
Notre pays a rendu un hommage digne de son rang à l’ancien président de la République, feu Ibrahim Boubacar Keïta, le vendredi dernier
à la place d’arme du génie militaire (Base A de Bamako)
Présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, la cérémonie d’adieu à Ibrahim Boubacar Keïta a enregistré la présence de plusieurs personnalités de notre pays et des diplomates accrédités au Mali. À l’allure des grands évènements nationaux, tout était mis en place pour rendre un dernier hommage à la hauteur de la dimension de l’illustre disparu.
Mme Keïta Aminata Maïga, la veuve du défunt, Boubacar Keïta, son troisième fils, ainsi que d’autres membres de la famille éplorée ont répondu présents à cette cérémonie nationale. La tristesse et l’émotion se lisaient sur tous les visages.
Plusieurs intervenants, à travers leurs témoignages, n’ont pas tari d’éloges à l’endroit de celui dont le nom est indissociable de l’histoire politique du Mali des 30 dernières années. Selon eux, l’ancien président de la République était un homme d’expérience, respecté au Mali et à l’extérieur. Un homme exceptionnel, un politique, un démocrate, un panafricaniste engagé, surtout un grand patriote affable qui attache de l’importance à l’être humain. Mais aussi un grand homme de valeur morale et intellectuelle, dont l’engagement, le patriotisme et le sacrifice permanent pour notre pays n’ont fait l’ombre d’aucun doute.
La cérémonie a été marquée par la marche funèbre avec le corps recouvert du drapeau national sur un chariot. Après, ont suivi les témoignages de la famille et des proches du défunt. D’autres séquences de la cérémonie ont porté sur la lecteur de l’oraison funèbre et la présentation des condoléances du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta par le Grand Chancelier des ordres nationaux. Puis est intervenue la sonnerie aux morts au cours de laquelle tout le monde s’est levé.
Aminata Jeanne Keïta, petite fille d’Ibrahim Boubacar Keïta, a témoigné au nom des petits enfants. Elle a retenu du défunt des valeurs de générosité, de respect de l’autre et de soi. «Il nous a appris à aimer notre prochain et surtout à aimer le Mali, ce pays qu’il aime tant», a-t-elle évoqué.
Malgré ses problèmes de santé, confiera-t-elle, Ibrahim Boubacar Keïta n’arrivait pas à se désintéresser du problème du Mali et des Maliens. «Il avait à cœur que le Mali ne soit plus dans les problèmes et cela le rongeait plus que tout», a révélé Aminata Jeanne Keïta en disant que c’est cet amour indéfectible que leur «papi» leur a transmis.
Le fils de l’illustre disparu, Boubacar Keïta, a retenu d’Ibrahim Boubacar Keïta son amour à la littérature et surtout à la poésie tout en promettant de prendre soin de sa bibliothèque. Il n’a pas manqué de remercier le président Assimi Goïta pour son attention à l’endroit de son défunt père. Des événements d’août 2020 à ce jour, reconnaîtra-t-il, le colonel Goïta a toujours traité l’ancien président de la République avec beaucoup de respect et d’égard.
Aussi, Boubacar Keïta a rappelé que son père n’avait aucune amertume, n’en voulait à personne et a d’ailleurs fait des lobbyings pour notre pays. À ce propos, le président Ibrahim Boubacar Keïta, selon son fils, a supplié ses interlocuteurs de venir en aide à ceux qui ont la lourde charge de diriger le Mali aujourd’hui.
Amadou Koïta est intervenu au nom des partis politiques. Selon lui, Ibrahim Boubacar Keïta était reconnu par ses proches comme par ses adversaires comme un personnage humain, l’un des hommes les plus éclairés, les plus nobles. Me Kassoum Tapo, au nom des amis, a salué et reconnu le combat de l’homme, patriote, démocrate et républicain jusque dans l’âme, un homme d’État au parcours inégalé dans le service de l’État. D’après l’avocat, tous les amis de l’illustre disparu saluent son amour pour le Mali.
Au nom des collaborateurs, Baba Hakib Haïdara a affirmé que la seule et unique préoccupation du défunt était le service du pays, la construction d’une démocratie nationale et d’un État de droit viable. «Le président Ibrahim Boubacar Keïta m’est apparu comme un grand homme cultivé, jalousement attaché à son pays qu’il avait chevillé au corps, un grand républicain… », a-t-il certifié. Pour Baba Hakib Haïdara, son souci de consolider les institutions lui inspirait à leur égard un respect dont bénéficiaient aussi pleinement toutes les autorités administratives indépendantes.
Enfin, le Grand Chancelier des ordres nationaux, le général Amadou Sagafourou Gueye, est revenu sur le parcours de l’ancien président de la République du Mali. Après le défilé des troupes terrestres, la dépouille de l’illustre disparu a été remise à sa famille pour les cérémonies religieuses dans la résidence familiale à Sébénikoro où il repose désormais.
