
L’Essor : Aujourd’hui, on constate une recrudescence de la Covid-19 dans notre pays. Quelle est la posture à adopter ?
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : Depuis le 25 mars 2020, nous sommes dans une situation de pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, notre pays enregistre une quatrième vague de contaminations au virus de la Covid-19. Il est donc important que les uns et les autres sortent d’une posture de déni de la maladie. Parce que le combat que nous menons contre cette pandémie ne se gagnera qu’avec l’implication de tous et dans le strict respect des barrières. L’évaluation que nous avons faite de la lutte contre la pandémie est mi-figue, mi raisin parce qu’il y a des avancées, mais il reste beaucoup à faire.
L’Essor : La population a-t-elle baissé la garde, en termes de respect des mesures barrières ?
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : En tout cas, le non respect des mesures de prévention est devenu le ventre mou de la croisade contre la pandémie du coronavirus. Il n’est pas rare de voir différents regroupements où les gens s’exposent à un risque de contamination. Je pense qu’au début, une intense communication a été faite dans la presse et sur les réseaux sociaux pour sensibiliser sur le phénomène et ses implications économiques pour un pays. Ainsi, les gens avaient pris l’habitude d’observer les mesures de prévention. Malheureusement, il y a une période d’accalmie qui a été trompeuse pour beaucoup de nos compatriotes. Ceux-ci ont fini par baisser la garde. Ce explique en partie la flambée. Bien sûr qu’il y a d’autres explications comme la période de froid, propice à la transmission du virus.
L’Essor : Quels sont les actions accomplies par la direction générale de la santé et de l’hygiène publique pour circonscrire la flambée ?
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : Nous avons 65 Centres de santé de référence (Csref) opérationnels et 1.479 Centres de santé communautaire. À ces différents niveaux, les activités de lutte contre la Covid-19 sont en train d’être menées, en termes de surveillance épidémiologique, d’identification ou de diagnostic des cas positifs à travers les tests rapides.
Les prélèvements sont faits et envoyés à l’Institut national de santé publique (INSP) qui dispose d’un laboratoire de référence pour réaliser le test PCR qui permet de déterminer la présence du virus de la Covid-19 chez une personne. D’autres laboratoires accompagnent naturellement.
Les personnes testées positives sont prises en charge. Certaines d’entre elles sont confinées à domicile pour les cas moins graves mais, elles restent en contact avec les équipes médicales pour voir si leur état de santé se dégrade ou pas afin qu’on puisse assurer au besoin une prise en charge rapide.
Il faut aussi dire que le constat a été établi que depuis décembre 2020, environ 70 à 80% des cas positifs que nous enregistrons dans notre pays sont moins compliqués. C’est pourquoi, on a initié le traitement à domicile, mais en exigeant le respect des mesures barrières. En clair, le suivi à domicile des personnes contaminées à la Covid-19 est bien assuré.
Quant aux cas graves nécessitant une prise en charge spécialisée, ils sont référés aux structures hospitalières de deuxième ou troisième référence où, des compétences officient en symbiose (des équipes pluridisciplinaires) et assurent le traitement requis. C’est aussi à ces niveaux de la pyramide sanitaire que le plateau technique permet d’apporter une réponse aux complications.
Des actions de décontamination des foyers de contamination sont aussi entreprises pour circonscrire le risque de propagation à grande échelle. Aussi, nos structures font la sensibilisation, en compagnie des services du développement social et de l’économie solidaire sous l’égide du Centre national d’information, d’éducation et de communication pour la santé (CNIECS). Nous travaillons beaucoup à l’appréhension des risques liés à la maladie par la population afin d’obtenir un changement de comportement.
Nous procédons aussi à des distributions de masques, de gels hydro alcooliques à l’occasion de grands regroupements. L’action la plus récente dans ce sens a été faite lors de la grande manifestation de soutien aux autorités de la Transition contre les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur le boulevard de l’Indépendance le 14 janvier dernier.
Le patient asymptomatique doit aussi participer à l’amélioration de la qualité de la prise en charge en respectant les consignes des professionnels de santé parce que ces personnes sont capables de transmettre le virus à d’autres.
L’Essor : Quelles peuvent être les conséquences de la flambée ?
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : Dans notre contexte, les gens vivent au jour le jour (en tout cas pour une grande majorité). Ils passent plus de temps dehors à la recherche de leur pitance. Une persistance de la flambée peut conduire à un confinement, même si nous aurons du mal à faire ça. Elle peut aussi avoir un impact sur le pouvoir d’achat de nos compatriotes et sur l’économie nationale. C’est pourquoi, nous demandons l’adhésion à la vaccination. Surtout qu’au Mali, nous n’avons pas un problème de disponibilité de vaccins.
D’après les scientifiques, les 90% voire 95% des malades graves hospitalisés en réanimation sont des personnes non vaccinées. Donc, le service est disponible on ne doit plus attendre. Aussi, je lance un vibrant appel aux professionnels de la santé à être beaucoup réceptifs aux sollicitations. Quant les visiteurs questionnent, il faut leur apporter les bonnes réponses.
L’Essor : Qu’est-ce qu’il faut pour briser la chaîne de transmission ?
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : C’est une question fondamentale. Nous savons que la vaccination fait partie des axes stratégiques de la lutte contre la Covid-19. L’État aussi a fait de son mieux pour approvisionner le pays en vaccins, il revient donc à la population de se faire administrer ces antigènes afin de minimiser les risques de propagation du virus. Il faut aussi que chacun intègre le respect des mesures de prévention contre le phénomène. Par ailleurs, la population doit participer à l’action publique, c’est-à-dire aider le département en charge de la Santé à améliorer son état de santé.
Propos
recueillis par
Siné S. TRAORÉ
Sinè TRAORE
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