
On aurait pensé à une mauvaise blague ou une plaisanterie de mauvais goût s’il ne s’agissait pas d’un sujet grave : la lutte contre le terrorisme. La polémique atour du déploiement du contingent danois de la Force Takuba a, en effet, de quoi faire sourire si la souveraineté d’un pays n’était pas en jeu. Comment ne pas s’étonner devant l’attitude de la France et ses alliés ?
Un contingent des forces spéciales danoises a débarqué à Ménaka le 18 janvier dernier pour servir au sein de la Force «Takuba» qui lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Dans un communiqué rendu public mardi dernier, le gouvernement du Mali a fait savoir que ce déploiement est intervenu sans son consentement et sans considération du protocole additionnel applicable aux partenaires d’opération européens devant intervenir au Mali dans le cadre de la force «Takuba», lequel prévoit la conclusion d’un accord bilatéral entre la République du Mali et les pays partenaires.
En conséquence, le gouvernement a invité «la partie danoise à retirer immédiatement ledit contingent du territoire de la République du Mali».
Le ministre danois des Affaires étrangères a, dans un communiqué, répliqué à la déclaration du gouvernement malien en disant que son pays avait respecté toutes les procédures de déploiement de ses troupes au sein de la Force «Takuba».
Selon Jeppe Kofod, il y a eu un dialogue avec le Mali, le 18 avril 2021, lorsque l’ambassade du Danemark à Bamako a abrité une rencontre avec le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, pour annoncer la contribution danoise à la Force «Takuba» sous réserve de l’approbation du Parlement. Par ailleurs, le 23 septembre 2021, le ministre danois des Affaires étrangères aurait confirmé à son homologue malien, Abdoulaye Diop, l’intention de son pays d’envoyer un contingent au sein de la Force «Takuba».
Dans une guerre de communication à outrance, quinze pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Suède et Royaume-Uni) ont, dans un communiqué conjoint en date du 26 janvier, dit avoir «regretté profondément la déclaration des autorités maliennes de Transition, en date du 24 janvier, alléguant que le déploiement du contingent danois dans la Task Force Takuba est intervenu sans base légale et sans le consentement du gouvernement malien, et exigeant dès lors son retrait du territoire de la République du Mali».
La contribution du Danemark à la lutte contre le terrorisme au Mali est déterminante et indispensable dans la région, ont fait savoir ces pays européens, tout en rappelant que tous les «partenaires de la Task Force Takuba conduisent leur action conformément au cadre juridique solide qui a été agréé avec le gouvernement souverain du Mali, comprenant notamment une invitation formelle adressée par les autorités maliennes aux partenaires internationaux».
Dans un autre communiqué rendu public ce mercredi, le gouvernement du Mali indique avoir lu, avec surprise et consternation, un message non approprié du ministre des Affaires étrangères danois sur les réseaux sociaux, le 24 janvier 2022, qui estime infondée la conclusion d’un accord entre le Mali et le Danemark, avant le déploiement des forces spéciales danoises.
Le gouvernement du Mali donne des clarifications sur le message du ministre des Affaires étrangères danois. En effet, précise le gouvernement du Mali, par note verbale du 29 juin 2021, le gouvernement danois a saisi le gouvernement malien d’un projet de texte en vue de convenir du statut des forces spéciales danoises devant intervenir au sein de la Force «Takuba», sur la base du protocole additionnel conclu en mars 2020 entre le gouvernement malien et le gouvernement français déterminant le statut des détachements non français de la Force «Takuba».
Dans cette note, insiste le communiqué du gouvernement, la partie danoise avait souhaité recevoir un accusé de réception de la partie malienne pour marquer l’entrée en vigueur du texte soumis.
En réponse, le gouvernement malien a, par note verbale du 16 novembre 2021, indiqué au gouvernement danois que sa requête est sous examen et qu’une suite lui sera communiquée.