Ils ont dit…
Moussa Mara, ancien Premier ministre : «Nous prions pour que cette perte soit l’occasion de rassembler les Maliens»
D’abord, je voudrais présenter mes condoléances à sa famille et à l’ensemble du peuple malien. Et ensuite prier pour que cette perte soit l’occasion de rassembler les Maliens, ce dont nous avons le plus besoin. Je l’ai dit et je le redis, IBK, c’est son humanité, c’est sa personnalité attachante à l’homme, à son pays et aux Maliens. Donc, c’est un souvenir particulièrement d’émotion que nous garderons de lui et c’est pourquoi, nous prions pour le repos de son âme. Il va nous manquer.
Bocary Tréta, président du RPM : «Ibrahim Boubacar Keïta était un homme qui a dédié toute sa vie au Mali»
Je voudrais, avant tout, rendre grâce à Dieu. La vie appartient à Dieu, c’est Lui qui la donne et la retire. Ibrahim Boubacar Keïta était un très grand homme. Nous avons connu une relation exceptionnelle. Je ne peux pas dire tout ce que je sais d’IBK, aujourd’hui, à cause de l’émotion. Mais je sais qu’IBK était un homme d’exception et Dieu lui a donné beaucoup de chance.
Il a donné au Mali ce qu’il pouvait et ce qu’il n’a pas pu donner à la Nation malienne, je prie Dieu que les Maliens le comprennent. Cela aussi est un fait de Dieu. Sinon Ibrahim Boubacar Keïta était un homme qui a dédié toute sa vie au Mali, il n’y a aucun doute. Il a porté le Mali dans son cœur.
Un homme généreux à tous égards ; un homme d’une grande noblesse, d’une grande dignité dans les relations humaines. Mais la vie, c’est ainsi, en tout cas, je prie le Bon Dieu de l’accueillir dans son paradis et qu’il y ait un repos éternel.
Je profite de l’occasion pour présenter mes sincères condoléances à sa famille, Ami Maïga, Karim, Bouba, les petits enfants. C’est exceptionnel quand vous voyez IBK avec les petits enfants. Mes condoléances à tous les camardes qui l’ont entouré. Nous avons une grande famille politique. De sa disparition à aujourd’hui, de partout le Mali, de partout le monde, les gens ont appelé et souhaité venir à Bamako pour l’accompagner à sa dernière demeure. Je souhaite que Dieu lui offre le repos éternel au paradis.
Mamadou Bakary Sangaré, président de la Convention sociale démocrate : «L’homme m’inspirait confiance»
J’ai un très profond sentiment de tristesse parce que cette cérémonie nous rappelle le caractère très éphémère de la condition humaine. Je suis d’un parti politique allié au sien, c’est-à-dire je suis le président de la CDS Mogotiguiya, j’ai été son conseiller spécial, j’ai été candidat aux élections présidentielles. Mais, j’ai accepté de me joindre à lui dans la gestion de ce pays au plus haut niveau de l’État parce que l’homme m’inspirait confiance.
Cette confiance a été acquise au fil de longues années de collaboration en dehors même de la politique et il y avait cette relation de fraternité qu’il entretenait avec chaleur : dôgô-kôrô et c’était réciproque.
Donc, j’ai vu l’homme à la tâche, j’ai vu l’homme à l’œuvre au pire moment de crise interne de notre pays. Il est arrivé que lors de l’un de nos entretiens, tout de suite, nous recevions, tour à tour, des responsables de la sécurité et de la défense qui venaient nous parler des attaques qui avaient lieu en temps réel au Nord et qui faisaient des blessés et des morts.
Au même moment, c’était au plus fort de la crise sanitaire Ebola, en même temps on venait de déclencher la grève de l’UNTM à Bamako. Donc, ces trois choses qui demandaient une réaction rapide de sa part en direction des autorités exécutives, des ministres et autres directions, je me suis dit que tout cela à supporter, à porter et à gérer en temps réel, il fait une capacité d’écoute, d’encaissement, de résilience et de réactivité pour pouvoir gérer un État comme le Mali. Nous nous distinguons des autres parce que nous sommes plus durement frappés par différentes crises actuellement.
Et au plus fort de toutes ces crises, le mandat du président IBK se déroulait, donc il fallait une capacité surhumaine. Mais la vie étant faite d’aléas, de haut et de bas. La plus grande réflexion que je mène, ce que tous ceux qui font des combats politiques doivent se rappeler qu’on se bat pour des mandats, certes, mais le vrai mandat est celui de Dieu. Et aujourd’hui, c’est la fin du mandat que Dieu lui avait donné. Cela doit nous apprendre à être tolérants.
Propos
recueillis par
Bembablin DOUMBIA
Oumar DIAKITE
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