Après avoir observé une pause de quelques années,
notre confrère Amadou Sow marque son retour dans le monde de la photographie
avec une exposition en hommage aux déplacés de Niamana. Sans poser sa plume de
journaliste. Il a repris son appareil photo pour fixer les images des déplacés
de ce site pour l’éternité. Et il ne va pas avec le dos de la cuillère
puisqu’il a décidé d’exposer une trentaine de photos sur le site des déplacés
de Niamana. Lors du vernissage, qui a eu lieu, ce jeudi, les déplacés ont
manifesté leur joie de voir leurs images devant leurs habitations de fortune.
L’exposition est financée par le Cercle culturel germano malien (CCGM) dans le
cadre d’un appel à projets, lancé en 2021.
Le photographe a expliqué qu’il voulait lancer
un cri de cœur à tous. Ces images retracent le vécu des hommes et femmes qui
sont installés dans la précarité et dans un environnement insalubre. Il y a
certes des efforts accomplis par les autorités et les organisations, mais les
conditions de vie demeurent difficiles.
Visages froissés, sourires visiblement forcés,
habitats sommaires, ruelles étroites, ce décor représente le quotidien des déplacés.
Même si des bâches bleues du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés
(UNCHR) permet de protéger certains contre les intempéries.
Mais, il y a aussi de l’espoir, car à côté des
photos d’enfants très joyeux, Amadou Sow a trouvé des filles qui insistent pour
aller à l’école. Ces images témoignent de la vie de nos compatriotes déplacés
du centre du pays qui ont trouvé refuge à Niamana.
L’idée de cette exposition a convaincu le CCGM
qui cherchait des artistes s’exprimant sur les problèmes du pays. Son directeur
Hamidou Koné a expliqué le contexte. «Nous avons reçu beaucoup de projets dans
presque tous les domaines de l’art. C’est celui sur la photographie proposée
par Amadou Sow qui nous a convaincu le plus. Compte tenu de son intérêt, nous
avons décidé de l’accompagner. Nous sommes satisfaits de ce qu’il a fait. Qu’il
en soit remercié».
Selon Amadou Sow, c’est le devoir de tout
artiste de faire entendre la voix des sans voix. «J’ai été très sensible à la
vie de nos mamans, de nos papas et de
nos enfants dans ces conditions critiques à Niamana. Le mieux était d’agir afin
de contribuer à la sensibilisation. Je signe désormais mon retour dans le monde
de la photographie», a-t-il assuré.
En outre, le porte-parole des déplacés, Ali
Traoré, a rappelé qu’ils vivent dans la nostalgie. Mais, ils sont confrontés à
des problèmes de nourriture. «Nous reconnaissons l’effort des autorités et des
personnes de bonne volonté mais, nous demandons encore à redoubler d’efforts
pour que le pays retrouve la paix. Toute chose qui nous permettra de retourner
au bercail».
Pour Aissata Tamboura, l’une des personnes déplacées, «ce
n’est pas mauvais de donner de l’argent liquide, il serait mieux de donner
directement du toit, de la nourriture,
du savon et d’autres produits pour
lesquels nous dépensons le peu d’argent que nous avons», a-t-elle suggéré. Le secrétaire général du CCGM a remis une
enveloppe symbolique de 80.000 aux déplacés.
Rappelons qu’Amadou Sow est journaliste au
Quotidien national, L’Essor. Il a découvert la photographie contemporaine dans
les années 2000. Ses travaux ont été exposés en France, aux États-Unis, en
Suisse, en Afrique du Sud et dans plusieurs pays africains. Co-coordinateur des
Rencontres africaines de la photographie de Bamako en 2005, il a été le
co-curateur de l’exposition «Aller et Venir / Toso any ka taka». Dix
années après, il revient par une exposition sur les conditions de vie des déplacés.
Chaka KEÏTA
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Amadou Sow : LA SUBLIMATION DU NATUREL
Il ne nourrit pas la prétention d’être au
niveau des icônes de la photographie dans notre pays (Malick Sidibé, Seydou Keïta,
Abderrahmane Sakaly et autres), encore moins de réinventer la roue. Mais Amadou
Sow, journaliste et photographe portraitiste, tente simplement de résoudre le
conflit qui l’oppose à lui-même dans sa quête de compassion pour les déplacés,
ces personnes sur lesquelles le sort s’est acharné et sa volonté de montrer
courageusement la misère humaine dans
l’une de ses «dramatiques facettes», c’est-à-dire les horribles conditions de
vie de ceux qui ont fui leurs terres natales, sans heurter les sensibilités. Il
essaie d’arbitrer cette opposition par le génie qui surgit en lui et la
sublimation du milieu naturel. Un autre trait de génie de l’artiste est d’avoir
l’inspiration de porter un regard compassionnel sur les déplacés et leurs
conditions de vie avec en filigrane l’inhumanité (l’horreur de vivre dans des
conditions pas dignes d’un être humain).
Mais pour celui qui sait lire entre les
lignes, les clichés d’Amadou Sow restituent toute la passion qu’il éprouve pour
cet art (la photographie) et la manière dont il entend l’utiliser au service de
la bonne cause, celle de l’humain tout court.
Ses photos trouvent forcement grâce aux yeux de toute âme sensible.
Dans le discours qu’il a livré au vernissage
de son exposition intitulée : «Amadou Sow signe son retour avec les déplacés
de Niamana», on sentait cette onction qui a apaisé, en tout cas le temps d’un
vernissage, l’âme meurtrie des personnes déplacées qui y ont trouvé gîte et
couvert. Celles-ci exprimaient par leur regard le soulagement de compter aux jeux
de la communauté d’accueil, de «respirer» et d’entrevoir l’espoir d’une chaine
de solidarité tissée autour d’elles. C’est là que le travail de l’artiste est
intéressant avec la complicité du Cercle culturel germano malien (CCGM) et du
Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). L’initiateur de
l’exposition a promis de montrer son œuvre dans d’autres lieux et en d’autres
circonstances.
Bréhima DOUMBIA
Rédaction Lessor
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