Paesol : Pour une meilleure résilience des paysans

Le projet : «Programme de promotion des systèmes de cultures agro-écologiques et de protection des sols (Paesol)» au Mali a été lancé hier à l’Institut international de recherche sur les cultures dans les zones tropicales semi-arides (Icrisat), sis à Samankô.

Publié vendredi 10 mars 2023 à 06:41
Paesol : Pour une meilleure résilience des paysans

La cérémonie a été présidée par le ministre du Développement rural, Modibo Keïta (c)

 

 

Il est financé à hauteur de 16,35 millions d’euros (environ 10,7 milliards de Fcfa), dont un apport financier de 15 millions d’euros (environ 9,8 milliards de Fcfa) de la Banque allemande de développement (Kfw) et une contribution de l’État malien et des bénéficiaires estimé à 1,35 million d’euros (environ 885 millions Fcfa). Pour une durée de 5 ans, ce projet vise à améliorer la durabilité et la résilience de l’agriculture pluviale familiale, affectée par le changement climatique.  

La cérémonie a été présidée par le ministre du Développement rural, Modibo Keïta, en présence de l’ambassadeur d’Allemagne dans notre pays, Dietrich Paul, du directeur régional de l’Icrisat, Ramadjita Tabo, et du coordinateur du projet, Mohamed Soumaré.

Le ministre Modibo Keïta a noté que l’agro-écologie apparaît aujourd’hui comme l’un des moyens les plus efficaces pour assurer l’agriculture durable. Elle contribue à la résilience de la population, notamment au Sahel qui ne cesse de se battre contre le changement climatique pour sa survie. Ce projet bien qu’il vise la promotion des systèmes de culture, reste néanmoins transversal dans ses objectifs visant à protéger l’environnement et conserver les eaux, a-t-il fait savoir. Ajoutant que sans la protection et la conservation de l’environnement, la pratique de l’agriculture devient aléatoire.

 Le chef du département du Développement raural dira qu’au Mali en particulier et dans le Sahel en général, l’agriculture est une activité particulièrement vulnérable, car elle reste dépendante des systèmes de cultures pluviales pour l’essentiel soumis au changement climatique dont le rythme s’accélère d’année en année. Certes, affirmera-t-il, plusieurs initiatives et des projets soutenus par les partenaires au développement et le secteur privé appuient et accompagnent les organisations de producteurs.

«En l’absence d’une stratégie nationale visant une transformation systématique du secteur agricole vers une meilleure adaptation aux effets du changement climatique et la transformation agro écologique, le Paesol a été conçu dans le but d’une amélioration de la durabilité pour davantage renforcer la résilience des populations», a dit le ministre Keïta.


Selon lui, ce projet est le fruit de la coopération pour le développement entre notre pays et l’Allemagne, qui contribue à la réduction de la pauvreté dans les zones rurales, à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la croissance économique inclusive qui tient compte de l’emploi et de l’entreprenariat des jeunes et des femmes.

Il a aussi révélé qu’il s’inscrit dans une approche ouverte, intégrée et participative à toute innovation technique et de nouvelle pratique pouvant améliorer les conditions de vie des bénéficiaires dont près de 120.000 personnes à travers les Cercles de Kayes, Yélimané, Kolokani, Koulikoro, Kadiolo et Sikasso. Le ministre Keita a invité les bénéficiaires à en faire un moyen de renforcement de résilience et de pérennisation des activités. 

Le diplomate allemand a indiqué qu’une grande partie de la population malienne vit de l’agriculture et la plupart des paysans sont soumis aux conditions du régime pluvial. Et d’estimer qu’en raison du changement climatique, le temps des pluies change et devient de plus en plus instable. Dietrich Paul a aussi relevé que chaque année, la superficie agricole utilisable au Mali diminue par la destruction progressive de la végétation naturelle, par l’érosion, par la dégradation et l’appauvrissement des sols et par la baisse de la nappe phréatique. Il a expliqué que cela est lié à des modes d’exploitation non appropriés, mai aussi à des pratiques agricoles non-durables.

Selon lui, le projet Paesol cherche à appuyer le gouvernement du Mali dans ses efforts. Le diplomate allemand a rassuré sur l’appui de son pays dans le développement rural du Mali vers une agriculture durable et résiliente face au changement climatique avec une enveloppe actuelle de presque 130 milliards de Fcfa.

N’Famoro KEITA

 

Rédaction Lessor

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