Diversité culturelle, paix et unité : Retour aux fondamentaux, construire un avenir collectif

C’est ce que proposent les experts Ibrahim Ndiaye et Ismaël Maïga. Intervenant lors d’une rencontre en marge de Ségou’Art Festival sur le Niger, ils ont insisté sur l’importance de se reconnecter à notre héritage culturel

Publié jeudi 13 février 2025 à 08:30
Diversité culturelle, paix et unité : Retour aux fondamentaux, construire un avenir collectif

 Universitaires et artistes ont pris part aux débats

 

«Diversité culturelle, paix et unité», c’était le thème d’une table ronde initiée à cet effet, jeudi dernier au Centre culturel Kôrè de Ségou. Elle s’inscrivait dans l’agenda de Ségou’Art Festival sur le Niger et de la Semaine de la fraternité de l’Alliance des États du Sahel (AES).La rencontre a réuni des experts et des acteurs culturels. Parmi les panélistes figuraient Ibrahim Ndiaye et Ismaël Maïga. Ces derniers ont insisté sur l’importance pour les Maliens de revenir aux fondamentaux et de se reconnecter à leur héritage culturel.

«Nous devons nous ressourcer, comprendre d’où nous venons afin de mieux construire notre avenir collectif», ont-ils affirmé.  Pour le Pr Ibrahima Ndiaye chercheur au centre d’études et de recherche du Mali, il est important que chacun de nous quitte ici avec au moins une leçon, un petit quelque chose, dont il se rappellera et pourra peut-être expliquer à d’autres assez facilement et les proverbes représentent vraiment le bon outil pour cela. Pour lui, autant le fond est important autant les dynamiques sont essentielles.

Qu’est-ce que nous donnons au monde ? Comment nous nous présentons face au monde ? Et sous quelle forme ? Nos enfants, nos petits-enfants qui sont en contact avec d’autres, comment ils doivent nous percevoir ? C’est le grand défi, notamment avec le téléphone, les nouvelles technologies. Qu’on le veuille ou non, on parle de monde globalisé tout comme nos enfants, nos petits-enfants, nous-mêmes.

Les entrepreneurs culturels en particulier en Afrique sont interpellés. La matière existe, il suffit de demander. Pour le camp malien, c’est plus que le pétrole, le diamant et même le lithium.

Quant au Pr Ismaël Sory Maïga, spécialiste de sociologie à l’Université Paris 8 en France, il estimera qu’il y a seulement 25 ou 30 ans, dans tous les grands ouvrages on nous parlait d’État-Nation. Il faut qu’on trouve des références dans le monde. Nous avons des docteurs, des professeurs, il faut qu’ils puissent soutenir des thèses sur nos savoirs endogènes. Il faut donner les moyens aux gens d’approfondir les recherches sur le «Donsoya» ou le «Boli», a-t-il déclaré.


Et d’évoquer la problématique des droits humains telle que définie par le monde occidental. Puisque dans les droits humains, il n’y a qu’une seule pensée. C’est ce qu’on appelle la promotion de l’individu. Pour lui, cette façon de voir ne correspond pas à notre «Maaya» ou notre «humanité».

Parlant de dynamique culturelle, le Pr Maïga a donné l’exemple de la Biennale artistique et culturelle. 

Un autre intervenant était le commissaire à la jeunesse et aux sports de 1962 à 1968, Tati Keïta. Pour lui, la Politique culturelle du Mali consistait à faire en sorte que l’on construise un pont entre les différentes ethnies et les différentes régions afin que chacune d’entre elles se reconnaisse comme peuple du Mali.  Cela veut dire que l’on peut construire quelque chose autour de la paix, elle ne viendra pas parce qu’on le veut, mais en le faisant. «La Biennale était donc une perspective, ce n’était pas un moyen simplement», a-t-il conclu.


Y.D. et O.D.

Youssouf DOUMBIA

Lire aussi : Tombouctou : la mosquée de Djingarey ber fait peau neuve

Cette année, le crépissage de la mosquée de Djingarey ber coïncide avec le 700è anniversaire de son érection par l’empereur Kankou Moussa de retour du pèlerinage à la Mecque au XIVè siècle. Il coïncide aussi d’avec l’Année de la culture décrétée par le Président de la Transitio.

