
Une représentation qui a ému les élèves lors du lancement
Pourquoi
le théâtre d’auteur qui a joué un rôle capital dans l’éveil des consciences
dans notre société en levant un coin du voile des dangers de l’exode rural, des
pratiques de corruption et d’abus de pouvoir, entre autres, se meurt à petit
feu ?
Le
Kotèba, cette forme de théâtre traditionnel qui influence considérablement le
théâtre d’intervention, le représente très bien à ce niveau. Beaucoup
d’acteurs, sortis de l’Institut national des arts (Ina) ou du Conservatoire des
arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAM-BFK) se sont illustrés sur
les planches au Mali et ailleurs.
Kènèkan,
initié par la Compagnie «Anw Ka Blon» veut redynamiser le secteur du théâtre en
permettant à nos compatriotes d’en voir couramment, mais aussi de comprendre
que le théâtre est un métier comme les autres. L’approche est assez singulière,
parce que ciblant les élèves et étudiants. Le lancement de cette saison II
s’est d’ailleurs déroulé la semaine dernière dans l’enceinte du «Sacré-cœur»,
un établissement d’enseignement secondaire, à Baco Djicoroni ACI.
Les
élèves ont pu voir le spectacle Korka, la muette, un texte de Levys Togo
et Aissata B. Maïga, dans une mise en scène de Nina Prisca Kouyaté. Représenté
plusieurs fois, il s’agit d’un texte dont la thématique est la violence faite
aux femmes. «Dans le regard des plus jeunes, lors de la représentation, on
pouvait sentir l’émotion, mais aussi de la sensibilité. C’est cela le but de
Kènèkan plus, occasionner un changement de mentalité chez les jeunes», explique
la metteuse en scène.
Kènèkan
2023 est donc lancé. La Compagnie Anw Ka Blon, avec cette saison II, après une
première expérience concluante qui s’est tenue entre octobre 2022 et mai 2023,
s’inscrit dans une démarche de propositions, de plus en plus de spectacles de
théâtre. Un projet ambitieux et prometteur qui résulte d’un constat simple : la
faible diffusion de spectacles de théâtre au Mali. En effet, les quelques
salles qui existent sont en manque de spectacles, car l’aide à la création ne
suit pas l’engagement des jeunes créateurs.
«Au Mali, chaque année, le Conservatoire
national des arts et métiers multimédia Balla Fasséké forme des artistes à la
tête bien pleine, mais aussi bien faite. Et bien qu’ils soient animés de
dévouement, ces artistes ne sont pas dans les conditions pour proposer des
spectacles fréquemment et c’est dommage», fait remarquer le coordinateur du
projet Kènèkan plus saison II, Hakim Diallo.
Un
métier qui mérite respect et considération, car il participe activement à la
construction citoyenne. Pour les initiateurs de Kènèkan, le public doit venir
voir le théâtre, car les professionnels le font pour eux. «Le théâtre est un
vrai métier. Ce sont des professionnels qui se donnent corps et âme pour
produire ces spectacles destinés au public. Il est donc important que celui-ci
vienne les voir».
Selon
Levys Togo, cibler les élèves et étudiants n’est pas un choix fortuit. L’équipe
de Kènèkan a fait ce choix en se référant au fait que ceux-ci sont les adultes
de demain et qu’il est important pour eux de s’enrichir suffisamment sur le
plan intellectuel et culturel pour la gestion efficace des affaires de demain.
«Les
élèves et étudiants auront la lourde tâche de prendre le relais demain sur
l’aspect administratif. En composant avec eux dans le cadre de ce projet,
l’idée est de stimuler leur intellect, faire en sorte qu’ils aient les armes
nécessaires pour être de bons gestionnaires demain».
À
cela, une autre vision est d’inculquer aux plus jeunes l’amour du théâtre dès
le bas âge. Les adultes sont difficiles à convaincre parce qu’ils ont atteint
un âge qui ne rend pas facile la tâche. Bien qu’ils soient conscients de
l’importance du théâtre, ils ont du mal à lui accorder l’intérêt
nécessaire. Avec les plus jeunes qui ont tout l’avenir devant eux, le
changement de mentalité et d’intérêt pour le théâtre est possible. Kènèkan veut
que ces enfants soient des défenseurs de l’art d’une manière générale. Pour que
cela soit possible, il faut leur parler des bienfaits du domaine depuis leur
bas âge.
Cette manifestation est en train de ramener le théâtre dans l’espace scolaire, un pur bonheur pour les nostalgiques. Kènèkan plus saison II se poursuivra jusqu’en mai 2024. Chaque mois, deux spectacles seront proposés au public dans des salles qui seront communiquées au fur et à mesure que l’initiative se réalise.
Youssouf DOUMBIA
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