#Mali :Intelligence artificielle : Un levier de développement économique

À condition d’investir massivement dans la formation, l’acquisition de matériels adéquats et l’appui aux entreprises. Le tout encadré par une législation capable de minimiser les dérives

Publié jeudi 07 mars 2024 à 06:56
#Mali :Intelligence artificielle : Un levier de développement économique

Des élèves du Prytanée militaire dans un Centre d’accès universel

 

L’Intelligence artificielle (IA) se veut une place importante dans le monde du numérique, particulièrement en Afrique qui est un peu à la traîne dans le domaine. Le continent se lance dans une course contre la montre afin de rattraper son retard sur les autres parties du globe qui ont déjà pris une bonne longueur d’avance. Selon un article du quotidien économique du Bénin, qui cite un spécialiste sud-africain, «la valeur du marché de l’Intelligence artificielle en Afrique atteindrait 18,33 milliards dollars d’ici 2030 et le nombre d’utilisateurs de ses outils devrait passer de 3,64 millions à 14,47 millions pendant la même période».

L’IA est un ensemble de théories et de techniques visant à réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine. Le niveau de pénétration de cette évolution est encore très faible dans notre pays. Mais pour les spécialistes maliens, la donne peut et doit évoluer rapidement parce que l’IA est aujourd’hui reconnue comme un levier de développement économique. C’est au regard de cet enjeu que les autorités de la Transition ont ouvert le Centre d’intelligence artificielle et de robotique. Toutefois, il reste encore des défis à relever en termes d’infrastructures, de formation, d’applications et de collaborations internationales pour tirer parti du potentiel et rattraper certains pays plus avancés en la matière.

Mohamed Ly, spécialiste et promoteur de l’entreprise «ClipCaptivant», fait partie de ceux-là qui croient au potentiel de l’Intelligence artificielle. Son entreprise d’IA évolue dans le marketing digital. Nous l’avons retrouvé un samedi du mois de février dans son bureau à Hamdallaye, dans la Commune IV du District de Bamako. Sur l’écran de son ordinateur portable, on aperçoit l’application «chat GPT», un outil d’IA rapide dans la recherche et la mise en place de tout ce dont on a besoin d’établir immédiatement. Et ce, grâce à «prompt engeneering», un système permettant de faire le choix des mots ou des expressions clés pour avoir un résultat clair et précis. Mohamed Ly utilise bien d’autres applications pour pouvoir booster les business consultants des entreprises en ligne à travers notamment les liens de leurs pages sur la toile (Facebook, X (ex-Twitter), Instagram Whatsapp, etc.)

 

AUTOMATISER LES TÂCHES- Selon le spécialiste, l’IA est cruciale et permet rapidement de mettre en place tous les projets. «C’est un moyen efficace pour pouvoir booster la productivité au quotidien. On peut créer quelque chose à son image en moins de quelques secondes. Il suffit seulement de lui poser la question par «prompt engeneering», explique-t-il, ajoutant que l’IA permet de gagner du temps dans la réalisation des projets. Il regrette que le Mali soit en retard dans ce domaine.

Pour permettre à notre pays d’avancer rapidement, Mohamed Ly s’est donné une mission : former la jeunesse. «J’ai suivi des formations en ligne qui m’ont permis d’acquérir des connaissances et à mon tour, je forme les jeunes qui sont fascinés par le domaine. J’en ai déjà formé une cinquantaine», dit-il, exhortant les jeunes à s’intéresser à cette modernité pour maximiser leurs chances sur le marché de l’emploi.

Les systèmes d’IA se révèlent particulièrement intéressants dans le secteur de la formation professionnelle. Ils ont la capacité d’adapter le contenu de la formation en fonction des besoins individuels des apprenants, en identifiant leurs forces et faiblesses et en leur fournissant un contenu personnalisé pour les aider à progresser. Ces systèmes peuvent aussi automatiser certaines tâches administratives liées à la formation, telles que la planification des cours, la gestion des inscriptions, la correction des exercices.


«L’IA peut être utilisée pour créer des environnements de simulation et de réalité virtuelle réalistes, permettant aux apprenants de s’exercer dans des conditions proches de la réalité sans risque, ce qui est particulièrement utile dans des domaines tels que la médecine, l’ingénierie ou la sécurité», explique Ba Soumaïla Dembélé, chargé d’étude et conception d’application à l’Agence des technologies de l’information et de la communication (Agetic).

Selon lui, ces systèmes peuvent également contribuer au développement, en se concentrant sur des tâches plus créatives et à forte valeur ajoutée. «Cela peut entraîner une augmentation de la productivité globale de l’économie, et contribuer à développer de nouveaux produits, services et processus plus efficaces dans de nombreux secteurs», détaille le spécialiste.


En effet, les techniques d’IA aident les entreprises à optimiser leurs opérations, à réduire les coûts et à prendre des décisions éclairées. Ba Soumaïla Dembélé estime que l’IA contribue à créer de nouveaux emplois dans des domaines de développement de logiciels, l’analyse des données, la gestion de projets. Elle peut aussi développer des secteurs émergents comme l’Internet des objets (IoT), la robotique, les véhicules autonomes, la santé numérique, etc.

 

EFFETS NÉGATIFS- Cependant, suggère-t-il, il est important de veiller à ce que les bénéfices de l’IA soient répartis de manière équitable et à atténuer les éventuels effets négatifs sur l’emploi et les inégalités. En effet, l’IA n’apporte pas que des opportunités dans le monde du travail. Elle représente une menace pour les travailleurs des secteurs où les tâches sont routinières et répétitives. «Donc, ce sont les entreprises qui sortiront gagnantes et les recrutés ou les chercheurs d’emplois seront les perdants», martèle Mohamed Ly. Et à Ba Soumaïla Dembélé de renchérir : «il faudra investir dans la formation et le recyclage professionnel pour aider les travailleurs à s’adapter aux changements induits par l’IA».

L’avènement de l’IA s’accompagne aussi de défis en lien notamment avec la cybercriminalité et la confidentialité des données personnelles. Son utilisation, selon Ba Soumaïla Dembélé, implique le traitement de grandes quantités données personnelles. Il estime qu’il est essentiel de mettre en place des mesures de sécurité robustes pour protéger les données contre les atteintes à la vie privée et les cyber attaques.


Autant, il est nécessaire d’aborder de manière proactive les inconvénients potentiels et de mettre en œuvre des politiques et des réglementations appropriées pour atténuer les risques et maximiser les avantages de cette technologie. «On doit mettre en œuvre des normes éthiques et des réglementations pour garantir que l’IA est utilisée de manière juste, transparente et responsable. Cela comprend la lutte contre les biais, la protection de la vie privée et la prise en compte des implications sociales», développe Ba Dembélé.

Pour cela, il faut investir davantage dans la recherche et le développement du domaine pour stimuler l’innovation et faire progresser la technologie, promouvoir l’éducation et la formation tout en préparant la main-d’œuvre aux compétences nécessaires. «Cela valorise la formation en sciences informatiques, en mathématiques, en statistiques», renchérit M. Dembélé.

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