
L’infidélité est l’une des principales causes de divorce dans notre pays. Pour la seule ville de Bamako, il y a eu plus de 8.130 ruptures conjugales contre 6.950 mariages à la même période (Voir L’Essor du vendredi 3 novembre 2023). Nous n’avons pas de statistiques des cas liés à l’infidélité, mais selon une source au niveau du Barreau malien, l’infidélité constitue l’une des causes principales du divorce.
L’homme n’est pas le seul comptable de ce manquement conjugal. De plus en plus, la gent féminine est mise également en cause. Les nombreux récits sur les femmes infidèles en sont des preuves. Pourquoi cette tendance ? Nous avons recueilli des témoignages pour en savoir davantage. KG, mère de famille, est couturière de profession. Depuis qu’elle a su l’impuissance sexuelle de son époux il y a 5 ans, l’ouvrière entretient, à son corps défendant, dit-elle, des relations cachées avec d’autres hommes. «Je suis désolée de le dire, j’ai trois enfants et deux d’entres eux ne sont pas de mon mari. Il le sait pertinemment mais il se tait», confie-t-elle. Notre interlocutrice raconte une histoire qui l’a beaucoup marquée. «Un jour, j’ai croisé son frère dans un appartement. Ce dernier s’est précipité pour venir informer mon mari. À ma grande surprise, il lui a remis 2 millions de Fcfa contre son silence. Depuis ce jour, son frère a pris ses distances avec nous», dit la trentenaire.
KG indique que les démarches thérapeutiques ont été vaines. Des villages aux grandes villes comme Tunis, regrette-t-elle, les résultats nous ont déçus. «Pour éviter le divorce, il m’a demandé de fréquenter un amant dans la discrétion, à l’insu de nos deux familles», raconte la couturière.
DT, une habitante de Missabougou en Commune VI du District de Bamako, se plaint d’une insuffisance de plaisir sexuel avec son conjoint. «Je ne suis pas satisfaite et j’en parle beaucoup avec lui. Au début, il suivait les conseils prodigués par les thérapeutes traditionnels et modernes. Il a cessé de les appliquer.
Cela fait trois ans que je n’ai pas de rapports intimes avec mon conjoint», se lamente-t-elle, avant d’affirmer que la situation était insupportable. À partir de 2021, la quadragénaire a commencé à tromper son mari avec un voisin du quartier. Un jour, son époux l’a suivie et surprise avec son partenaire dans un hôtel de la place. «Depuis ce jour, j’ai honte. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux et il me parle à peine. Je lui ai demandé le divorce sans succès. Je ne sais plus quoi faire. Ma famille m’a proposé de quitter le foyer pour éviter à mes enfants l’impact négatif de mes actes», révèle la restauratrice, toute désemparée.
Par crainte d’être cocus, certains hommes obligent leurs femmes à changer de numéro de téléphone après le mariage. Cette décision est consécutive au fait que certaines filles entretiennent une relation amoureuse avant leur union officielle. Abdoulaye Koné a changé le numéro de sa conjointe par peur d’être victime d’infidélité. Il argumente que «Bamako kanou té sa» en français «les relations amoureuses sont éternelles». Selon lui, les «ex» sont les vrais problèmes. Hawa Traoré partage cet avis. Elle n’a pas attendu la demande de son époux pour abandonner son ancienne carte Sim. Elle explique qu’il y a des personnes de mauvaises intentions. «Elles te harcèlent de messages et d’appels téléphoniques. Tout cela, pour créer la zizanie au sein de ton couple», note la jeune mariée.
PROBLÈME DE SANTÉ- Fatoumata Traoré, commerçante, a rejeté la proposition de son époux de lui donner un nouveau numéro. «Je ne pouvais quand même pas perdre tous mes contacts. Cela conduira mon business en faillite. En plus, je me suis mariée assez mature et je sais comment gérer les choses», déclare la commerçante. Selon Modibo Samaké, le changement de numéro n’est pas une solution appropriée pour lutter contre l’infidélité de la femme. «Il faut d’abord comprendre qu’une femme qui souhaite être infidèle le sera. Parce que la femme est un être qui obtient et fait toujours ce qu’elle veut. Peu importe les obstacles», affirme-t-il.
L’avocat Cheick Doumbia invite les couples à se faire confiance. Une attitude sur laquelle reposent toutes les relations. Il argumente qu’en plus des problèmes de santé dans le couple, l’envie du luxe constitue une cause principale d’infidélité. «Nous vivons dans un monde où les inégalités sociales sont énormes et injustes alors le matériel détient plus de place dans nos vies que notre propre dignité. Pour les hommes, c’est compréhensible nous avons toujours été insatisfaits. Mais pour les femmes, c’est désolant. Certaines sont capables de tout pour gagner de l’argent. Nous voulons mener une vie de riche alors qu’on a du mal à manger à notre faim», dénonce l’avocat.
L’infidélité conduit souvent à l’adultère. Dans ce cas, Me Cheick Oumar Konaré, avocat, prévient que notre société aussi bien que la loi est répressive. «L’adultère est un délit pénal. Celui qui le commet est puni d’un emprisonnement, conformément aux articles 337 et 352, de 1 à 6 mois et d’une amende de 20.000 à 100.000 Fcfa au même titre que celui avec qui l’acte a été commis», précise le spécialiste.
Selon le sociologue Aly Tounkara, enseignant-chercheur à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB), le manque de référentiel est à la base de l’infidélité qui chamboule tout. «L’accomplissement des rapports sexuels avec un autre que son conjoint hors cadre social ou religieux est devenu une sorte de mode. Ce qui empêchait auparavant le sujet à ne pas commettre un tel acte hors mariage, c’était des références religieuses ou culturelles.
Malheureusement, ces qualités ne sont plus d’actualité», déplore Aly Tounkara. Et de poursuivre qu’aujourd’hui, la culture et la religion ont peu d’emprise sur l’individu, ce qui fait qu’il n’y a plus de contraintes susceptibles d’empêcher l’homme ou la femme de s’adonner à l’adultère. «Naturellement, les sociétés modernes, notamment dans les centres urbains, l’attachement au référentiel s’est effrité. On assiste à la banalisation de l’adultère sans aucune gêne, car ils ne sont plus sous le diktat d’un quelconque référentiel», argumente le sociologue.
Djeneba BAGAYOGO
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