Mali-Russie : La coopération militaire d’hier et d’aujourd’hui

Le ministre Diop avec son homologue russe, Sergueï le 11 novembre 2021 à Moscou

Publié vendredi 21 janvier 2022 à 09:01
Mali-Russie : La coopération militaire d’hier et d’aujourd’hui

Dès les premières années d’indépendance du Mali, les deux pays se sont résolument engagés dans un partenariat qui a permis à notre armée d’acquérir du matériel de guerre très performant. Bamako et Moscou entendent poursuivre et renforcer cette relation sincère et efficace

Dès son accession à l’indépendance en 1960, le Mali a noué une coopération militaire solide avec l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS), actuelle Russie. Pour équiper la jeune armée après le départ des derniers soldats français, le président Modibo Keita et son gouvernement se sont orientés vers Moscou. Dans le cadre de cette coopération dynamique, l’Union soviétique a livré 15 blindés BTR-40 au Mali  en 1961 puis 10 chars T-34-85 en 1963.

Le régime du président Modibo Keita est tombé en novembre 1968 mais son successeur le général Moussa Traoré a continué à entretenir la coopération militaire avec l’URSS. C’est ainsi que 20 véhicules de reconnaissance blindé BRDM-2 ont été livrés en 1975 au Mali par l’Union soviétique, puis 3 missiles air-sol S-125M/SA-3B, 100 missiles V-60/SA-3B, 20 chars T-34-85, 1 radar de conduite de tir SON-9 en 1981, ainsi que 3 P-10 en 1983. 
Dans son évolution, l’Armée malienne s’est dotée d’équipements modernes auprès d’autres partenaires comme la France, l’Allemagne, la Bulgarie, les États-Unis d’Amérique, l’Afrique du Sud, la Chine, les Émirats arabas unis, le Qatar.

Si notre pays a connu une guerre contre le Burkina Faso en 1985 ayant fait près de 200 morts de part et d’autre et affronté plusieurs rebellions dans sa partie septentrionale, mais celle déclenchée en 2012 et qui a fait jonction avec des groupes terroristes, a véritablement mis à rude épreuve nos forces de défense et de sécurité. Dans cette guerre imposée à notre pays, les 2/3 du territoire national ont été occupés par les hordes djihadistes et autres organisations criminelles. Si l’opération Serval de la France a permis à notre pays de recouvrer son territoire en 2013, il faut reconnaître que l’insécurité a continué à persister. Les attaques terroristes se sont accentuées au fil des années dans plusieurs régions, faisant des victimes militaires et civiles.

Après les évènements du 18 août 2020 qui se sont soldés par la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, les nouvelles autorités de la Transition, conformément à l’aspiration d’une grande partie du peuple malien, ont décidé de réactiver la coopération milliaire avec la Russie, avec l’acquisition d’équipements neufs comme les hélicoptères de combat et d’autres matériels de guerre efficaces.

Pour renforcer davantage cette coopération militaire, le  ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop s’est rendu le 11 novembre 2021 à Moscou où il a été reçu par son homologue Sergueï Lavrov.

«Ma présence à Moscou consiste à donner une impulsion à la coopération de défense  et de sécurité… Le Mali, en tant qu’État, est en train aujourd’hui de se battre pour sa survie. Parce qu’il y a des plans de partition du Mali qui existaient depuis longtemps, et nous souhaiterons que le Mali soit mis à l’abri. Qu’on aide les Maliens dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation», a déclaré le chef de la diplomatie malienne.

Pour le ministre Diop, notre pays attend beaucoup de la Russie qui est un partenaire pragmatique, et réaliste qui a su faire la preuve de son efficacité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans d’autres théâtres d’opération. «Aujourd’hui, nous souhaitons pouvoir compter  sur les appuis que nous avons demandés sur le plan des équipements militaires, de la formation et de tous les moyens qui permettent à nos forces de défense et de sécurité d’être les premiers responsables de la sécurité du Mali. C’est extrêmement important et cela doit être compris par tous que le Mali n’est pas en train de sous-traiter sa sécurité», a-t-il affirmé.

Le Mali veut avoir les capacités nécessaires pour pouvoir assurer sa sécurité. «Dans ce cadre, il est absolument normal pour notre pays de diversifier ses partenaires. Notre pays apprécie déjà les premières livraisons d’équipements de la Russie du mois dernier et espère que les autres en chantier puissent se matérialiser», a dit le ministre Diop.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères a réaffirmé la volonté de son pays à aider le Mali pour faire face à la menace terroriste. Dans ce sens, les deux pays envisagent des «projets d’envergure» sur la base des accords, notamment l’accord de défense pour lutter contre le terroriste au Mali. Sur ce plan, en plus des équipements militaires,  la Russie va aussi continuer la formation des cadres militaires maliens, a assuré Sergueï Lavrov. «Nous comprenons la nécessité de renforcer la lutte anti-terroriste.

Dans ce cadre, nous comptons mettre à la disposition du gouvernement du Mali un certain nombre d’équipements. Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’État... », a indiqué le chef de la diplomatie russe.
Aujourd’hui, nos autorités sont dans la dynamique de renforcer davantage la coopération militaire avec la Russie, un partenaire sérieux, moins exigeant et très pragmatique.

Madiba KEÏTA

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