reconvertis concessionnaires d’automobiles neuves ou d’occasion, espérant y prospérer davantage dans ce secteur. Mais d’autres font toujours preuve de résilience. Ils continuent de programmer annuellement leurs festivals culturels qui résistent à l’épreuve du temps et des évènements. Ces activités contribuent au développement des localités d’accueil.

C’est le cas du Festival Segou’art-Festival sur le Niger, Festival arts-femmes de Déguela (Kangaba), Festival international didadi de Bougouni,  Festival de Bélénitugu de Somasso et Fiwa de la diva Oumou Sangaré.  Tous ces événements apportent considérablement dans le développement des  localités qui les accueillent. à titre d’illustration, on peut rappeler que grâce au Fiwa, la ville de Yanfolila a bénéficie d’un investissement de plus de 40 millions de Fcfa pour la construction d’un campement culturel.

Selon la promotrice de  rendez-vous culturel, cet investissement a permis de réduire le taux de chômage dans la localité et d’enlever une vraie épine du pied des organisateurs de rencontres dans la localité, notamment en termes d’hébergements et d’espace de rencontres dans le Wassoulou. «L’objectif du festival est d’arriver à créer des emplois permanents pour les jeunes de la localité et de les maintenir sur place dans le Wassoulou», a expliqué la chanteuse Oumou Sangaré. En plus, le campement demeure un centre d’informations utiles sur la ville de Yanfolila.

 

16 milliards de Fcfa- Selon le rapport de l’étude du Bureau d’expertise en sciences sociales et culturelles (BESSC)  sur les 10 éditions  du Festival sur le Niger, les retombées économiques directes et indirectes de cette rencontre culturelle sont estimées plus de 16 milliards de Fcfa  à Ségou. Mais surtout que 49 % de ce montant représentent la part des nationaux.

 Sur la même durée, l’événement a drainé 140.262 festivaliers nationaux et internationaux et la direction du Festival sur le Niger a directement engagé plus de  2 milliards  de Fcfa  à l’économie. Par édition, la moyenne des dépenses des festivaliers dans l’économie de la cité des Balanzans a été estimée à plus de 2,6 milliards de Fcfa.

Il ressort des informations fiables que le festival  crée aussi par édition en moyenne 1.575 emplois, dont 83 permanents et 1.492 temporaires. Selon la même source, le Festival injecte près de 50 millions de Fcfa dans les activités sociales, notamment le tourisme solidaire (logement chez l’habitant) qui apporte 12,6 millions de Fcfa aux ménages ségoviens. Les structures travaillant avec le Festival Segou’art emploient en moyenne 1.622 personnes par édition.

La promotrice du Festival arts-femmes de Déguela (Kangaba), Mama Koné, explique que son rendez-vous culturel  est une action de développement qui éveille l’instinct d’entrepreneuriat et artisanal  des femmes du Mandé. Cette rencontre culturelle a fait des femmes du Mandé des entrepreneures, mais aussi des artisanes et femmes d’affaires. «Depuis la délocalisation, l’économie des femmes a été relativement améliorée selon notre enquête après quelques éditions», a soutenu la promotrice de ce festival.

 Plus de 150 femmes ont bénéficié de notre formation dans les métiers artistiques dans la sous-région de 2016 à nos jours, notamment  dans les domaines de l’administration culturelle, de la dramaturgie, de la mise en scène, de la régie lumière/son. Mais aussi de la scénographie et du recyclage. Pour ce qui concerne l’artisanat, de 2020 à nos jours, un peu plus de 300 femmes ont pu évoluer  dans la saponification, le bogolan, la transformation de beurre de Karité, la couture et le numérique. En plus, ce festival coïncide avec la saison des mangues et beaucoup d’entres elles réalisent un intéressant business dans ce domaine.

Pour ce qui concerne le Festival de Bélénitugu de Somasso, il a permis l’installation d’infrastructures socio-économiques dans la Commune rurale de Somasso. Selon le patron de ce festival, Markatié Daou, l’événement a permis à la localité d’amorcer le développement de la commune avec l’agrandissement de la voie principale d’accès au village. Les femmes aussi ont pu bénéficier de plusieurs formations et d’ouvertures vers d’autres rencontres culturelles. Aminata Djiré explique que c’est grâce au festival qu’elle a pu créer son business pour subvenir à ses besoins. «J’ai réalisé un chiffre d’affaires très important pendant ces quelques jours à Somasso», a déclaré M. Dembélé.

 Il explique ne cibler désormais que les festivals pour vendre ses produits et promouvoir son entreprise. à Samasso, le festival a aussi permis au plan  environnemental, de créer plusieurs bosquets et de mener des actions  de sensibilisation et de protection des forêts.

Le directeur général du Palais de la culture Amadou Hampâté Ba, Abdoulaye Diombana, soutient la même thèse. Ce responsable explique simplement qu’un festival est un levier de développement pour les communautés et les collectivités et diffère des journées culturelles  par sa capacité d’accueil et ses installations logistiques. 

Abdoulaye Diombana rappelle aussi qu’un festival peut accueillir entre 5.000 à 10.000 participants. Il explique qu’un festival doit obéïr à des normes organisationnelles établies. Malheureusement, beaucoup d’organisateurs de festivals ont du mal à se plier à cette exigence. Ce qui justifie le projet d’organisation et de structuration des festivals, initié par la direction nationale de l’Action culturelle.

Amadou SOW

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