Variole simienne (Mpox) : Une maladie à déclaration obligatoire

La variole simienne (Mpox) dont notre pays vient d’enregistrer un cas est une maladie infectieuse contagieuse due à un virus de la même famille que la variole humaine.

Publié lundi 08 décembre 2025 à 08:10
Variole simienne (Mpox) : Une maladie à déclaration obligatoire

Pr Sounkalo Dao

 

Le Pr Sounkalo Dao qui a fait l’annonce indique que, contrairement au virus de la variole qui n’infecte que l’homme, le virus Mpox infecte à la fois l’homme et les animaux sauvages et domestiques. Jusqu’ici, précise-t-il, le réservoir du virus (porter le virus sans en être malade et le disséminer) n’est pas connu avec exactitude même si les singes et les rongeurs sont suspectés.

 L’infectiologue et chef du service des maladies infectieuses et tropicales au Centre hospitalier-universitaire (CHU) du Point G souligne que c’est une maladie à déclaration obligatoire. Quelle est l’origine de la maladie ? Selon le spécialiste, le virus a été isolé pour la première fois en 1958 chez des singes de laboratoire. Le premier cas humain a été enregistré en 1970 en République démocratique du Congo (RDC), ex-Zaïre, chez une fille qui n’aurait pas été vaccinée contre la variole.

 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aussi une nouvelle appellation MPOX (M monkey (singe) et Pox du préfixe du nom de l’espèce du virus. Le Mpox est classé parmi les antropozoonoses (maladies transmises des animaux à l’homme). D’après le praticien de l’hôpital du Point G, il existe deux types de virus. Il s’agit du type I (dont le foyer traditionnel est l’Afrique centrale) et le type II (Afrique de l’Ouest). Le type I se subdivise en clade (groupe) 1a et 1b et le type II en clade 2a et 2 b. Sur ce point, il précise que le clade I serait plus mortel que le clade II. «Si la maladie est restée cantonnée dans ses foyers traditionnels en Afrique et certains pays occidentaux, l’épidémie de 2022 s’est répandue dans plus de 100 pays dans le monde, y compris des pays qui n’avaient jamais rapporté de cas Mpox», révèle t-il.

Comment attrape-t-on la maladie ? Le Pr Dao explique que la contamination peut se faire de plusieurs façons. Tout d’abord, par un contact direct avec un malade atteint de Mpox ou un animal porteur du virus sans protection, y compris sexuel. Ensuite, par un contact indirect avec les effets ou objets souillés par les sécrétions du malade. Mais la transmission peut se faire aussi pendant la grossesse. Il est important de savoir qu’après l’entrée du virus dans le corps, il faut en moyenne deux semaines pour que débute la maladie (période d’incubation).


Mais, il s’empresse d’apporter une précision de taille puisque parfois, elle survient plus précocement en 72h ou plus tardivement en 21 jours après la contamination. C’est pourquoi, dit-il, on demande à ceux qui ont été en contact direct (rayon de 2 mètres pendant au moins 3 heures) avec un cas suspect ou confirmé de Mpox de se mettre sous surveillance médicale pendant au moins 3 semaines pour être déclaré infecté ou non. Après contamination, la maladie commence en général par une sorte de grippe : fièvre, maux de tête, douleurs des muscles et de la fatigue. Ensuite, des tâches vont apparaître sur le corps sur lesquelles apparaissent rapidement des boutons au contenu liquidien.

D’abord sur le visage, la bouche, l’anus et ils envahissent tous le corps. «Ces boutons noircissent à leur centre et donnent des croutes qui tombent en 2 ou 4 semaines signant la fin de la maladie», explique le spécialiste, avant de dire qu’il ne faut surtout pas confondre le Mpox avec la varicelle, la variole, le zona ou la rougeole. L’un des signes distinctifs parmi tant d’autres de la maladie Mpox est l’apparition de ganglions qui peuvent se localiser au niveau du cou, derrière l’oreille, sous le mandibule ou dans l’aine iliaque. Ces boutons peuvent donner des démangeaisons. Et le nombre de boutons varie d’un malade à l’autre.

La bonne nouvelle est qu’on peut prévenir la maladie Mpox.  Pr Dao souligne que les moyens de prévention se superposent aux modes de contamination. Pour ce faire, il faut éviter tout contact avec un malade ou un cas suspect de Mpox, y compris les effets et objets personnels sans protection, ne pas manipuler les animaux les mains nues, porter un masque et s’isoler jusqu'à avis médical contraire.


Pour le traitement, les malades sont catégorisés en deux groupes : les cas légers ou bénins peuvent être suivis en isolement à domicile. Les cas graves sont admis en hospitalisation. Un vaccin existe mais pas accessible en routine à tous. 
Le plus souvent la guérison survient en 4 semaines. Mais rarement des complications sont possibles : surinfections des plaies par des bactéries, problème oculaire, la mort plus rarement (0,4-o,6%).

