#Mali : Mimi Pedro : Le combat de la promotion du bogolan

Notre pays est engagé, depuis deux ans, dans un processus de protection du bogolan à travers l’obtention de l’appellation géographique d’origine protégée auprès de l’autorité chargée de la propriété intellectuelle.

Publié jeudi 23 mai 2024 à 15:59
#Mali : Mimi Pedro : Le combat de la promotion du bogolan

Un modèle de manteau en bogolan de Mimi Pedro


L’indication géographique d’origine de cette technique de teinture n’est pas une bataille facile, c’est pour cette raison que les artisans, artistes-créateurs, intellectuels, associations et autres structures publiques sont tous impliqués dans le combat. La styliste Mimi Pedro a exposé sur le bogolan, lors d’un récent colloque sur le thème de la valorisation par l’artisanat des savoirs locaux et la capacité des pays africains à mettre en place des appellations d’origine, tenu à Douala au Cameroun.

En effet, depuis une dizaine d’années, cette créatrice travaille uniquement sur le support et toutes ses variantes de matières premières de l’habillement, issues de notre patrimoine culturel. Après son exposé, son stand a été pris d’assaut par des artisans d’autres pays, des stylistes, chercheurs voire des personnalités comme des ministres africains. Tous étaient surpris d’apprendre que le bogolan était malien, puis impressionnés par la gamme de produits qui pouvaient résulter de ce support.

Mimi Pedro a développé, depuis des années, d’abord en contact avec des teinturières pour réaliser différentes colories du bogolan et du «bassilan» (une teinture traditionnelle avec des écorces d’arbres) afin de trouver différentes nuances qui sont la tendance dans la mode. Puis, elle a travaillé sur les modèles comme les robes, jupes, pantalons, par-dessus des manteaux, bref tout ce qui met en valeur le client et bien sûr le support lui-même.

Quant nous l’avons rencontrée dans son atelier à Badalabougou, en Commune V du District de Bamako, elle s’est dite préoccupée par le devenir de nos supports traditionnels. Même si elle souffre aussi de la crise énergétique, les clients se bousculent toujours aux portillons de son atelier qu’elle fait fonctionner à l’aide d’un groupe électrogène.

L’ancienne mannequin au teint d'ébène a eu l’idée d’initier un concours entre les stylistes maliens dénommé : «Mode et culture», dont la quatrième édition a été réalisée. L’objectif était de participer à la professionnalisation du secteur de la mode et de la haute couture. Toute chose qui pouvait avoir un impact réel sur la valorisation de nos supports traditionnels.

Après des études de secrétariat, elle décida d'aller tenter sa chance du côté de l'Agence de mannequin «Déesse» en 1996. C'est ainsi qu'elle a eu l'opportunité de défiler pour de nombreux stylistes maliens et africains. Aussi bien à Bamako que dans de nombreuses capitales africaines.  Mimi  Pedro a participé aux présentations de modèles de Dou Couture, Sirène couture, de Sambou Fané, de Xuly Bëtt (Lamine Kouyaté), de Pathé'O, de Diouma Diakhaté et même de Alphadi.

Elle sera recrutée par l'Agence Quemouna en 1998 et participera à un mémorable défilé de présentation de coiffure à Abidjan, avant de tenir un rôle principal dans la série TV «Walaha». Elle participera aussi à d’autres séries télévisées comme «Kokadjè» et «Duel à Daffa» et décidera ensuite de  lancer sa propre gamme de créations.

 Mimi Pedro a participé à de nombreuses foires et expositions à travers la France et le Canada. «Mon combat en tant que styliste a toujours été la promotion du textile malien», explique-t-elle. C’est ainsi qu’elle a habillé beaucoup d’artistes maliens comme Doussou Bagayako, Baou Tounkara, Cheick Tidiane Seck, les choristes de Tounkagouna et de Salif Keïta, entre autres.

Pendant la pandémie de la Covid-19, elle a crée sa ligne de masque dénommée : «Kana masque». En plus, elle valorise le tissu traditionnel malien. Pour réussir dans la mode, il faut d’abord oser. Mimi Pedro n’a pas hésité à franchir le pas.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : Adama Namacoro Fomba : L’artiste-musicien n’est plus

«Allah ndèmè», littéralement Dieu aide moi. Les mélomanes se souviennent encore de cet air aux allures de cri du cœur et qui a fait tabac au-delà de nos frontières. L’auteur de cet opus, Adama Namacoro Fomba, s’est éteint samedi dernier à Dioïla. Il laisse aux mélomanes maliens troi.

Lire aussi : Dans la bonne dynamique

Pour cette rencontre majeure sur la culture, l’artisanat, le tourisme et l’industrie hôtelière, les initiateurs ont mis les petits plats dans les grands. Les mille places de la salle Djéli Baba Sissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) n’ont pas suffi pour accueillir .

Lire aussi : Disparition d’Aguibou Dembélé : L’extinction d’un tison du théâtre national !

C’est sans exagération aucune l’un des piliers de l’art dramatique de notre pays qui s’en est allé. Il a quitté définitivement la scène après avoir perdu la dernière bataille qu’il livrait contre la maladie..

Lire aussi : Rentrée médiatique du groupe Renouveau : Sobriété et densité

Cette entreprise de presse propose pour l’année 2025, un continu diversifié avec des émissions de débats, de divertissement, mais aussi des séries télévisées filmées par elle-même.

Lire aussi : PMU Mali : Les grands chantiers du directeur général pour 2025

Le directeur général du Pari mutuel urbain (PMU Mali), Fassery Doumbia, a animé, mardi dernier dans ses installations, une conférence de presse sur les réalisations de l’année écoulée, les projets de la société pour la nouvelle année, avant de présenter les vœux du PMU à nos compatri.

Lire aussi : Photographie africaine contemporaine : Les prix Ibibi pour une émulation entre jeunes talents

Il y aura, désormais, à l’initiative de l’Association «Yamarou photo» les prix «Ibibi», noir en langue sonhraï, pour impulser un nouvel élan à la photographie africaine contemporaine. Ces récompenses représenteront un espace de création, d’échanges et de reconnaissance du talent d.

Les articles de l'auteur

Adama Namacoro Fomba : L’artiste-musicien n’est plus

«Allah ndèmè», littéralement Dieu aide moi. Les mélomanes se souviennent encore de cet air aux allures de cri du cœur et qui a fait tabac au-delà de nos frontières. L’auteur de cet opus, Adama Namacoro Fomba, s’est éteint samedi dernier à Dioïla. Il laisse aux mélomanes maliens trois albums et des chants très philosophiques sur la vie..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié lundi 13 janvier 2025 à 07:29

Dans la bonne dynamique

Pour cette rencontre majeure sur la culture, l’artisanat, le tourisme et l’industrie hôtelière, les initiateurs ont mis les petits plats dans les grands. Les mille places de la salle Djéli Baba Sissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) n’ont pas suffi pour accueillir tout le monde..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 10 janvier 2025 à 07:33

Disparition d’Aguibou Dembélé : L’extinction d’un tison du théâtre national !

C’est sans exagération aucune l’un des piliers de l’art dramatique de notre pays qui s’en est allé. Il a quitté définitivement la scène après avoir perdu la dernière bataille qu’il livrait contre la maladie..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mercredi 08 janvier 2025 à 08:01

Rentrée médiatique du groupe Renouveau : Sobriété et densité

Cette entreprise de presse propose pour l’année 2025, un continu diversifié avec des émissions de débats, de divertissement, mais aussi des séries télévisées filmées par elle-même.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 07 janvier 2025 à 07:59

PMU Mali : Les grands chantiers du directeur général pour 2025

Le directeur général du Pari mutuel urbain (PMU Mali), Fassery Doumbia, a animé, mardi dernier dans ses installations, une conférence de presse sur les réalisations de l’année écoulée, les projets de la société pour la nouvelle année, avant de présenter les vœux du PMU à nos compatriotes et particulièrement aux turfistes..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 03 janvier 2025 à 07:45

Photographie africaine contemporaine : Les prix Ibibi pour une émulation entre jeunes talents

Il y aura, désormais, à l’initiative de l’Association «Yamarou photo» les prix «Ibibi», noir en langue sonhraï, pour impulser un nouvel élan à la photographie africaine contemporaine. Ces récompenses représenteront un espace de création, d’échanges et de reconnaissance du talent de jeunes photographes émergents du continent et d’ailleurs..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 03 janvier 2025 à 07:37

Théâtre : «Mali Ba» et «Ring King», deux pièces de Soumaïla Sunjata Koly

L’écrivain, musicien et cinéaste Soumaïla Sunjata Koly vient de publier deux pièces de théâtre, intitulées respectivement «Mali Ba» et «Ring King» aux éditions Acoria..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 03 janvier 2025 à 07:34

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner