Mobilisation des ressources : Les préconisations du Mali

Les participants à la 5è conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA) débattent, depuis lundi au Centre national des congrès du Qatar, de plusieurs thématiques.

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Publié jeudi 09 mars 2023 à 07:35 , mis à jour mardi 16 avril 2024 à 07:16
Mobilisation des ressources : Les préconisations du Mali

Abdoulaye Diop (gauche), ministre en charge des Affaires étrangères

 

Hier, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale est intervenu sur la thématique de haut niveau 7 consacrée à la « mobilisation des ressources et le renforcement des partenariats mondiaux pour le développement durable dans PMA ». Abdoulaye Diop a fait des préconisations, axées essentiellement sur cinq points. Pour contextualiser son intervention, il a décrit la situation de notre pays en mettant l’accent sur le défi sécuritaire qui oblige ses autorités à consacrer une bonne partie des ressources aux dépenses militaires. Le Mali, pays en guerre, fournit des efforts énormes pour se relever.


Selon le ministre, c’est au moins 25% des ressources nationales qui sont investies dans le domaine de la défense pour pouvoir contenir l’insécurité. Le Burkina Faso en fait autant, a souligné Abdoulaye Diop, tout en précisant que ces investissements sont faits pour la préservation de la paix dans ces pays mais aussi pour la stabilité mondiale. De l’avis du chef de la diplomatie malienne, ces efforts du Mali et du Burkina doivent être pris en compte et «en faire un des agrégats pour prêter un peu plus d’attention à ces pays qui font face à une situation qu’ils n’ont pas créée ». La responsabilité première de leur déstabilisation incombe « surtout à des pays de la communauté internationale, suite à leur intervention militaire en Libye », a-t-il rappelé.

Ensuite, le ministre a indiqué la nécessité de mettre plus d’accent sur les efforts consentis par nos pays dans la mobilisation des ressources domestiques, à travers notamment la création de richesses et de valeurs ajoutées. Aujourd’hui, a-t-il dit, « nous avons des exemples qui nous permettent de montrer que cela est possible à travers la fiscalisation de nouvelles économies et des transferts électroniques de fonds ». Il ajoutera que le Mali a décidé d’auditer le secteur minier, ce qui peut créer des niches pour des ressources nouvelles. S’y ajoutent les actions dans le cadre de la lutte contre la corruption pour asseoir une bonne gouvernance économique.

Le troisième point qu’il a souligné a trait à la nécessité d’intégrer l’apport des migrants dans les démarches et approches. Cet apport représente aujourd’hui près de 11%du PIB du Mali. « Dans certaines zones de mon pays, l’apport des migrants est plus important que l’aide publique au développement », a relevé le ministre Abdoulaye Diop. D’où l’intérêt de travailler à canaliser les montants considérables qui sont drainés par cette diaspora. Surtout qu’aujourd’hui, elle est plus que jamais engagée, dans un élan patriotique, à contribuer au développement du pays. Les autorités ont ainsi envisagé la création d’une banque de la diaspora malienne.

En outre, le ministre en charge des Affaires étrangères a signalé l’importance de repenser la gouvernance mondiale pour qu’elle soit plus équilibrée et plus inclusive. « Cela, pour mieux refléter le poids et la diversité des économies des pays en développement afin de pouvoir mieux prendre en charge leurs priorités dans les secteurs tels les infrastructures, l’énergie, l’agriculture ou la santé », a développé Abdoulaye Diop. Naturellement, a-t-il poursuivi, il est important d’améliorer les conditions d’accès des PMA aux financements, de revoir les conditionnalités par rapport aux mesures à envisager sur les modalités de la dette. Pour le ministre, « l’annulation de la dette, son allègement ou sa restructuration sont des questions cruciales pour aller de l’avant ».

Il faudra aussi aller au-delà de l’aide publique au développement qui n’a pas connu d’évolution substantielle depuis des décennies.

Par ailleurs, Abdoulaye Diop a évoqué la nécessité d’instaurer plus de justice dans les règles du commerce international, en levant certaines mesures de distorsion. «Les pays comme le Mali, qui sont des grands producteurs de coton, doivent avoir des règles justes leur permettant de vendre leur produit à un prix rémunérateur», a plaidé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

Envoyé spécial

Issa DEMBELE

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