Fatoumata NAPHO

Lire aussi : Œuvres sociales du Président de la Transition : Des vivres et des moyens roulants offerts à l’association des lépreux

Dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale des personnes handicapées, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a remis, le vendredi 5 décembre, un important lot de kits alimentaires ainsi que des moyens roulants aux personnes atteintes de la lèp.

Lire aussi : Kati : Des kits alimentaires et des motos pour les personnes en situation de handicap

Comme chaque année, durant le mois de décembre, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, à travers ses œuvres sociales, répond aux cris de cœur des personnes vivant avec un handicap..

Lire aussi : #Mali : Les femmes de Sikasso apportent leur soutien à la Transition

Le collectif des femmes de Sikasso a organisé, mardi soir, une marche de soutien aux autorités de la Transition. Parti de la mairie jusqu’au gouvernorat, le cortège a rassemblé une large foule ainsi que plusieurs autorités régionales, dont la gouverneure Mme Kanté Marie Claire Dembélé..

Lire aussi : Enfants et jeux de téléphone : Le contrôle parental est nécessaire

L’addiction développée par les enfants pour les jeux mobiles semble ne prendre aucune ride. Des spécialistes conseillent, toutefois, de limiter leur utilisation voire de les personnaliser pour s’adapter aux intérêts et au niveau de compréhension de chaque enfant.

Lire aussi : Stabilisation et résilience des communautés : L’EMP-ABB et le PNUD lancent un projet pour les déplacés de la Région de Bandiagara

L’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye (EMP-ABB) a signé une convention de partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) au Mali dans le cadre de la mise en œuvre du projet «stabilisation comme réponse multisectorielle aux femmes et aux jeunes dé.

Lire aussi : Mali: L'opérateur économique El Hadj Hamed Niang tire sa révérence

L'opérateur économique et philanthrope Elhadj Hamed Niang est décédé le dimanche 30 novembre 2025 à Dakar dans la capitale sénégalaise.

Les articles de l'auteur

Saison froide : Attention au «seprin et boloprin»

Communément appelée keratodermie palmo-plantaire, «seprin et boloprin» en langue «bamanankan», la pathologie est assez répandue pendant la saison froide avec le vent frais qui souffle. C’est surtout l’exposition des extrémités, c’est-à-dire la paume des mains ou la plante des pieds qui peuvent favoriser cette maladie..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 01 décembre 2025 à 09:00

Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière : Les ministres Madina Sissoko et Assa Badiallo Touré au chevet des victimes d’accidents

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, accompagnée de sa collègue de la Santé et du développement social, le Colonel-major Assa Badiallo Touré, était hier à l’hôpital Gabriel Touré pour remettre un important lot de kits de premier secours et de médicaments pour la prise en charge des victimes des accidents de la route..

Par Fatoumata NAPHO


Publié vendredi 28 novembre 2025 à 08:45

Notre santé, Santé générale et bucco-dentaire : Tout commence par la bouche

«Tout commence par la cavité buccale», selon le Pr Ousseyni Diawara odontostomatoligiste au Centre hospitalo-universitaire centre national d’odontostomalogie (CHU-CNOS)..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:40

BNDA : Un geste pour faire battre le cœur des enfants souffrant de malformations cardiaques

La Banque nationale de développement agricole (BNDA) vient de remettre un chèque de 15 millions de Fcfa à l’hôpital mère-enfant, «Le Luxembourg», pour la prise en charge des enfants souffrant de malformations cardiaques. Cette somme est destinée à la prise en charge chirurgicale de 5 enfants..

Par Fatoumata NAPHO


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 14:49

Stress : Personne n’est hors d’atteinte

Le stress est une réponse physiologique de l’organisme face à une situation de menace ou de pression. Donc on ne peut l’éviter comme le souligne si bien le psychologue, Emmanuel Kamaté qui le définit comme une réaction naturelle de l’organisme..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 10 novembre 2025 à 08:28

Post-partum ou suites de couches : La consultation post-natale est vitale

Le post partum ou suites de couche désignent la même période qui suit l’accouchement. Le gynécologue obstétricien, Dr Daouda Camara, explique que c’est la 3è partie de l’obstétrique. Il s’agit d’une période qui va de l’accouchement jusqu’au retour des couches (première menstruation normale). Il explique que c’est une période qui s’étend de 6 à 8 semaines. C’est ce qu’on appelle selon l’expression consacrée (la quarantaine)..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 27 octobre 2025 à 09:23

Crise de carburant : Des hôpitaux de Bamako à l’abri

Dotés d’installations solaires dans le cadre des œuvres sociales du Président de la Transition, beaucoup d’établissements de soins de la capitale ne ressentent pas la crise de carburant à laquelle notre pays est confronté depuis un temps. Nous avons fait le tour de la ville pour faire le constat.

Par Fatoumata NAPHO


Publié jeudi 23 octobre 2025 à 13:01

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner