Cercle de Yorosso : Quiétude et sérénité retrouvées

Les militaires sont accueillis en héros dans les villages

Publié vendredi 25 février 2022 à 07:18
Cercle de Yorosso : Quiétude et sérénité retrouvées

Karangana, Tandio, Ourikila, Denderesso, Zantiguila, Tièrè, Misanso, Kabalé … Les populations de plusieurs localités de la Région de Koutiala retrouvent la quiétude après plusieurs années sous la coupe des groupes terroristes. La sécurité, désormais revenue grâce aux offensives de l’armée sur les terroristes, donne de l’espoir aux populations

 

Malgré ses 80 ans, Mamadou Daou, chef de village de Tandio, a du mal à contenir son émotion. Les habitants de son village ont longtemps vécu sous une chape de plomb des groupes terroristes. Aujourd’hui, ils voient le bout du tunnel avec le déploiement des forces armées maliennes dans le cadre de l’opération Kélétigui.

«Depuis que les militaires sont arrivés dans le village, j’ai retrouvé le sommeil», répond instinctivement le vieux chef à la barbe grisonnante pour exprimer sa joie de voir les hommes du Groupement inter-armé (GTIA 2) de l’opération Kélétigui prendre position dans son village.


«L’arrivée de l’armée nous redonne le sommeil. Nous les voyons partout et ça nous rassure, la paix est revenue. Les populations étaient effrayées. Nous les félicitons et sommes heureux de leur arrivée. Les jeunes, les femmes tout le monde a retrouvé le moral et est très heureux de l’arrivée des militaires», confie Mamadou Daou, assis dans son vestibule. 

Tandio fait partie des nombreux villages du Cercle de Yorosso occupés ou menacés par les groupes terroristes mais qui voit désormais l’horizon s’éclaircir. Karangana à plus de 70 km de Koutiala, figure parmi ces villages où les groupes terroristes menaçaient les populations et leurs activités génératrices de revenus.

Ce village accueille le poste de commandement des opérations GTIA 2 de Kélétigui. Le vendredi, c’est le jour du marché hebdomadaire de Karangana. Ce rendez-vous vital pour les populations a été longtemps perturbé par l’insécurité et la menace terroriste.

Ce 11 février, le marché grouille de nouveau de monde. Les commerçants y affluent des villages voisins par les moyens du bord, en particulier à vélo, moyen de déplacement par excellence dans la zone. Les principales marchandises sont les céréales, le bétail, le poisson séché. Les produits maraîchers et la friperie sont aussi visibles dans les allées du souk sur les étals. Le soulagement se lit sur les visages des commerçants et des clients qui peuvent reprendre tranquillement leurs transactions.

«Nous retrouvons tranquillement nos activités au marché. Nous sommes contents des efforts des autorités de la Transition pour le retour de la sécurité», témoigne Mahamadou Konaté, boucher dans ce marché hebdomadaire. Plus loin, un autre commerçant se réjouit de l’embellie dans les affaires grâce à l’amélioration de la situation sécuritaire. 

Abdoulaye Sissouma, vendeur d’appareils électroniques, souligne que la sécurité revenue encourage les clients à venir faire des achats. «Nous sommes fiers de nos militaires et retrouvons la tranquillité et les bonnes affaires grâce à eux», affirme le commerçant. Derrière sa table, Salimata Dembélé, vendeuse de légumes, affirme que la présence des militaires l’encourage à venir au marché. 


«En voyant les militaires, cela nous rassure et nous prouve le retour de la sécurité. Nous les encourageons dans l’accomplissement de cette mission», confie la commerçante.

La peur, Ousmane Koné, pousse poussier au marché, la ressentait également. Ce sentiment a laissé la place à une joie et un ressenti de liberté retrouvée pour le jeune homme. «J’avais peur de venir au marché de Karangana. Je ne partais plus aux foires des autres villages comme Koury par peur des attaques terroristes», dit-il.

 

SOULAGEMENT- Les militaires sont vus en libérateurs et suscitent l’admiration des villageois. Leur montée en puissance contre les terroristes a apporté un soulagement pour les agriculteurs. Koutiala est une zone de culture cotonnière par excellence. à Karangana se trouve d’ailleurs une grande usine d’égrenage de coton de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT).

Dans ces villages, les activités terroristes commençaient à lourdement impacter les activités, vitales pour les populations à majorité agriculteurs. L’arrivée des militaires vient à point nommé pour les cotonculteurs.

«Nous sommes rassurés dans notre travail depuis l’arrivée des militaires. Nous arrivons enfin à faire nos récoltes de coton dans la quiétude. Nous remercions les autorités pour les efforts consentis pour le retour de la sécurité», témoigne Tiemoko Daou, cotonculteur à Tandio, sous un tonnerre d’applaudissements de ses amis, avec lesquels il est occupé à charger des conteneurs de coton.

Dans la culture du coton, Bourama Dao, 59 ans, est plus expérimenté que Tiémoko. Également de Tandio, il se souvient des moments difficiles où travailler dans son champ revenait à risquer sa vie. «Pendant l’hivernage on ne pouvait pas travailler. Tout le monde avait peur. Nous avions abandonné nos champs, surtout ceux qui étaient aux alentours des grandes voies.

Les récoltes de coton tournaient aux scènes de paniques à cause des tirs et des mouvements des terroristes», témoigne ce membre du conseil de village. Il ajoute que les groupes terroristes commençaient à s’attaquer aux moyens de subsistance des populations. «Heureusement grâce au déploiement de l’armée, ils ont pris la fuite. Les gens ne les croisent plus. Nous espérons que les militaires pourront mener à bien la mission et continuer avoir un œil sur la zone», poursuit-il.

Outre les activités économiques, les groupes terroristes s’acharnaient également sur les écoles. Les enseignants se sont efforcés malgré les risques à continuer les cours. Karangana compte dix écoles de 1er cycle et cinq de second cycle. Bréhima Koné, directeur de l’école fondamentale du groupe scolaire du village, se réjouit de la quiétude depuis l’arrivée de l’armée.

Accueillis en triomphe par les enfants, les militaires procèdent à la montée des couleurs avec eux, fait savoir l’enseignant. «La présence des militaires nous rassure. On travaillait avant mais dans l’inquiétude totale. On avait peur en entendant des bruits de motos. Actuellement, Dieu merci !», affirme le directeur de l’école de Karangana.

C’est tout simplement la vie qui reprend pour ces populations avec le déploiement des militaires. «Nous constatons que la population adhère à notre présence. Elle œuvre pour nous aider dans notre mission et c’est salutaire», exprime le lieutenant-colonel Mohamed Dramane Sidibé, commandant du GTIA 2 de Kélétigui positionné à Karangana.

Le chef du village de Karangana, Bréhima Koné est aussi très ravi de la bonne relation entre les militaires et la population. «Dans les neufs villages de la commune, l’arrivée de l’armée a été vécue comme un soulagement.

Nous vivons bien avec les militaires et prions pour eux dans l’accomplissement de leur mission. Nous saluons aussi les autorités de la Transition pour les efforts de sécurisation», affirme Bréhima Koné. Le chef de village de Karangana, comme celui de Tandio, espère voir le déploiement des hommes du GTIA 2 de Kélétigui durer le plus longtemps possible. 

 

Envoyés spéciaux
Mohamed TOURÉ
Habib KOUYATÉ

Mohamed TOURE

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