L’approvisionnement des stations-service à ce jour semble relativement correct. Après une période d’interruption, plusieurs stations de la capitale ont repris leurs activités. Ce vendredi 7 novembre 2025 vers 16 heures, les files d’attente n’étaient plus aussi longues et les usagers pouvaient s’approvisionner plus facilement. À Hamdalaye ACI 2000, le service de distribution du carburant est normal et bien organisé. Kassim Konaté, gérant de la station Yara Service située dans le quartier, estime que le niveau d’approvisionnement est aujourd’hui satisfaisant. « Nous avons démarré le travail ce matin à 6 h 30 avec une quantité de 25.000 litres d’essence et 27.000 litres de gasoil. C’est suffisant pour la journée », explique-t-il.
Après une courte pause, le service a repris dans l’après-midi et devrait se poursuivre jusqu’à minuit. « Nous avons reçu du carburant, aussi bien en essence qu’en gasoil. Malgré la longueur des files d’attente, les clients parviennent à être servis facilement. Si le rythme d’approvisionnement se maintient, beaucoup d’usagers seront satisfaits d’ici la fin de la journée. Les pompes fonctionnent normalement, sans restriction, et les clients repartent satisfaits », ajoute Kassim Konaté.
Selon lui, les difficultés commencent à disparaître. Les files, l'attroupement et toute la pression qui va avec, au niveau des stations-service, ont beaucoup diminué. « Avant l’appui des forces de l’ordre, nous faisions face à des problèmes d’organisation : les clients étaient inquiets face à la pénurie de carburant. Mais actuellement, tout est plus ordonné et les mesures prises par les autorités commencent à porter leurs fruits », confie-t-il.
Le gérant souligne toutefois l’importance de maintenir ce rythme d’approvisionnement pour éviter toute nouvelle pénurie. La population de Hamdalaye ACI 2000 et des environs s’approvisionne désormais dans la transparence, avec l’appui des forces de sécurité, de défense et des jeunes de la Commune IV du district de Bamako. Selon Cheick Sangaré, président du Conseil local de la jeunesse de Hamdalaye ACI 2000, l’atmosphère au sein des stations devient de plus en plus calme. « Grâce aux récents approvisionnements, le service s’améliore et la panique disparaît peu à peu parmi la population », indique-t-il.
Un service au bout de la nuit
Un peu plus loin, à la station Colienergy (ex-Station Total), la distribution se déroule correctement malgré une file d’attente encore longue. Ici, le ravitaillement se fait à raison de 2 000 Fcfa pour les motos, 5.000 Fcfa pour les tricycles et 20.000 Fcfa pour les voitures, afin de permettre à tous les clients d’obtenir du carburant.
Le sous-gérant de cette station, Moussa Daouda Traoré, précise que son service a réceptionné ce jour 18 000 litres d’essence, sans gasoil. « La situation est désormais relativement calme. Les clients sont servis dans des délais plus courts. La disparition des bidons a beaucoup amélioré la distribution et facilité notre travail. Nous continuons à ravitailler la population jusque tard dans la nuit pour que tous puissent obtenir du carburant », explique-t-il, avant de souhaiter un ravitaillement continu afin d’éviter toute rupture.
Âgé d’environ 40 ans, Vieux Sanogo, vigile de profession, attend patiemment son tour depuis 9 heures. Il se dit confiant : « Avec le rythme actuel, je suis sûr d’avoir du carburant avant la fin de la journée ». De son côté, Éli Diarra, chauffeur de moto-taxi, confirme que la situation s’est nettement améliorée. « Le service se déroule normalement depuis ce matin. La file avance bien, et tout le monde aura du carburant », déclare-t-il.
Laisser la pompe refroidir
Ce vendredi 7 novembre 2025, la station service Petro Mali, sise à Djicoroni Nérékoro en Commune V, distribue l'essence. Aux environs de 16 heures, une longue file de motos se dresse vers ce point de vente. Assis sur sa moto taxi, Yacouba Touré, les yeux derrière unr lunette noire attend depuis 11 heures. Sa mobylette est à sec après son dernier approvisionnement le dimanche. Le jeune homme de 27 ans apprécie le déroulement de la distribution de l'essence. «J'ai l'espoir de faire le plein aujourd'hui», dit-il le regard dirigé vers l'avant pour constater l'avancement de la file.
À côté de lui, un homme vêtu d'un tricot blanc est sur les nerfs après avoir appris que les pompistes observent une pause pour que la pompe refroidisse. «Je ne peux rien vous dire tant que je n'ai pas d'essence», nous lance-t-il avec colère. Quant à Ousmane Nantoumé, un autre conducteur de moto taxi, il dit avoir été informé par un collègue par rapport à la disponibilité du carburant au niveau de cette station. Celui qui a passé une nuit vaine à la recherche de l'essence dans une autre station affirme qu'il ne compte pas laisser passer la chance de cette journée.
Cette scène des motocyclistes se passe devant les yeux du vendeur de fourrage, Oumar Diarra. Ce père de 6 enfants témoigne que la distribution de l'essence se passe tranquillement. Il propose que les vendeurs détaillants d'essence dans les bouteilles accèdent au carburant pour faire diminuer le nombre de personnes dans la file. Le trentenaire rappelle qu'il a été contraint de transporter sa lourde marchandise sur la tête, à pied, pendant 20 jours de Djicoroni Nérékoro Kalaban coro plateau. Dans une voiture KIA, Amadou Sidibé attend, il y a une heure, pour être servi par le pompiste. Le chauffeur de profession se réjouit du déroulement du travail à la station Petro Mali. Il déclare que les automobilistes ont de plus en plus accès au carburant.
