Notre santé, le Noma : Maladie qui détruit le visage

Récemment reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS) comme une maladie tropicale négligée (MTN), le Noma, parfois appelé Cancrus Oris, est une gangrène foudroyante qui touche principalement les enfants qui vivent dans une pauvreté extrême.

Publié lundi 12 février 2024 à 07:21
Notre santé, le Noma : Maladie qui détruit le visage

Dr Moussa Daou

 

Les victimes sont parfois rejetées par leurs communautés, car la maladie est souvent perçue comme une malédiction. Les enfants ayant survécu sont donc victimes d’anxiété. Ils ont un sentiment de culpabilité et se replient sur eux-mêmes. Ils ont aussi des difficultés fonctionnelles de nutrition. Dr Moussa Daou, chirurgien plasticien et chargé de recherche au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré, explique que le Noma est une gangrène qui se développe dans la bouche et se propage très rapidement, détruisant les tissus cutanés et les os du visage.

La maladie débute par une gingivite aiguë, qui évolue vers une gingivite nécrosante, associée à la malnutrition les maladies intercurrentes comme (la rougeole, le paludisme, l’immunodépression, la tuberculose, etc.) et à un manque d’hygiène. C’est cette gingivite nécrosante qui évolue vers le Noma. L’OMS estime que 80% de la population rurale vivant dans les pays en développement sont tributaires de la médecine traditionnelle pour des soins de santé primaires. Cela s’explique le plus souvent, par le fait qu’il n’existe pas d’alternative. La médecine traditionnelle est proche, d’accès facile, d’un prix abordable et compatible avec la culture traditionnelle ou le groupe ethnique. 

Sans donner de statistiques exactes sur la prévalence de la maladie dans notre pays, le praticien hospitalier explique simplement qu’elle est répandue au Mali. Elle peut atteindre tous les âges, mais plus généralement les enfants de 2 et 6 ans sont les plus touchés avec 80% de décès avant d’avoir accès aux premiers soins. Il indique que la méconnaissance de la maladie par certains agents de santé communautaire entraine un taux de mortalité élevé.

Comment reconnaît-on la maladie ? Dr Daou dit qu’en phase aiguë de la maladie, une nécrose gingivale avec une haleine fétide est associée à une fièvre, une douleur et une déshydratation entrainant une difficulté à s’alimenter. En phase gangréneuse, la déshydratation s’accélère associée souvent à une septicémie entrainant la mort de l’enfant. Peut-on éviter la maladie ? D’après notre toubib, c’est possible en menant des campagnes de sensibilisation auprès de la population pour améliorer l’hygiène bucco-dentaire et lutter contre la malnutrition. Mais aussi former, renforcer et développer les capacités des agents de santé communautaire à dépister les gingivites.

Pour le traitement, le chirurgien spécifie que la prise d’antibiotiques permet de traiter la maladie à un stade pas très avancé. Mais le principal problème dans certaines zones rurales est l’absence de médicaments. Le chirurgien plasticien est on ne peut plus clair : «Une bonne connaissance de la maladie par les tradithérapeutes et une bonne collaboration entre les deux médecines peuvent diminuer le risque de mortalité de la maladie.»

Fatoumata NAPHO

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