Mali, «Ballaké Sissoko, Kora Tales»: À la source de cet instrument mythique

Le film, disponible gratuitement en ligne, porte sur Sissoko, un virtuose de la kora (un instrument mythique).

Publié vendredi 17 novembre 2023 à 07:20
Mali, «Ballaké Sissoko, Kora Tales»: À la source de cet  instrument mythique

Les cameras le suivent depuis sa maison à Bamako, au Mali, jusqu'à un puits sacré, mais aussi vers un baobab en Gambie, sur la côte atlantique. Dans ce film, le primé Sissoko revisite le pays de son enfance et retrace les origines de l'instrument qui est devenu son destin. Les scénaristes et réalisateurs du film, Lucy Durán et Laurent Benhamou ont fait un travail de mémoire. La kora, une sorte de harpe unique originaire de la savane d'Afrique de l'Ouest.

Elle comporte 21 cordes et se joue avec quatre doigts. C'est l'un des instruments de musique artisanaux les plus sophistiqués au monde, tant par ses capacités musicales que par la profondeur de sa tradition. Ballaké Sissoko : Kora Tales est un film magnifiquement réalisé qui devrait être vu par tous ceux qui s'intéressent à la culture et à l'histoire africaines.

Si vous n'avez jamais entendu parler de la kora, ce n'est pas par manque de visibilité. Des dizaines et des dizaines d'albums de kora ont été publiés depuis le premier album solo du Gambien Jali Nyama Suso en 1972. La kora a remporté plus de Grammy Awards dans la catégorie “World/global music” que le sitar. Un album mettant en scène la kora avec le BBC Symphonic Orchestra est sorti en 2023. La portée de la kora  va au-delà de l'Afrique de l'Ouest. On peut l'entendre sur des enregistrements réalisés par des musiciens du monde entier.

«J'ai entendu la kora pour la première fois sur un album de 1973 du Gambien Alhaji Bai Konte, raconte Eric Charry, professeur de musique à l’Université de Wesleyan en Grande Bretagne. C'est une expérience formatrice précoce qui m'a mis sur la voie de l'ethnomusicologie. Dans les années 1980, le joueur de kora sénégalo-américain Djimo Kouyate m'a incité à étudier les variations régionales sur la manière de jouer la kora dans quatre pays voisins, poursuit-il. à Bamako, il a étudié avec Sidiki Diabaté (père de Toumani) et il en a fait un premier livre en 2000, «Mande Music».

En voiture, Ballaké Sissoko quitte Bamako pour un voyage de plus de 1.000 km vers l'Ouest, jusqu'au berceau de la kora, sous le littoral gambien. Tout cela faisait partie de l'empire du Mandé à son apogée jusqu'au nord du fleuve Niger, à Tombouctou. Sissoko s'arrête à Siby où Soundjata aurait réuni ses armées, conclu des pactes, et créé la Constitution de ce qui allait devenir le plus grand empire d'Afrique.

La cinématographie de la campagne, en grande partie réalisée à partir de drones aériens, est magnifique. En passant par le sud du Sénégal, ils traversent le fleuve Casamance en bateau pour rendre visite au maître de la kora, Malan Diébaté. C'est le pays de la kora et une demi-douzaine de joueurs de kora apparaissent, chantant les louanges de Sissoko et de sa lignée.

Ils sont accompagnés par les femmes de leur famille élargie s'inspirant de la source diasporique et modèle de signature rythmique de la clave urbaine cubaine. Diébaté raconte les origines surnaturelles de la kora, et Sissoko part pour cet endroit précis, Sanementereng, en Gambie. D'une certaine manière, tous les instruments de musique sont magiques, étant donné l'impact qu'ils peuvent avoir sur nos vies.

Des traditions orales très répandues attribuent les origines de la kora à cet endroit précis de la côte gambienne. Lorsque Sissoko arrive à cet endroit vers la fin du documentaire, près d'un puits sacré et d'un baobab qui marque l'endroit, c'est une expérience émouvante.

Synthèse de


Youssouf DOUMBIA

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