Visite du Chef d’État soudanais : En toute amitié

Le Mali et le Soudan, qui vivent des situations sécuritaires complexes, entendent donner un coup de fouet à leur coopération pour relever les défis

Publié lundi 13 janvier 2025 à 07:42
Visite du Chef d’État soudanais : En toute amitié

Le Président du Conseil souverain de Transition de la République du Soudan, le Général de corps d’Armée Abdel Fattah Al-Burhan, a effectué une visite de travail et d’amitié de 48 heures dans notre pays. Cette visite historique a été l’occasion pour les deux pays d’explorer les voies de la coopération et de convenir de la mise en place de commissions mixtes dans différents domaines.

À son arrivée samedi, en milieu de matinée,  le dirigeant soudanais, accompagné d’une forte délégation, a été accueilli à sa descente d’avion à l’aéroport international Président Modibo Keïta-Sénou avec tous les honneurs par le Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta. Après le cérémonial d’accueil et un premier tête-à-tête dans le salon du Pavillon présidentiel, les deux Chefs d’État se retrouveront au Palais de Koulouba, pour un autre tête-à-tête.

Après cette séquence, il y a eu une séance de travail entre les deux délégations présidée par les deux dirigeants. Du coté malien, cette rencontre a regroupé autour du Président de la Transition, plusieurs membres du gouvernement à savoir, les ministres de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de corps d’Armée Sadio Camara, des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, des Mines, Pr Amadou Keïta ainsi que le directeur général de l’Agence nationale de sécurité d’État (ANSE), le Général de corps d’Armée Modibo Koné.

COMMISSION MIXTE- À l’issue de cette séance de travail, le Général de corps d’Armée Abdel Fattah Al-Burhan s’est adressé à la presse où il a d’abord exprimé ses salutations et remerciements chaleureux au Général d’Armée Assimi Goïta et au peuple malien pour leur soutien au Soudan et au peuple soudanais dans cette crise que le pays vit. Le dirigeant soudanais a dit être venu explorer les voies de coopération entre nos deux pays qui sont énormes dans les différents domaines. «Nous sommes deux pays frères qui vivent dans une région tourmentée.

Nous avons des points communs et des projets surtout pour notre continent qui souffre beaucoup», a souligné le Chef d’État soudanais, qui a expliqué avoir une vision pour l’Afrique et pour la sous-région. «Nous avons discuté aussi de notre coopération et de notre soutien mutuel au sein des organisations régionales et internationales», a renchéri le Général Abdel Fattah Al-Burhan. «Nous vivons dans un monde tourmenté. Et nous avons donc le devoir d’être aux côtés, l’un de l’autre», a-t-il insisté.

Le Président Abdel Fattah Al-Burhan a remercié son homologue malien pour son soutien constant. «Nous sommes d’accord pour la création de commissions mixtes dans les différents domaines de coopération dont nos deux pays ont besoin», a confié le dirigeant soudanais dont le pays a accédé à l’indépendance en 1956. Mais depuis cette date, la vie politique du Soudan a été marquée par une série d’instabilités socio-politiques, qui a engagé le pays dans trois guerres civiles. La troisième guerre civile est consécutive à la crise politique post-électorale de 2010 combinée à celle socio-économique provoquée par la cherté de la vie et les mesures de redressement imposées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, conduisant le pays à un coup d’État en 2019 avec la mise en place d’un régime transitoire.

Le 12 avril 2019, le Général Al-Burhan a succédé au Général Ahmed Awad IBN AUF à la tête du Conseil militaire de Transition, mis en place à la suite du renversement du régime du Président Oumar El Bechir. Le 20 août 2019, il prend la présidence du Conseil souverain de Transition, composé de onze membres et prête serment, le 21 août 2019, à la suite de la signature, le 3 octobre 2020, d’un accord de paix entre le gouvernement de Transition et les groupes rebelles.

Courant octobre 2021, les tensions éclatent entre les représentants de la société civile et les représentants de l’Armée au sein du gouvernement. L’Armée procède à l’arrestation du Premier ministre civil Abdallah Hamdok et de plusieurs ministres et membres civils du Conseil souverain. Les difficultés liées à la gestion de cette Transition ont provoqué, le 15 avril 2023, des hostilités entre les Forces armées soudanaises (FAS) du Général Al-Burhan et les milices paramilitaires Rapid support forces (RSF) du Général Hemedti.

Finalement, tout le pays a été embrasé par une spirale de guerre et d’insécurité, provoquant le déplacement des populations et la fermeture de la quasi-totalité des missions diplomatiques à Khartoum, dont le Consulat général du Mali. Dans une telle situation, le gouvernement soudanais tente de se rapprocher davantage de potentiels partenaires stratégiques comme les pays de la Confédération des États du Sahel (AES) dont le Mali assure la présidence.

Cette visite du Président du Conseil souverain de la Transition du Soudan à Bamako s’inscrit aussi dans le cadre des échanges d’expériences entre les Forces armées et de sécurité des deux pays et du renforcement de la coopération sécuritaire. À noter que les récents réchauffements diplomatiques entre le Mali et le Soudan remontent à la visite à Bamako, le 5 juin 2024, d’une délégation soudanaise conduite par le Lieutenant-Général Shamsedin Kabbashi, membre du Conseil souverain de Transition, porteur d’un message du Général Al-Burhan à son homologue Assimi Goïta. 

À l’issue de cette audience, le Lieutenant-Général Shamsedin Kabbashi avait souligné la nécessité pour son pays de renforcer la coopération avec le Mali dans les domaines sécuritaires, militaires et diplomatiques. Il avait également exprimé la volonté du Soudan de dynamiser ses relations avec les pays de la Confédération des États du Sahel.

Après 48 heures dans notre pays, le Général de corps d’Armée Abdel Fattah Al-Burhan et sa forte délégation ont quitté Bamako dimanche dans la matinée pour regagner Khartoum.


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Point de la coopération entre le Mali et le Soudan

 

 

 

Il existe des relations fraternelles entre le Mali et le Soudan. Lesquelles ont certainement besoin d’être dynamisées et renforcées.

Les instruments juridiques de la coopération entre les deux pays sont, entre autres : le procès-verbal de consultations aéronautiques entre le Mali et le Soudan, signé à  Bamako, le 13 juin 1999 ; le protocole d’accord entre le ministère du Commerce du Mali et celui du Soudan signé à Khartoum, le 18 décembre 2002 ;

l’accord relatif aux transports aériens, signé à Khartoum, le 17 décembre 2003 ; l’accord portant création de la commission mixte de coopération Mali-Soudan, signé au Caire, le 19 juillet 2006 ; le protocole d’entente entre le Consulat général du Mali à Khartoum et l’Université internationale d’Afrique-Soudan, signé à Khartoum, le 13 octobre 2020.

Le dossier de coopération en instance, qui est toujours sous examen par les autorités maliennes, est la demande formulée par le gouvernement du Soudan d’établir une représentation diplomatique résidente soudanaise au Mali, au niveau ambassadeur.

Au regard de la situation sécuritaire dans ce pays, la décision a été prise par le gouvernement de transférer à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le Consulat général du Mali à Khartoum (Soudan), selon une note du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Dieudonné DIAMA

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