Colonel Malick Diaw, président du CNT
La forte délégation dépêchée au Sénégal par le président de la Transition,
le colonel Assimi Goïta, pour assister à l’investiture du président Bassirou
Diomaye Faye, désormais à la tête de ce pays frère, est la manifestation d’une
volonté assumée de renforcer la coopération bilatérale. En la matière,
plusieurs opportunités s’offrent aux deux pays, notamment au double plan
sécuritaire et économique.
Le colonel Malick Diaw, chef de la délégation malienne, a regagné Bamako
avec l’espoir que les liens entre le Mali et le Sénégal se raffermiront sous le
magistère du président Bassirou Diomaye Faye. «Nos deux pays se doivent de
renforcer la coopération bilatérale, surtout sur les plans économique et
sécuritaire.
Nous avons une très large frontière à sécuriser dans un contexte
de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent», a confié le colonel
Malick Diaw à la presse. Il a insisté sur le souhait du président Goïta de voir
les peuples malien et sénégalais renforcer les liens séculaires qui les
unissent. Un souhait qu’il avait partagé, à la faveur de différentes rencontres
tenues en marge de la cérémonie d’investiture, avec les nouvelles autorités
sénégalaises.
De vive voix, le colonel Malick Diaw a transmis au président Bassirou
Diomaye Faye, les «félicitations du président de la Transition, le colonel
Assimi Goïta, au vaillant peuple sénégalais pour sa maturité et surtout pour
l’organisation réussie de l’élection présidentielle». Le président du CNT a
également remercié pour l’invitation adressée au Mali, qui témoigne de la
«qualité des relations entre nos deux pays». Malick Diaw y croit : «Ce qui n’a
pas pu marcher avant les indépendances, pourra bien être un succès dans un
futur très proche.» Cet événement a été une belle opportunité de «rencontres et
surtout pour ceux qui croyaient que le Mali était isolé», selon le président du
Conseil national de Transition.
Malick Diaw est donc retourné à Bamako satisfait et rassuré par le message
du président Bassirou Diomaye Faye. En effet, ce dernier, dans son discours
d’investiture et lors de sa première apparition publique depuis l’élection,
s’affiche en homme de «rupture», du rétablissement d’une «souveraineté»
nationale bradée à l’étranger, et d’un «panafricanisme de gauche». Le Sénégal
«restera le pays ami et l’allié sûr et fiable de tout partenaire qui s’engagera
avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement
productive», a dit son nouveau président.
Le président du CNT est convaincu que sur ce principe, il rejoint les autorités maliennes qui œuvrent à rendre leur pays véritablement souverain.
Bien avant l’élection, les leaders de Pastef ont défendu des idées telles
que la création d’une monnaie nationale, le renforcement de la souveraineté
nationale, et la lutte contre la corruption. Le sens de leur combat a séduit
beaucoup de Sénégalais.
Preuve, Bassirou Diomaye Faye est le premier opposant à
remporter, dès le premier tour, une élection présidentielle dans l’histoire du
Sénégal indépendant. Il hérite d’un contexte politique exigeant, compte tenu
des découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal qui demandent une approche
stratégique à la négociation des contrats pour rassurer que le peuple en tire
les bénéfices. Il y a également un taux de chômage élevé des jeunes et des
défis posés par le coût de la vie.
Envoyé spécial
Issa DEMBELE
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