Lire aussi : Sikasso : Le ministre Daffé préside les journées nationales du patrimoine culturel

L’événement a été marqué par une conférence qui a débattu de la thématique : «Place et rôle du Maaya et du Danbé dans la formation et l’éducation du Maliden kura».

Lire aussi : People : Sidiki Diabaté en course pour deux Grammy Awards 2025

Le prince de la Kora, Sidiki Diabaté, est de retour sur la scène internationale avec un exploit retentissant. Après 10 ans de sa première nomination, l'artiste malien a été pré-nommé pour deux Grammy Awards 2025..

Lire aussi : Festival international Triangle du balafon : Le Mali fait honneur à sa réputation

Après trois jours de compétitions intenses, le groupe «Danbe» de notre pays a remporté le premier prix du Festival international Triangle du Balafon, suivi du groupe «Bolomakoté» du Burkina Fasso. La troisième place a été décernée au groupe «Djéli» de la Guinée et le prix spécial A.

Lire aussi : Sikasso : Déjà dans l’ambiance du Festival triangle du balafon

La cité verte du Kénédougou s’apprête à abriter la 9è édition du Festival international triangle du balafon du 9 au 11 octobre prochain. Le grand rendez-vous culturel mettra en compétition le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Le Niger sera le pays invité d’honneu.

Lire aussi : Phase régionale de la Biennale à Koulikoro : Le cercle de Kati se hisse à la tête du classement

Placée sous le thème «la culture socle, de l'ancrage de la IV République», la phase régionale de la Biennale artistique et culturelle de la Région de Koulikoro qui s’est tenue du 23 au 30 septembre avec la participation des sept cercles de la région. Il s'agit de Siby, Kati, Kangaba, Kouli.

Les articles de l'auteur

Manuscrits anciens : L’ONG Savama-DCI montre sa contribution à l’année de la culture

La Sauvegarde et valorisation des manuscrits anciens pour la défense de la culture islamique (SAVAMA-DCI) est une ONG culturelle, qui a joué un rôle fondamental dans la préservation du patrimoine écrit au Mali. Dans le cadre de ses missions, elle a entrepris la construction de plusieurs bibliothèques dédiées à la conservation, protection et mise en valeur des manuscrits anciens..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié jeudi 02 octobre 2025 à 13:23

4ē Grand prix d'Afrique de hippisme au Maroc : Enrichissante participation du Mali

La 4ē édition du Grand prix d'Afrique de hippisme se tient ces jours au Maroc avec la participation de plusieurs pays du continent dont le Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié samedi 13 septembre 2025 à 21:54

4è Grand prix d’Afrique de hippisme : Les turfistes Maliens pourront désormais parier sur courses marocaines

-.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié vendredi 12 septembre 2025 à 20:26

Culture et Intelligence artificielle : Bamako Académie dévoile sa série « La voie du Donsoya »

On peut s’aventurer à dire que Kabakoo Academies ose une fusion avant-gardiste de l’Intelligence artificielle (IA) et de la culture, en présentant en exclusivité un film intitulé « La voie du Donsoya ». Il s’agit du tout premier film d’animation explorant la richesse du Donsoya, une institution sociale et une vision du monde multiséculaire d’Afrique de l’Ouest..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 09 septembre 2025 à 17:02

31è anniversaire de PMU Mali : Les performances poussent à franchir un nouveau cap

L’entreprise a décidé de faire un clin d’œil aux parieurs en mettant en jeu un jackpot de 100 millions de Fcfa en deux tranches de 50 millions de Fcfa. Ce qui atteste de sa solidité financière.

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mardi 02 septembre 2025 à 07:11

Année de la culture : Mimi Pedro habille désormais les présentatrices du dimanche

Le moins que l’on puisse dire est que «2025, décrétée Année de la culture» fait des émules. Depuis janvier dernier, les présentateurs et présentatrices du JT de 20h du dimanche sur les antennes de l’Ortm s’habillent en made in Mali..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié mercredi 27 août 2025 à 08:53

Sociétés de loteries et PMU de l’AES : Vers la création d’un pari confédéral

À l’issue de leurs travaux de trois jours, tenus à l’hôtel Salam du 18 au 20 août, les experts des sociétés de Pari mutuel urbain de l’AES ont décidé de la création d’une masse commune entre les trois États. C’est du moins la principale recommandation présentée par le directeur général de PMU- Mali, Fassery Doumbia..

Par Youssouf DOUMBIA


Publié lundi 25 août 2025 à 08:23

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner