Centres d’accueil des enfants vulnérables : À bout de souffle !

Ces structures qui s’investissent dans la prise en charge de ces mômes vulnérables sont confrontées à des difficultés de fonctionnement, d’encadrement et d’épanouissement de leurs pensionnaires. Les appuis divers sont les bienvenus pour assurer la continuité du service

Publié lundi 04 septembre 2023 à 05:03
Centres d’accueil des enfants vulnérables : À bout de souffle !

Des enfants de la pouponnière en train de manger

 

Les centres d’accueil des enfants constituent des piliers importants dans le dispositif de protection des enfants en situation de vulnérabilité. Ces structures reçoivent quotidiennement des enfants notamment les filles mères en détresse, celles en situation difficile, des mômes abandonnés et ou retrouvés, ceux atteints de traumatisme, des orphelins en situation difficile etc.


En plus des structures étatiques pour prendre en compte ces situations, il existe également des structures privées qui accompagnent l’État dans sa politique de protection des enfants démunis et moins nantis.

Cela, conformément au décret n° 99-450/P-RM du 31 décembre 1999 fixant les conditions de création et déterminant les modalités de fonctionnement des institutions privées d’accueil et placement pour enfant (IPAEPE) de 0 à 5 ans et au décret n° 02-067/P-RM du 12 février 2002 fixant les conditions de création et les modalités de fonctionnement des institutions privées d’accueil, d’écoute et d’orientation ou d’hébergement pour enfants (IPAEOHE) de 05 à 18 ans. Ces textes régissent les activités de protection de l’enfant victime de violation de son droit au Mali, en appui aux actions des structures publiques et parapubliques.

Malgré ces protections de l’enfance, force est de constater que nombreuses sont aujourd’hui, ces structures qui ont des problèmes qui impactent négativement la qualité des services qu’ils fournissent aux mômes. Ces dernières sont souvent confrontées au payement des frais de location des bâtiments qui les abritent, aux frais médicaux et de scolarité de leurs pensionnaires, etc.


À cause des difficultés qui ne cessent de s’amonceler les unes sur les autres, un bon nombre de ces structures d’accueil des enfants ont décidé d’arrêter de prendre les enfants vulnérables en charge. Parce qu’elles estiment que le coût d’entretien de leurs pensionnaires est élevé et sans appuis matériels et financiers conséquents et ou de partenaires qui les épaulent, la charge est lourde à supporter.

L’Association pour le soutien des handicapés et enfants démunis (ASHED) évolue dans la protection de l’enfant vulnérable. Elle est au service des enfants handicapés, démunis et orphelins depuis 1999. Elle compte 12 employés et assure la prise en charge de près d’une centaine d’enfants âgés de deux mois à 16 ans.

Parmi eux, 64 sont scolarisés et 33 non scolarisés. La promotrice de l’ASHED, Kadia Dem, explique que les difficultés sont liées à la protection des mômes en situation particulière. «Chacun de nous doit prendre l’exemple sur sa famille et penser aux enfants qui sont sous nos responsabilités. Je suis parente et je sais que mes enfants ont besoin de protection notamment sur les plans de l’alimentation, de l’habillement, de l’éducation, de la santé, etc.


Il arrive très souvent que nos capacités financières et matérielles ne nous permettent pas d’assurer convenablement les charges. Nos stocks de céréales et autres besoins vitaux s’amenuisent très rapidement à cause de la faible surface financière de la structure», a déploré la promotrice. Avant d’ajouter que «nous sommes aussi confrontés à la prise en charge convenable des frais médicaux des enfants, des dépenses liées à leur scolarisation et le projet de construction de salles pour l’hébergement reste pour l’instant un vœu non exaucé !».

 

RÉVISION DES TEXTES DE CRÉATION - Créée  en juillet 1989, l’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales enfants  chez l’enfant (AMALDEME) reçoit en externat les enfants et adolescents âgés de 3 mois à 18 ans et plus victimes de retard mental, d’infirmité monitrice cérébrale, de psychose et de troubles de la communication, etc. Elle accueille présentement 304 enfants, dont 52 éducateurs (32 sont payés par l’État et 24 contractuels par la structure.


Son directeur exécutif, Mogaze Ag Mohamed Iknane explique que son service est confronté actuellement à des difficultés notamment d’ordre financier et salarial. «Nous accusons trois mois de retards de salaires. En plus de cela, les partenaires financiers qui nous accompagnent deviennent une denrée rare», confesse Mogaze Ag Mohamed Iknane. À la direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille, le chef de division chargé de la promotion de l’enfant, René Sanogo précise qu’il existe au total 69 centres d’accueil et d’hébergement reconnu par l’état. Sur ce nombre, deux sont publics contre 67 privés. Et sur les 69 centres répertoriés, 62 ont des agréments et 07 ont leurs dossiers dans le circuit.

Le chef de division chargé de la promotion de l’enfant reconnaît que ces centres sont confrontés à d’énormes difficultés pour leur bon fonctionnement. Il cite à cet effet les difficultés d’ordre financier, matériel, technique et humain, qui font que ces structures n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs fixés. Avant d’ajouter l’instabilité du personnel, l’insuffisance de jeux de société pour l’animation du centre, la non maîtrise des outils harmonisés et l’insuffisance d’activités socio-éducatives. Pour améliorer le fonctionnement de ces structures, Sanogo préconise une révision des textes et décisions de création de ces institutions d’accueil et de placement pour enfants.


En attendant, les responsables de ces centres sollicitent l’aide, l’accompagnement et la subvention de l’état. Ils suggèrent au ministère chargé de la Promotion de l’Enfant, d’organiser de façon régulière des formations à l’attention du personnel en vue de renforcer leurs capacités et mettre à la disposition de ces structures d’accueil des psychologues qui les épauleront en termes de conseils.

Sinè TRAORE

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