Par conséquent, ledit document reste toujours à l’état de projet. Aucun accord n’autorise le déploiement des forces spéciales danoises au sein de la Force «Takuba».
Le gouvernement invite, avec insistance, la «partie danoise à retirer immédiatement ses forces spéciales du territoire malien». Par la même occasion, le gouvernement malien précise que trois autres pays européens (la Norvège, le Portugal et la Hongrie) se trouvent actuellement comme le Danemark en attente de la validation de l’accord sur le statut des forces par les autorités maliennes. Contrairement au Danemark, ces pays n’ont procédé à aucun déploiement de leurs forces spéciales dans le cadre de l’opération «Takuba».
Le gouvernement, tout en réitérant sa gratitude à ses partenaires intervenant dans la lutte contre le terrorisme, rappelle une fois de plus leur attention sur la nécessité du respect strict des termes des engagements convenus, notamment l’obtention de l’agrément délivré par les autorités maliennes, avant tout déploiement sur le territoire national.
Sentant les intérêts du Mali menacés par les puissances étrangères avec la France en tête, le gouvernement de la Transition tente de prendre les taureaux par les cornes. Il a plus que jamais besoin du soutien de l’ensemble du peuple malien, des peuples d’Afrique et d’ailleurs, épris de paix, de justice et d’humanité.
Ce n’est pas trop demander de la part du gouvernement d’exiger le respect de son autorité sur son territoire.
LE DANEMARK DÉCIDE DE RETIRER SON CONTINGENT
La contribution danoise de 90 soldats à la force
«Takuba» va être retirée du pays, a annoncé, hier soir, le ministre danois
des Affaires étrangères. Cette décision, selon Jeppe Kofod, a été prise après
une discussion au sein du Conseil de la politique étrangère.
Le chef de la diplomatie danoise explique que les autorités
maliennes ont envoyé « un message clair où ils ont réaffirmé que le
Danemark n’est pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette
raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats».
«Ce vendredi, à 10 heures, en visio-conférence, les pays
contributeurs à Takuba discuteront des conséquences du retrait du Danemark et
de la position à adopter face aux exigences de la junte au pouvoir à Bamako», a
précisé Jeppe Kofod.
Dans un autre communiqué, le ministère de la Défense danois a indiqué que «les Forces armées vont maintenant commencer à planifier afin que le rapatriement du personnel et du matériel puisse avoir lieu dès que possible. À l’heure actuelle, bien sûr, aucun calendrier concret ne peut être donné, mais il devrait s’écouler plusieurs semaines avant que tout le personnel et l’équipement ne soient de retour au Danemark».
Madiba KEÏTA
Par décret N°2025-0268 du 25 avril 2025, le président de la Transition a institué une opération dénommée «Dougoukoloko» visant à rétablir l’État du Mali dans ses fonctions régaliennes sur toute l’étendue du territoire national, en s’appuyant sur l’action des Forces armées et .
Ce financement est destiné à faire face à la situation d’urgence : chocs climatiques, insécurité alimentaire, déplacements liés aux conflits armés.
La relecture de la Charte des partis politiques ravise aujourd’hui les débats politiques dans notre pays. Le Mali compte actuellement près de 300 partis politiques et lors des Assises nationales de la refondation (ANR) tenues en décembre 2022, la réduction de leur nombre fait partie des recom.
Faut-il dissoudre les partis politiques ? C’est par cette question que Me Cheick Oumar Konaré, avocat au barreau malien et ancien journaliste, verse son analyse sur le débat concernant la réduction du nombre des partis politiques dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques .
Le Président de la Transition et Président de la Confédération des États du Sahel (AES), le Général d’armée Assimi Goïta, a, dans un communiqué rendu public hier, annoncé que le Collège des Chefs d’État de la Confédération AES regrette la destruction d’un drone des Formes armé.
En réaction, le gouvernement a convoqué l’ambassadeur algérien pour protester contre l’hostilité du régime algérien.