Une automobiliste, positionnée au 30è rang, appelle à un élan de solidarité en cette période de crise. La fonctionnaire d'État regrette que des usagers, attendant leur tour à une station aux environs de 3 heures du matin, ont refusé de lui donner un coup de main quand la batterie de sa voiture a contracté une panne. «Au lieu de m'aider, ils m'ont dépassée pour aller s'approvisionner», dénonce-t-elle assise dans sa voiture.
Une distribution rationnelle
Le gérant de la station Petro Mali, Alassane Koné, explique que des citernes sont arrivées à Bamako ce jeudi. «Nous avons eu des camions ce matin. On les a distribués pour que chacun puisse travailler à partir de 10 heures», indique-t-il avant de regretter que la retention du carburant par certains gros distributeurs de l'essence impacte sur la grande disponibilité du produit.
Le gérant explique que la distribution se fait de façon rationnelle pour que chaque usager puisse en avoir pour vaquer à ses occupations. «Les véhicules personnels reçoivent de l'essence à la valeur de 20.000 Fcfa soit environ 20 à 25 litres. Les moto taxi en obtiennent pour 5.000 contre une quantité à 2.000 Fcfa pour les Jakarta», assure Alassane Koné. Et d'assurer que l'opération se passe par ordre d'arrivée et bouge vite. L'opérateur économique salue l'engagement des autorités à approvisionner le pays.
Depuis le début de la crise d’hydrocarbures, imposée à notre pays, force est d'admettre que Bamako n'a pas connu autant de ravitaillement en produits pétroliers que ce week-end. Au regard de la disponibilité du carburant dans de nombreuses stations services où est passée notre équipe de reportage.
Sur quatorze stations que nous avons sillonnées dans certaines quartiers des Communes III et IV, sept sont en train de servir du carburant. Chose rare en ce moment pour ne pas être soulignėe, nous avons constaté moins d’attroupement dans certaines stations-services. Comme pour confirmer la disponibilité du liquide précieux ce vendredi 07 novembre dans la capitale.
La joie perceptible sur les visages, sur des motos, une centaine de jeunes garçons et filles se côtoient, avec des taquineries pour "se soulager", se suivent en deux rangs sur la descente de la côte du quartier Samè, en Commune III du District de Bamako, sur la route de Kati. Ces files continuent jusqu'à la station située au flanc de la colline, contigüé au bar appelé Pied de colline. Dans cette station Yara, un cordon de sécurité, bien en place et régulé par des agents de police et des jeunes habillés en gilets roses, le service de gasoil est en cours depuis 11 heures du matin. Et celui de l’essence avait commencé à 14 heures, à notre passage.
Appui inestimable des "gilets roses"
« Aucun incident, tout le monde est discipliné et suit notre dispositif sécuritaire », témoigne le sergent de police Coulibaly, en maintien d'ordre avec d'autres éléments. Selon Issa Dembélé, président de la jeunesse du quartier Samè, depuis le début de la crise du carburant ses éléments sont déployés au niveau de cette station à chaque fois que le carburant est disponible. Ces jeunes, habillés en gilets roses, aident des policiers à maintenir l'ordre et faciliter en même temps la rapidité de la distribution.
Et oui! La résilience est malienne. En tout cas, c'est ce que nous avons constaté lors de notre reportage. Au niveau de la station service SOMAYAF, au niveau du terrain de foot de la Commune III, où le ravitaillement est en cours, des populations sont moins stressées. « Nous n'allons jamais céder à n'importe quelle crise. Nous supportons la crise énergétique, ...et nous resterons à jamais dernière les autorités de Transition...», nous lance gaillardement Moussa Traoré, assis dans son véhicule, dans une file de plus de 500 mètres de la pompe. Ici, encore, pas de tohu-bohu. Tout le monde respecte le cordon sécuritaire. En tout cas pas de tiraillement dans l'enceinte du point de vente.
Aussi, la station Total au niveau du monument hippopotame, le service avait commencé à notre arrivée. Le rang n'est pas aussi long comme celui de la première station que nous avons visitée. Mais la joie se lit sur les visages, car chacun est confiant de ne pas passer une nuit blanche pour se faire du carburant.
Non loin, au niveau de l’IMACI, deux stations fonctionnent à merveille. Mieux, sans autant d’attroupement. Il s'agit des stations SOMAYAF et SHELL. « C'est une question de patience. C'est vrai que nous avons souffert, mais nous sommes contents aujourd'hui », se réjouit Bintou Sissoko, très proche de la pompe de service dans la station SOMAYAF. Non loin, Aichata Diakité est sereine. « Toute difficulté a une fin», espère-t-elle.
Sur le même trajet, en allant vers le quartier Lafiabougou, deux stations-services sont aussi opérationnelles. À savoir celle de SHELL, non loin du monument Éléphant, où moins de personnes sont en file. Le service est en cours. C'est toujours la même consigne sécuritaire qui demeure. Pas de couac.
Vers le monument Cabral, à Lafiabougou, la queue est un peu longue. Ici, nous constatons une file de groupes électrogènes. Malgré tout, chacun respecte le cordon sécuritaire et les agents des forces de sécurité sont professionnels. Tout le monde est serein en attendant d'avoir du carburant. Par contre, lors de notre passage, la station SHELL à Hamdalaye ACI 2000 faisant face au cimetière du même quartier, était sur le point de servir. C'est un long rang qui se tient ici. Toutes les dispositions étaient prêtes.
A l'image de ces quelques stations service que nous avons visitées dans ces deux communes, nous osons croire que les populations bamakoises ne seront pas en panne sèche durant ce week-end, même la semaine prochaine. La rédaction tentera de faire le tour des régions très prochainement pour constater l'état d'approvisionnement.
Makan SISSOKO
Mohamed DIAWARA
Oumar DIAKITÉ
Rédaction Lessor
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