Pr Mamadou Gassama
Au-delà de l’hivernage, les caniveaux sales peuvent également
favoriser la survenue du prurigo. Pr Mamadou Gassama, dermatologue à l’Hôpital
de dermatologie de Bamako, explique que c’est une pathologie cutanée aussi
appelée «gnougou». Le prurigo est une
maladie parasitaire ou tout simplement une allergie due à des piqûres ou la
salive d’insecte.
Selon le
dermatologue, le prurigo est très fréquent chez les enfants dont l’immunité est
très faible. Il précise qu’en plus des enfants, on peut rencontrer la maladie
chez les adultes. Dans ce cas, il faut sous entendre d’autres maladies
sous-jacentes comme le diabète, le VIH-Sida. Et de préciser que chez certains
adultes qui n’ont jamais été en contact avec les insectes, ils peuvent
développer leur prurigo sans qu’il y ait un terrain d’immunodépression,
pathologie particulière traduisant un affaiblissement du système immunitaire
(système de défense de l’organisme).
Le
praticien hospitalier s’empresse de préciser à ce niveau qu’il s’agit d’un
sujet neuf (un étranger qui vient en vacance au pays). Par contre, si un natif
contracte à nouveau la maladie à l’âge adulte, il faut s’inquiéter. Chez la
femme, le prurigo peut être physiologique à cause de la baisse d’immunité.
Comment se
manifeste la maladie ? Cliniquement le dermatologue souligne que la maladie se
manifeste par le grattage qu’on appelle prurit. C’est un grattage au niveau des
endroits qui ont subi des piqûres
d’insecte. Par conséquent, ces piqûres vont donner une lésion élémentaire qu’on
appelle «papule». Le spécialiste relève que le nombre de ces lésions
élémentaires est variable (une dizaine ou une centaine) qui seront localisées
sur les zones découvertes. Cette papule est surmontée de vésicule qu’on appelle
séro-papule.
Ces papules vont non seulement commencer à s’écraser, mais aussi à
suinter de l’eau. D’après le spécialiste, ce suintement peut être source de
surinfection en donnant des croûtes. Celles-ci sont souvent des sources de
surinfection bactériennes et la coloration devient jaunâtre, ce qu’on appelle
la coloration de la surinfection. Et s’il y a une surinfection, on peut trouver
aussi des pustules, c’est-à-dire des pus dans la peau.
Cependant,
le prurigo peut s’étendre sur tout le corps, dans ce cas il devient généralisé surtout chez les adultes ou les
personnes immunodéprimées. Ce qui amène le dermatologue à dire que le prurigo a
différentes formes. Il y a le prurigo strophilus chez les enfants, le prurigo
nodulaire ou chronique. Pr Gassama insistera sur le fait que c’est une maladie
bénigne et non contagieuse. Sauf en cas de surinfection, les bactéries qui
viennent coloniser l’endroit et entraîner la fièvre ou l’adénopathie par
exemple. Le traitement est curatif et préventif.
Le traitement curatif est basé
sur les antiparasitaires. Après avoir désinfecter l’endroit, il faut appliquer
les antiparasitaires. En cas de surinfection, on va donner des antibiotiques
pour le traitement des infections bactériennes. Le traitement préventif est basé
sur le port des habits à manche longue
ou des pantalons pendant toute la nuit, de 18h jusqu’à 7h du matin, parce qu’il
faut se protéger contre les piqûres des insectes.
Pour les jeunes filles ou les
femmes qui attachent habituellement des pagnes, le dermatologue leur conseille
de porter en dessous des pantalons. Le praticien hospitalier est, on ne peut
plus, clair sur la nécessité de dormir sous les moustiquaires imprégnées
d’insecticides. Et d’ajouter qu’il faut au moins pulvériser les chambres et entretenir les jardins pour diminuer les
insectes.
Fatoumata NAPHO
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