
Ces propositions seront soumises au Conseil des ministres des Finances de la Commission économique des Nations unies (CEA) qui se tiendra prochainement
Le Bureau sous régional pour l’Afrique de l’ouest de la Commission économique des Nations unies (BSR-AO/CEA) estime à des dizaines de milliards de dollars les besoins financiers d’avant Covid-19 de l’Afrique de l’Ouest. Ces besoins dont les montants sont énormes et croissants doivent être satisfaits pour permettre à notre région d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
Cette situation intervient dans un contexte marqué par les effets de la Covid-19 et la rareté des ressources financières. Pour y faire face, il urge de diversifier les sources de financement et prioriser une gestion efficiente des affaires publiques. En la matière, quels sont les secteurs ou domaines prioritaires à cibler en termes d’investissements pour la sous-région, les sources de financement à privilégier et les défis y afférents, dans un contexte de relance post-Covid-19 ?
Ces questions étaient au centre d’une rencontre de deux jours tenue à Lomé (Togo) du 15 au 16 février. Elle a réuni autour de la directrice du BSR-AO/CEA, la Sénégalaise Mme N’Goné Diop, les membres du Réseau des journalistes économiques pour l’Afrique de l’Ouest et des experts/facilitateurs de la CEA. Avec pour thème : «Réalisations du bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la CEA en 2021 et perspectives 2022-2023», ces discussions se tenaient en prélude de la tenue du conseil des ministres des Finances de la CEA, dont la date reste à définir.
À l’unanimité, les intervenants se sont tous dits, d’entrée de jeu, convaincus que l’Afrique dispose de ressources suffisantes pour faire face aux défis de son développement. Pour leur exploitation intelligente, le parterre de journalistes a décortiqué les problématiques précitées. Ils ont ainsi énuméré une panoplie de domaines d’investissements prioritaires, identifié des sources de financement, avant d’égrener un chapelet de défis.
étant l’une des zones les plus peuplées du continent, notre sous-région se doit de relever le défi de «la production agricole». Cela pour assurer son autosuffisance alimentaire et en termes de disponibilité de matières premières pour nos unités industrielles. Ce challenge doit être soutenu par la création de conditions nécessaires pour assurer la conservation des productions locales en construisant des chambres froides.
Le Mali est par exemple confronté à une insuffisance criarde de chambres froides servant à conserver les productions des mois durant après les récoltes. Il s’agit notamment des produits locaux comme la pomme de terre, la mangue, la tomate, l’oignon, la patate douce, etc. Vendus à vils prix (entre 200 et 300 Fcfa le kg de pomme de terre), ces produits inondent actuellement nos marchés et sont importés vers les pays voisins et autres. Dans deux ou trois mois, le kg de ces mêmes produits sera cédé au double voire le triple des prix actuels, car importés du Maroc ou de l’Europe.
AVANTAGES COMPARATIFS- Dans la perspective de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlec), entrée en vigueur en janvier 2020, il s’avère nécessaire d’accompagner nos États en fonction de leurs avantages comparatifs.
Le Mali est le premier producteur africain de coton, deuxième en riz et en cheptel dans l’espace Cedeao après le Nigéria, grand producteur de maïs… Il importe alors d’aider ce pays-là à transformer au moins 50% de sa production cotonnière et de son cheptel pour assurer sa propre consommation en tissus et en viandes. Avant d’exporter le surplus vers les pays qui en exprimeront le besoin. Actuellement, le pays transforme moins de 2% de sa production de coton, le cheptel est totalement exporté sur pieds.
Pour y arriver, il faudra mobiliser des ressources financières pour la réalisation d’infrastructures. Les experts de la CEA trouvent sage la mobilisation de ressources internes que «nos pays peuvent maîtriser». À leur avis, cela est possible en augmentant le taux de pression fiscale qui reste faible dans nos pays et en limitant au strict minimum les exonérations. L’élargissement de l’assiette fiscale pourrait se faire en formalisant par exemple le secteur informel que l’on aidera à grandir afin qu’il puisse contribuer davantage à l’économie.
Toutefois, il est nécessaire d’adapter la fiscalité à la capacité des entreprises. «Lorsque vous avez des petites entreprises, vous les étoufferez avec une fiscalité forte. Il faudrait une fiscalité adaptée en vue de les accompagner à grandir afin d’espérer obtenir d’elles des impôts plus importants», conseille le chef de la section initiatives sous régionales au BSR-AO/CEA, Amadou Diouf.
La transformation des productions locales est un levier incontournable à actionner pour ajouter de la valeur. Essentielle à cet effet, la création d’unités industrielles nécessite souvent des fonds énormes. Nos États doivent pouvoir compter sur les bourses locales qu’il faudra dynamiser afin de réduire davantage les taux d’intérêt pour les prêteurs. Certains ont attiré l’attention sur les fonds de pension qui dorment souvent dans les comptes des agences nationales de sécurité sociale.
ACCÈS AUX SERVICES SOCIAUX- L’économiste statisticien/consultant au BSR-AO/CEA, Jérôme Ouédraogo, a prôné la mobilisation des fonds des migrants. Des journalistes ont insisté sur la nécessité de mobiliser les comptes dormants et de demander le rapatriement de nos capitaux illicites saisis par les Banques étrangères. Selon eux, ils pourraient être d’un apport inestimable à nos économies.
Les caisses de dépôts et de consignation sont créées pour l’utilisation de ces fonds, ont-ils soutenu. Au Mali par exemple, la création d’une telle caisse revient dans les propositions du secteur privé lors des rencontres annuelles «État-secteur privé», présidées par le président de la République. Il est nécessaire d’explorer toutes ces pistes pour se mettre à l’abri de la dépendance des bailleurs de fonds. «Lorsqu’ils suspendent leurs aides, l’élan de développement est interrompu ou bloqué», argumentent les experts.
C’est à ce prix-là que nos pays arriveront à améliorer l’accès aux services sociaux de base. Il s’agira par exemple de renforcer les systèmes de santé non seulement en termes d’amélioration du plateau technique mais aussi de la santé de pointe. Il en sera de même pour le système éducatif, l’accès à l’eau potable... Donc investir suffisamment dans l’éducation, la santé dont les parts doivent être accrues dans les budgets d’État. Ce qui passe par une bonne gouvernance : efficacité budgétaire et gestion efficiente des ressources.
Ces efforts seront vains à condition de se doter d’outils de communication performants pour changer le narratif sur nos pays. La création de médias sous régionaux ou continentaux puissants et influents est, de l’avis unanime des journalistes, nécessaire pour conter l’Afrique telle qu’elle est conformément aux réalités du terrain. Pour nous débarrasser des clichés que l’on s’évertue à dessein à nous coller à la peau.
Envoyé spécial
Cheick M. TRAORÉ
Cheick Moctar TRAORE
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