Dr Cheick A. Tidiane Traoré : « La vaccination est efficace contre la Covid-19 »

Notre pays enregistre une quatrième vague de contaminations. Dans l’entretien qui suit, le directeur général de la santé et de l’hygiène publique invite la population à accepter de se faire administrer l’antigène contre la pathologie

Publié mercredi 19 janvier 2022 à 07:53
Dr Cheick A. Tidiane Traoré : « La vaccination est efficace contre la Covid-19 »

L’Essor : Aujourd’hui, on constate une recrudescence de la Covid-19 dans notre pays. Quelle est la posture à adopter ?

Dr Cheick A. Tidiane Traoré :
Depuis le 25 mars 2020, nous sommes dans une situation de pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, notre pays enregistre une quatrième vague de contaminations au virus de la Covid-19. Il est donc important  que les uns et les autres sortent d’une posture de déni de la maladie. Parce que le combat que nous menons contre cette pandémie ne se gagnera qu’avec l’implication de tous et dans le strict respect des  barrières. L’évaluation que nous avons faite de la lutte contre la pandémie est mi-figue, mi raisin parce qu’il y a des avancées, mais il reste beaucoup à faire.

L’Essor : La population a-t-elle baissé la garde, en termes de respect des mesures barrières ? 

Dr Cheick A. Tidiane Traoré :
En tout cas, le non respect des mesures de prévention est devenu le ventre mou de la croisade contre la pandémie du coronavirus. Il n’est pas rare de voir différents regroupements où les gens s’exposent à un risque de contamination. Je pense qu’au début, une intense communication a été faite dans la presse et sur les réseaux sociaux pour sensibiliser sur le phénomène et ses implications économiques pour un pays. Ainsi, les gens avaient pris l’habitude d’observer les mesures de prévention. Malheureusement, il y a une période d’accalmie qui a été trompeuse pour beaucoup de nos compatriotes. Ceux-ci ont fini par baisser la garde. Ce explique en partie la flambée. Bien sûr qu’il y a d’autres explications  comme la période de froid, propice à la transmission du virus.

 L’Essor : Quels sont les actions accomplies par la direction générale de la santé et de l’hygiène publique pour circonscrire la flambée ? 

Dr Cheick A. Tidiane Traoré :
Nous avons 65 Centres de santé de référence (Csref) opérationnels et 1.479 Centres de santé communautaire. À ces différents niveaux, les activités de lutte contre la Covid-19 sont en train d’être menées, en termes de surveillance épidémiologique, d’identification ou de diagnostic des cas positifs à travers les tests rapides.

Les prélèvements sont faits et envoyés à l’Institut national de santé publique (INSP) qui dispose d’un laboratoire de référence pour réaliser le test PCR qui permet de déterminer la présence du virus de la Covid-19 chez une personne. D’autres laboratoires accompagnent naturellement.
Les personnes testées positives sont prises en charge. Certaines d’entre elles sont confinées à domicile pour les cas moins graves mais, elles restent en contact avec les équipes médicales pour voir si leur état de santé se dégrade ou pas afin qu’on puisse assurer au besoin une prise en charge rapide.

Il faut aussi dire que le constat a été établi que depuis décembre 2020, environ 70 à 80% des cas positifs que nous enregistrons dans notre pays sont moins compliqués. C’est pourquoi, on a initié le traitement à domicile, mais en exigeant le respect des mesures barrières. En clair, le suivi à domicile des personnes contaminées à la Covid-19 est bien assuré.

Quant aux cas graves nécessitant une prise en charge spécialisée, ils sont  référés aux structures hospitalières de deuxième ou troisième référence où, des compétences officient en symbiose (des équipes pluridisciplinaires) et assurent le traitement requis. C’est aussi à ces niveaux de la pyramide sanitaire que le plateau technique permet d’apporter une réponse aux complications.

Des actions de décontamination des foyers de contamination sont aussi entreprises pour circonscrire le risque de propagation à grande échelle. Aussi, nos structures font la sensibilisation, en compagnie des services du développement social et de l’économie solidaire sous l’égide du Centre national d’information, d’éducation et de communication pour la santé (CNIECS). Nous travaillons beaucoup à l’appréhension des risques liés à la maladie par la population afin d’obtenir un changement de comportement.

Nous procédons aussi à des distributions de masques, de gels hydro alcooliques à l’occasion de grands regroupements. L’action la plus récente dans ce sens a été faite lors de  la grande manifestation de soutien aux autorités de la Transition contre les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sur le boulevard de l’Indépendance le 14 janvier dernier.
Le patient asymptomatique doit aussi participer à l’amélioration de la qualité de la prise en charge en respectant les consignes des professionnels de santé parce que ces personnes sont capables de transmettre le virus à d’autres.

L’Essor : Quelles peuvent être les conséquences de la flambée ?

Dr Cheick A. Tidiane Traoré :
Dans notre contexte, les gens vivent au jour le jour (en tout cas pour une grande majorité). Ils passent plus de temps dehors à la recherche de leur pitance. Une persistance de la flambée peut conduire à un confinement, même si nous aurons du mal à faire ça. Elle peut aussi avoir un impact sur le pouvoir d’achat de nos compatriotes et sur l’économie nationale. C’est pourquoi, nous demandons l’adhésion à la vaccination. Surtout qu’au Mali, nous n’avons pas un problème de disponibilité de vaccins.

D’après les scientifiques, les 90% voire 95% des malades graves hospitalisés en réanimation sont des personnes non vaccinées. Donc, le service est disponible on ne doit plus attendre.  Aussi, je lance un vibrant appel aux professionnels de la santé à être beaucoup réceptifs aux sollicitations. Quant les visiteurs questionnent, il faut leur apporter les bonnes réponses.

L’Essor : Qu’est-ce qu’il faut pour briser la chaîne de transmission ?

 Dr Cheick A. Tidiane Traoré :
C’est une question fondamentale. Nous savons que la vaccination fait partie des axes stratégiques de la lutte contre la Covid-19. L’État aussi a fait de son mieux pour approvisionner le pays en vaccins, il revient donc à la population de se faire administrer ces antigènes afin de minimiser les risques de propagation du virus. Il faut aussi que chacun intègre le respect des mesures de prévention contre le phénomène. Par ailleurs, la population doit participer à l’action publique, c’est-à-dire aider le département en charge de la Santé à améliorer son état de santé.

Propos
recueillis par
Siné S. TRAORÉ

Sinè TRAORE

Lire aussi : #Mali : Eaux et forêts : Des agents reçoivent la médaille d’honneur

Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et de Développement durable, Mamadou Samaké, a procédé, jeudi dernier à la Cellule de gestion du système d’information forestier (CG-Sifor), à la décoration de 25 agents des eaux et forêts. 31 autres agents, admis à faire valoir leu.

Lire aussi : #Mali : Journées scientifiques de l’EHESP à Siby : Une intéressante expérience

L’école privée des hautes études en santé publique du Mali (EHESP-Mali) a organisé, samedi et dimanche derniers à Siby, la 17è édition de ses Journées scientifiques sous le thème : «Sciences en action». L’objectif visé était de partager les expériences sur les questions de santé.

Lire aussi : #Mali : Dialogue inter-Maliens et retrait de la Cedeao : La réflexion des universitaires

«Le Dialogue inter-Maliens : regards croisés» et «Retrait de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : enjeux, défis et perspectives» étaient les thèmes d’un forum universitaire organisé, hier au bloc pédagogiqu.

Lire aussi : #Mali : Techniciens de surface dans les établissements de santé : plaidoyer pro domo

L’Association des techniciens de surface, du secteur de la santé au Mali (Ates-SSM), en collaboration avec la commission santé du Conseil national de la Transition (CNT), a organisé une journée d’échanges sur la précarité de la vie, mais aussi en vue d’exprimer leur total soutien aux au.

Lire aussi : #Mali : Journée internationale des femmes et des filles de science : Leur participation accrue dans les domaines scientifiques est essentiel pour le développement de notre pays

Comment réduire l’écart entre les genres dans la science ? C’est l’un des soucis de l’Organisation des Nations unies. C’est pourquoi, le 22 décembre 2015, lors de son assemblée générale a adoptée la résolution A/RES/70/212 par laquelle elle a décidé de proclamer le 11 février de.

Lire aussi : #Mali : Commune I : Les autorités municipales et coutumières magnifient le travail du mouvement An Biko

Les élus et les chefs de quartier de la Commune I du District de Bamako, ont procédé lundi dernier, à une remise d’attestation de reconnaissance, de tableau d’honneur et d’un prix symbolique à Mme Fatoumata Niane Batouly, présidente du mouvement politique et citoyen «An-Biko»..

Les articles de l'auteur

#Mali : Eaux et forêts : Des agents reçoivent la médaille d’honneur

Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et de Développement durable, Mamadou Samaké, a procédé, jeudi dernier à la Cellule de gestion du système d’information forestier (CG-Sifor), à la décoration de 25 agents des eaux et forêts. 31 autres agents, admis à faire valoir leurs droits à la retraite, ont reçu des cadeaux..

Par Sinè TRAORE


Publié mercredi 27 mars 2024 à 07:42

#Mali : Journées scientifiques de l’EHESP à Siby : Une intéressante expérience

L’école privée des hautes études en santé publique du Mali (EHESP-Mali) a organisé, samedi et dimanche derniers à Siby, la 17è édition de ses Journées scientifiques sous le thème : «Sciences en action». L’objectif visé était de partager les expériences sur les questions de santé et de développement au Sahel..

Par Sinè TRAORE


Publié lundi 04 mars 2024 à 07:47

#Mali : Dialogue inter-Maliens et retrait de la Cedeao : La réflexion des universitaires

«Le Dialogue inter-Maliens : regards croisés» et «Retrait de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : enjeux, défis et perspectives» étaient les thèmes d’un forum universitaire organisé, hier au bloc pédagogique de la Faculté des sciences administratives et politiques (FSAP),.

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 01 mars 2024 à 08:35

#Mali : Techniciens de surface dans les établissements de santé : plaidoyer pro domo

L’Association des techniciens de surface, du secteur de la santé au Mali (Ates-SSM), en collaboration avec la commission santé du Conseil national de la Transition (CNT), a organisé une journée d’échanges sur la précarité de la vie, mais aussi en vue d’exprimer leur total soutien aux autorités de la Transition pour la décision historique et courageuse de se retirer de la Cedeao..

Par Sinè TRAORE


Publié jeudi 22 février 2024 à 09:15

#Mali : Journée internationale des femmes et des filles de science : Leur participation accrue dans les domaines scientifiques est essentiel pour le développement de notre pays

Comment réduire l’écart entre les genres dans la science ? C’est l’un des soucis de l’Organisation des Nations unies. C’est pourquoi, le 22 décembre 2015, lors de son assemblée générale a adoptée la résolution A/RES/70/212 par laquelle elle a décidé de proclamer le 11 février de chaque année comme Journée internationale des femmes et des filles de science..

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 13 février 2024 à 07:44

#Mali : Commune I : Les autorités municipales et coutumières magnifient le travail du mouvement An Biko

Les élus et les chefs de quartier de la Commune I du District de Bamako, ont procédé lundi dernier, à une remise d’attestation de reconnaissance, de tableau d’honneur et d’un prix symbolique à Mme Fatoumata Niane Batouly, présidente du mouvement politique et citoyen «An-Biko»..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 09 février 2024 à 07:50

#Mali : Retrait de l’AES de la Cedeao : Soutien massif des Femmes aux autorités de la Transition

Après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), plusieurs associations et groupements des femmes de Bamako sont massivement sorties, vendredi dernier, au Monument de la paix, pour exprimer leur soutien sans faille aux autorités de la Transition pour cette décision historique..

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 06 février 2024 à 08:40

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner