#Mali : Table ronde : La part des artistes africains dans le streaming

La 20ème édition de Ségou‘Art Festival sur le Niger a été l’occasion de mettre sur la table une préoccupation essentielle des professionnels de la musique. En effet, la distribution est un maillon essentiel de l’industrie musicale. Mais une vingtaine d’année elle a été presque totalement dématérialisée. Ce changement pose de nombreuses questions auxquelles nos professionnels n’ont pas encore trouvées la solution.

Publié lundi 05 février 2024 à 07:42
#Mali : Table ronde : La part des artistes africains dans le streaming

 Le président du CNPM, Mossadeck Bally et le promoteur du Festival, Mamou Daffé, lors de la rencontre

 

Ségou’Art Festival sur le Niger offre ainsi l’occasion de réfléchir, de sensibiliser et d’éduquer nos artistes à l’exploitation du nouveau canal de distribution qu’est le streaming. Venant du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Nigéria, du Sénégal, de la Tunis, ils ont débattu en premier lieu de la question à travers le thème : «Le marché du streaming musical et la rémunération des artistes». Les deux panélistes étaient bien choisis à savoir : Guy Constant de la Côte d’Ivoire et représentant de Believe digital et le professeur Aziz Dieng du Sénégal qui travaille sur les questions de propriété intellectuelle à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

Depuis la chute libre du format album physique (cassette, CD et Vinyle) survenu au début des années 2000, avec l’avènement du piratage et l’arrivée des plateformes en ligne, les mélomanes ont été orientés vers un nouveau système de consommation à savoir le streaming. Très adopté aujourd’hui, cette révolution est le nouveau modèle par lequel les artistes essaient de s’en sortir en termes de vente.

Par ce mécanisme qui consiste à écouter sur internet, on peut avoir des disques de certification (or, platine, diamant), à partir du nombre d’écoute ou encore conquérir facilement les différents continents. En effet, le numérique a brisé les barrières. Nous sommes loin de l’époque où les radios et télévisions nationales avaient le monopole de la distribution musicale. Aujourd’hui, en un temps record, les œuvres peuvent se propager un peu partout à travers le monde, du moment qu’elles soient en ligne.

D’entrée de jeu, un chiffre intéressant qui interpelle. «Aujourd’hui, 70 à 80% des pourcentages de la musique enregistrée viennent du streaming», a déclaré Aziz Dieng pour mettre en lumière cette domination du streaming sur l’industrie musicale. D’où l’importance pour l’Afrique de se positionner. Les jeunes africains, plus de 60% qui ont moins de 24 ans, n’ont pas vraiment connu l’époque des cassettes, des CD et des vinyles. Ils ne consomment que sur internet via le téléphone, à travers les plateformes connues comme Youtube, Spotify ou encore Deezer. Ils constituent une part importante du marché du streaming car leurs écoutes sont prises en charge dans le système de comptage et de rémunération des artistes.

Bon nombre de plateformes de streaming, en revanche, ne rémunèrent malheureusement pas les artistes africains. Juste une poignée de pays sont pris en compte dans le processus de monétisation par YouTube : Afrique du Sud, Algérie, Égypte, Ghana, Maroc, Nigéria, Sénégal, Tanzanie, Tunisie, Ouganda, Zimbabwe. Cette liste ne contient pas de pays francophones très prolixe dans la production et de consommation musicale tels que : la Côte d’ivoire, la RDC et le Mali…. L’argument selon lequel les pays africains ne rapportent pas assez sur le plan publicitaire, selon Guy Constant, est discutable.

Sur la consommation musicale à travers les plateformes de streaming, l’Afrique est surtout représentée par sa diaspora. «70% des revenus YouTube de l’Afrique sont générés par la diaspora africaine», a souligné Guy Constant. Il faut juste doter l’Afrique de moyens nécessaires et faire comprendre aux gens que le monde ailleurs est désormais concentré sur le modèle Banking. Tout comme on peut acheter de la nourriture, des vêtements ou encore une voiture sur internet, on peut payer un abonnement pour y écouter aussi de la musique. «Parmi nos faiblesses, nous devons reconnaître que beaucoup d’artistes africains sont réticents à emprunter ou à explorer le streaming comme canal de diffusion. Il y a également un grand travail à faire sur ce plan», a déclaré Guy Constant.

Youssouf DOUMBIA

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