#Mali : Festival international des arts et de la culture de Bla : Une histoire mais aussi un potentiel de développement

La première édition du Festival international des arts et de la culture de Bla qui s’est tenue récemment a été l’occasion pour le public de découvrir de nombreux sites naturels et culturels.

Publié jeudi 06 juin 2024 à 14:25
#Mali : Festival international des arts et de la culture de Bla : Une histoire mais aussi un potentiel de développement

Les forgerons ont procédé à une mise à feu symbolique pendant la visite

 À titre d’exemples, on peut citer le «Kotètou», une grande réserve de bois bien protégée, d’une superficie de plus de 3 hectares avec des espèces de bois rares et même des arbres centenaires qui ont été présentés aux visiteurs. Ce lieu sacré servait à la fois pour la formation physique et spirituelle des guerriers et bien sûr d’autel pour les sacrifices du village.

Pour le célèbre comédien Kary Bogoba Coulibaly, promoteur de ce festival, ce rendez-vous doit contribuer à mettre la lumière sur les différentes potentialités de la Commune de Bla. Il s’est dit convaincu que ces potentialités permettront de hisser la Commune au devant de la scène nationale. Les visiteurs ont aussi découvert un trésor culturel et scientifique de cette partie de notre pays, à savoir le haut fourneau traditionnel pour la réduction du minerai de fer. Il est actuellement au milieu de la ville de Bla. Pendant une semaine, le festival a proposé une série de manifestations folkloriques et des concerts de musique moderne qui ont égayé le millier de participants de la Commune et ceux venus d’ailleurs.

Dans ce programme riche et varié, la visite des sites naturels, culturels et scientifiques a semble-t-il été très importante pour les festivaliers. En effet, c’est un énorme fourneau construit en terre qui est installé pratiquement au centre de la ville. Si les nombreux visiteurs sont toujours intrigués par ce haut fourneau, très peu savent à quoi sert-il, car son activité est actuellement très réduite. Pour le maître forgeron Bouréima Sanogo, actuellement chef de la communauté des forgerons de Bla et 2è adjoint au maire de la Commune rurale, qui a guidé la visite, l’histoire du Gouangolo remonte à la fondation même de Bla au début du 14è-15è siècle.

La dernière mise en marche de ce haut fourneau date de 1967. Construit en banco, il a tout du haut fourneau moderne. Installé sur six piliers, il est haut de 1,5 mètre surmonté d’un système de cheminée haut de 3 mètres. Mais cette cheminée est aussi le réceptacle du bois de chauffe et du minerai. Il y a aussi sept tuyères (ouvertures) qui permettent la ventilation du haut fourneau. Il fonctionne pendant au moins trois jours jusqu’à la séparation complète du fer proprement dit. Ce fer récupéré est ensuite travaillé par les forgerons dans d’autres forges individuelles afin d’en faire des objets usuels comme les fers de houe, les couteaux, les fusils, les balles, les haches, les arcs.

Les forgerons échangeaient ces produits contres les céréales et les cauris qui servaient de monnaie. Toute l’activité économique des forgerons de Bla tournaient autour du Gouangolo ou haut fourneau traditionnel. D’après Bouréima Sanogo, il faut reconnaître que la région avait beaucoup d’autres hauts fourneaux traditionnels, mais aucun d’eux n’était aussi performant que celui de Bla. Cet interlocuteur rappelle que d’autres hauts fourneaux sont enfouis à plus de deux mètres dans le sol. Il s’agit de dépôt archéologique qui montre que ce travail de réduction du minerai de fer date de plusieurs siècles avant l’arrivée du colonisateur, mais bien avant notre ère.

 Pour lui, ce haut fourneau en banco est bien la preuve que nos ancêtres ont trouvé la solution pour dompter la nature, en trouvant les moyens de subvenir à leurs différents besoins. Sur le plan culturel, tout le processus de l’extraction du fer était accompagné de sacrifices. D’abord, la recherche de minerai de fer se faisait après un sacrifice pour que la terre accepte de livrer une qualité de pierre dont la teneur en fer est très élevée. Mais aussi conjurer le mauvais sort puisqu’il y a avait aussi le risque d’effondrement des puits et galeries d’extraction du minerai.

Le transport du minerai jusqu’au haut fourneau qui se faisait à travers la forêt. Les femmes qui exécutaient cette tache devraient aussi être protégées. Il fallait également supplier les génies du feu, parce que cette partie était extrêmement délicate.

La qualité de fer que nous avons dans nos mines n’est pas exactement la même que celle qui vient d’ailleurs. Notre fer, insiste Bouréima Sanogo, sert aussi à la protection des hommes et des femmes à travers les bagues, les bracelets et autres atours de cou.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : Biennale Tombouctou 2025 : Les préparatifs de la troupe régionale de Mopti vont bon train

Les préparatifs de la troupe régionale de Mopti pour la phase nationale de la Biennale artistique et culturelle Tombouctou 2025 vont bon train, a pu le constater, lundi dernier, le gouverneur de la Région, le Général de brigade Daouda Dembélé lors d’une visite à la troupe..

Lire aussi : Artisanat : L’APCMM et la chambre d’artisanat de Rabat Salé Kéntir scellent un partenariat

-.

Lire aussi : Incubateur talents ITM «Maliden Kura» : De jeunes leaders culturels connectés à leurs racines et tournés vers l’avenir

La phase II de la formation «Incubateur des talents ITM Maliden Kura» a pris fin, jeudi dernier dans un hôtel de la place. La cérémonie de clôture était présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, en présence des for.

Lire aussi : Siama : Les ministres Mamou Daffé et Oumou Sall Seck proposent des pistes pour développer le secteur de l’artisanat

Les deux panelistes ont indiqué que l’artisanat et l’entrepreneuriat, deux secteurs complémentaires, sont des moteurs essentiels de la transformation économique au Sahel.

Lire aussi : Culture : Coumba Gawlo Seck à Bamako pour la 2è édition du festival international «Chant des Linguère»

La 2è édition du Festival international «Chant des Linguère» se tiendra au Centre international de conférences de Bamako (CICB) du 10 au 12 décembre prochain, à l’initiative de la promotrice du festival, l’artiste sénégalaise, Coumba Gawlo Seck qui a regagné Bamako le 1er décembre pa.

Lire aussi : Biennale artistique et culturelle -Tombouctou 2025 : La Commission régionale d’organisation fait le point au ministre Mamou Daffé

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé séjourne à Tombouctou pour les derniers préparatifs de la phase nationale de la Biennale artistique et culturelle..

Les articles de l'auteur

Biennale de Tombouctou : La chorégraphie de la cérémonie d’ouverture en construction

Depuis bientôt un mois, le maître chorégraphe, Karim Togola, assisté de deux professeurs de danse du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Abdoulaye Koné et Dramane Sidibé, sont à pied d’œuvre pour la construction du ballet de la cérémonie d’ouverture de la Biennale de Tombouctou..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 18 novembre 2025 à 11:43

Festival Rendez-vous chez nous : De beaux spectacles dans la rue

Si au départ le «Festival Rendez-vous chez nous» était concentré sur les masques et marionnettes, force est de constater que l’événement s’est beaucoup développé. De nos jours, il est devenu plus éclectique avec une programmation riche et variée, allant de la musique à la danse moderne..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 11 novembre 2025 à 08:19

Cinéma : Le 2è épisode de «Bini Bana» réaffirme la souveraineté des noirs

Au moins 300 élèves de l’École fondamentale Bleu et Blanc de Missala, à une vingtaine de kilomètre de Bamako, ont assisté, vendredi dernier, à l’avant-première du 2è épisode du film Bini Bana de Zaidou Coulibaly. Ce long métrage de 90 minutes est une ode à la libération totale du joug colonial..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 04 novembre 2025 à 14:01

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner