Ramadan et salons de coiffure : Ce sont les clients qui manquent le plus

Avec moins de mariages et d’autres cérémonies festives en ce mois béni pour la communauté musulmane, les salons de coiffure sont quasiment à l’arrêt comme l’a constaté notre équipe de reportage

Publié mercredi 12 mars 2025 à 08:02
Ramadan et salons de coiffure : Ce sont les clients qui manquent le plus

C'est une période de vaches maigres pour les coiffeurs

 

Pendant ce Ramadan, la gent féminine ne se bouscule pas aux portillons des salons de coiffure. Pour s’en convaincre, il suffit de faire le tour de quelques uns de ces temples de la beauté. C’est une période de vaches maigres pour les promoteurs et promotrices de salons de coiffure. Les femmes qui représentent majoritairement la clientèle des salons de coiffure optent pour la sobriété pendant ce mois de grande spiritualité et de dévotion. Un silence de cathédrale règne dans les salons alors que d’habitude les coins grouillent de monde, notamment de femmes qui viennent se faire belles pour les cérémonies sociales (baptêmes, mariages et autres).

Les salons sont quasiment à l’arrêt, puisqu’il y a moins d’unions célébrées devant les officiers d’état civil. Ce qui explique la situation actuelle des salons de coiffure. Quelques jours après le début du Ramadan, les coiffeurs se plaignent de ne pas tourner à plein régime faute de clientèle. C’est le cas au niveau du salon de coiffure Gaba sis à Yirimadio en Commune VI du District de Bamako.

Ce jour de Ramadan, votre serviteur y pointe le nez aux environs de 14 heures. Le salon est bien paré d’affiches des types de coiffure et le décor est agréable. C’est la morosité. Le promoteur des lieux et ses stagiaires se tournent les pouces. Ousmane Guindo, qui essaie de prendre cette situation avec philosophie, est loin d’être surpris.

 Il estime que simplement les choses ont pris une autre dimension cette année. «J’évolue dans la mode depuis 2014, bien avant le Ramadan on pouvait faire une rentrée de 5.000 Fcfa les jours ordinaires et plus pendant les veilles de mariages. Mais le Ramadan complique les choses, car on a difficilement 2.000 Fcfa par jour», explique-t-il. 

 À son avis, les jeunes ne s’occupent pas d’eux-mêmes pendant ce mois. Ils ont d’autres priorités. Il y a aussi moins de distractions dans la ville, ça aussi c’est un facteur considérable dans la réduction de nos recettes. Nos clients, en cette période, sont les hommes qui viennent pour se coiffer. «Cette rareté de clients vient s’ajouter aux coupures d’électricité même si nous constatons une légère amélioration», commente le coiffeur. Et de poursuivre : «Personnellement, j’évolue dans la coiffure depuis des années. Je ne souhaite plus me reconvertir dans une autre activité.»


 Abordant dans le même sens, le coiffeur Bourama Dicko du même quartier exprime  à qui veut l’entendre ses amertumes. Je dois payer l’électricité, le local, les aides salons et le salaire de ma maquilleuse.  En temps normal, on peut faire une recette de 30.000 Fcfa par jour, mais avec le Ramadan, la recette atteint difficilement 2.500 Fcfa.

C’est le même constat fait par un jeune universitaire qui consacre ses heures libres à la coiffure. Il détient un petit salon à Sébenikoro et explique avoir constaté une baisse des recettes de 3.000 Fcfa à moins. Même là, c’est parce que quelques clients se pointent après la rupture du jeûne.

 Mlle Oumou Konaté explique que la période n’est pas propice pour aller dans un  salon. Pendant cette période, nous avons aussi l’obligation de changer notre mode d’habillement et d’avoir une coiffure convenable. Donc, c’est un moment de communion et de spiritualité.

Elle évoque aussi un aspect à ne pas négliger, la cherté des denrées pendant le Ramadan, parce que les familles préfèrent consacrer les avoirs aux priorités de ce mois béni. 
De son côté, Mamadou Bagayoko dit Diallo précise qu’avant ce mois sacré, il gagnait plus de 5.000 Fcfa par jour et les samedi et dimanche plus de 10.000 Fcfa. «Mais depuis que le Ramadan commencé, il peine à réunir 3.000 Fcfa par jour.», souligne-t-il. Il explique ne pas se plaindre, puisqu’il arrive à subvenir aux besoins de sa famille.

Et, d’ajouter que c’est à partir du 25è jour du mois de Ramadan que les coiffeurs retrouveront le sourire.  Pour Mme Sidibé, la trentaine, le salon est généralement fréquenté par les jeunes filles. Par contre, la plupart des femmes d’un certain âge utilisent  des chapeaux. Ce qui impacte aussi les salons. De l’avis de l’iman Mamourou Diarra à Tiébani, le moment de jeûne n’est pas bien indiqué pour se coiffer. L’érudit ne donne pas plus de détails. Et dans quelques jours, on amorcera le dernier virage du mois de Ramadan et les choses peuvent changer pour les salons de coiffure.

Sinè TRAORE

Lire aussi : Œuvres sociales: Le Président de la Transition offre des vivres et moyens roulants aux personnes atteintes de la lèpre

Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des personnes handicapées, le Président de la Transition, le Général d'armée Assimi Goïta a remis, ce vendredi 5 décembre, un important kit alimentaire ainsi que des moyens roulants aux personnes atteintes de la lèpre.

Lire aussi : Guerre informationnelle : Le ministre de la Communication salue la Maison de la presse pour ses efforts

Dans un communiqué rendu public ce vendredi 5 décembre 2025, le ministre de la Communication, de l'Économie numérique et de la Modernisation de l'Administration a adressé ses félicitations et remerciements au président de la Maison de la presse.

Lire aussi : Élimination des violences à l’égard de la femme : Des avancées mais des défis

À l’instar de la communauté internationale, notre pays a commémoré la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le clou a été une conférence-débat organisée, hier au siège de la Coordination des associations et ONG féminines (Cafo)..

Lire aussi : 2è Conférence mondiale sur l’exploitation des données pour améliorer la mesure de la corruption : Le Mali expose ses réalisations

Notre pays a participé à la 2è Conférence mondiale sur l’exploitation des données pour améliorer la mesure de la corruption qui s’est tenue du 2 au 4 décembre au siège des Nations unies à New-York. La délégation malienne était conduite par le secrétaire général du ministère de la.

Lire aussi : Violences psychologiques : Les tourments d'une victime

Les activités de la campagne intitulée : «16 jours d'activisme contre les Violences basées sur le genre (VBG)» battent leur plein. Dans ce cadre, une victime de violences psychologiques a accepté de se confier sous anonymat. L'habitante de la Commune I du District de Bamako dit avoir été aba.

Lire aussi : Audiovisuel : Les virtuoses qui font la fierté de l’Ortm

Mme Bintou Ouédraogo Dembélé et Mme Ouédraogo Rokia Traoré ont su tracer avec abnégation leur sillon dans le métier du son, essentiellement dominé par la gent masculine.

Les articles de l'auteur

Culture : Coumba Gawlo Seck à Bamako pour la 2è édition du festival international «Chant des Linguère»

La 2è édition du Festival international «Chant des Linguère» se tiendra au Centre international de conférences de Bamako (CICB) du 10 au 12 décembre prochain, à l’initiative de la promotrice du festival, l’artiste sénégalaise, Coumba Gawlo Seck qui a regagné Bamako le 1er décembre passé, a-t-on appris de son entourage..

Par Sinè TRAORE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 12:41

Lutte contre la désinformation : 50 journalistes outillés

Le Système des Nations unies au Mali a organisé, du 11 au 13 novembre derniers à Bamako, une session de renforcement des capacités de 50 journalistes venus de la capitale et de l’intérieur du pays, sur la lutte contre la désinformation et le journalisme sensible au conflit..

Par Sinè TRAORE


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 08:26

Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine : Renforcement des capacités du personnel

Le chef de Cabinet du ministère des Maliens Établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Sidi Mohamed Koné, a présidé, mercredi dernier, dans les locaux de son service, la cérémonie d’ouverture d’une session de formation de renforcement des capacités au profit du personnel du Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine. C’était en présence d’Abdoul Kassim Diallo, délégué général à l’intégration africaine..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 14:54

Assep : L’Assemblée générale valide un Plan d’actions triennal

L’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) a adopté, le samedi18 octobre, son plan d’actions triennale, présenté par le nouveau bureau lors d’une Assemblée générale, tenue dans les locaux de l’organisation..

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 21 octobre 2025 à 07:54

Bamako : Les derniers «Duruni»

Ce moyen de transport en commun résiste au temps dans la capitale. Ils sont, aujourd’hui, une quarantaine sur la ligne de Bolibana, Badialan I, Badialan Il, Badialan III, Bamako-Coura en Commune III. Au départ, le prix du ticket de trajet était de 25 Fcfa, d’où le nom «duruni». Les clients de ces véhicules d’un autre âge mettent la sécurité avant le confort.

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 12 août 2025 à 08:38

Mopti : Lancement officiel de l’hivernage Tour IV par le groupe Touly’s

La présidente du Groupe Touly’s, Mme Fatoumata Batouly Niane, dans le souci de rendre plus propre les capitales régionales du Mali ainsi que le District de Bamako, a initié il y a des années, un programme baptisé «Hivernage Tour»..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 27 juin 2025 à 08:44

Interdits sociaux : Un instrument d’équilibre social

Dans la cosmogonie africaine, il est difficile d’échapper à l’emprise des interdits sociaux. Quel que soit votre statut, votre rang ou votre place dans la société, il est impératif de respecter certaines règles établies pour maintenir l’équilibre social.

Par Sinè TRAORE


Publié lundi 16 juin 2025 à 07:44

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner