
La veille d’un assaut important sur les positions terroristes
signalées par les renseignements, le staff de commandement du GTIA 2 trace le
plan ce 12 février 2022. Autour d’une table métallique, les responsables
militaires donnent les consignes aux chefs d’équipes. Sur des cartes, les
coordonnées et les positions ennemies sont déterminées et l’opération
peaufinée.
Les bases terroristes sont localisées dans les collines et les zones
boisées du triangle Karangana, Tandio et Ourikila, dans le Cercle de Yorosso, à
plus de 70 km de Koutiala. Les
militaires espèrent mettre le grappin sur les groupes terroristes qui, désormais
en difficulté, n’affrontent plus directement l’armée mais jouent à l’évitement.
Le jour J. Les étoiles scintillent encore dans le ciel quand
les hommes se mettent en activité. Dans la fraîcheur des alentours
buissonneux, les moteurs des engins, blindés Puma, BRDM 21 et BTR tournent. Le
convoi s’ébranle et traverse le village de Karangana pendant que les habitants
dorment encore. Les ruelles sont vides et silencieuses.
«Pour ce type
d’opération, il est important de sortir avant le lever du jour pour la
discrétion. C’est important aussi pour éviter les indicateurs qui informent les
terroristes des mouvements de nos troupes mais surtout pour surprendre l’ennemi»,
souffle un militaire.
Les pick-up et les blindés poursuivent leur chemin et
glissent lentement entre les pistes poussiéreuses et caillouteuses. Pas
grand-chose n’est visible aux alentours. Sauf les grands baobabs. Le périmètre
est touffu. D’où l’importance des engins blindés dans ce type de convoi. Les
herbes peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur. Les véhicules
touchent aux branchages.
Ces forêts sont infestées de terroristes souvent prêts
à jaillir et à attaquer par surprise. Mais également minés d’Engins explosifs
improvisés (EEI) très meurtriers. Quelques minutes après, nous arrivons à
destination.
L’équipe d’artillerie est rapidement déployée. Le terrain est dégagé à coup de machette. Un long tuyau muni d’un trépied est installé. «C’est le Grade 2 M, une nouvelle arme à destruction massive de l’artillerie sol-sol.
Elle tire des roquettes à 20 km de distance pour abattre les ennemis dans leur zone de concentration et détruit ses moyens de feu», détaille l’adjudant-chef Drissa Koné, chef de section artillerie du GTIA 2 de Kélétigui. Les herbes alentours sont défrichées parce que après un tir du Grade 2 M, les flammes sont projetées au-delà de trois à quatre mètres au moment des départs des obus.
NOUVELLES ARMES- «Cette manœuvre est une occupation de la
position de tirs et la mise en batterie des pièces d’artillerie. Nous
allons tirer à 13 km sur les collines situées dans le triangle Karangana,
Tandio et Ourikila où la présence de groupe terroristes est signalée ainsi que
leurs sanctuaires», explique le commandant Kokè Diarra, officier chargé de la
conduite des opérations. Les têtes d’obus, portées par trois hommes, sont montées
prêtes à être tirées.
Les coordonnées sont calculées et marquées dans le
dispositif. Le feu vert est donné par l’adjudant-chef Drissa Koné.
Une salve d’obus est lancée sur les positions des terroristes. Les détonations
assourdissantes des tirs sont suivies par le bruit des impacts à quelques
minutes d’intervalle. Les artilleurs se félicitent et se congratulent.
«Les
tirs ont touché les cibles», assurent-ils. La première partie de la mission est
donc accomplie. «Il faut des opérations du genre pour désorganiser le système
de défense ennemi et le prendre à revers. L’ennemi sera pris dans l’étau et
n’aura pas d’échappatoire», explique le commandant Kokè Diarra.
Le matériel est rapidement plié car les opérations doivent durer toute la journée. Sur le chemin du retour, l’un des blindés de reconnaissance est victime de crevaison. Un tronc d’arbre a perforé l’énorme pneu de l’engin d’un Puma. Plusieurs hommes entament rapidement les manœuvres pour changer le pneu du mastodonte d’au moins 12 tonnes.
Bloquant le
passage, les militaires décident de se frayer un nouveau chemin. Armés de
haches et de coupe-coupe, ils commencent à couper les arbustes pour créer une
piste. Une partie de l’équipe va rentrer à la base pendant que d’autres
resteront pour sécuriser le véhicule avant le dépannage.
Aussitôt revenues au quartier général, d’autres troupes du
GTIA 2 sont positionnées pour l’assaut sur les hauteurs de la colline de
Tandio. Prêts à dénicher les terroristes désormais désarçonnés par les
bombardements dans les collines.
Nous embarquons dans un des blindés qui
participent à cette opération. Dans les pick-up, des militaires sont assis,
armes au poing et casques vissés sur la tête. Un silence de cathédrale règne
dans cette cabine où les secousses sont interminables. Le chef d’unité dans une
autre voiture donne à travers la radio des consignes à ses hommes.
Il les
appelle à la vigilance et à appliquer le plan. Sur les hauteurs de la colline
de Tandio, les engins sont positionnés stratégiquement. Le dispositif est
impressionnant car la grosse artillerie est sortie.
Les soldats quadrillent le
terrain et effectuent des fouilles dans les buissons. L’avancée des
troupes se fait avec une extrême prudence. La colline de Tandio est connue pour
être infestée de terroristes que les militaires de Kélétigui ont déjà affrontés.
TIREURS EMBUSQUÉS- Leur stratégie, c’est de se terrer sur
les hauteurs et tirer au loin sur les militaires en approche. La fouille
du périmètre sera menée en étroite coordination entre les sous unités GTIA,
positionnées chacune. Les dernières consignes sont données par le capitaine
Amadou Diallo, commandant du sous GTIA 1 à ses hommes.
Ce chef de compagnie est une véritable force de la nature. Le colosse à la taille de gladiateur porte un pistolet fixé à la taille en plus de son fusil d’assaut. Il est basé avec ses hommes à Tandio en contrôle de zone et effectue des missions offensives journalières contre les positions des terroristes. Sur un schéma sommairement tracé à même le sol, il rappelle les grandes lignes du plan.
Les armes et équipements sont encore vérifiés.
L’offensive est ordonnée. Les militaires avancent sur le terrain méticuleusement.
Sur ce terrain rocheux et escarpé nous continuons le ratissage au côté de
l’unité du lieutenant Moulaye, commandant du sous GTIA 2, venu par un autre
chemin avec ses hommes.
Nous avançons doucement entre arbustes et fragments de
rocheux escarpés. La chaleur est pesante,
les casques, les gilets pare-balles commencent à chauffer. Ces terrains peuvent
présenter d’autres dangers, comme les serpents. Les équipes de médecins présentes
sont parées en cas d’urgence. Nous arrivons à un premier refuge des
terroristes, déserté par ses occupants.
C’est au bord d’une crevasse à côté
d’une mare. Dans l’eau stagnante gisent encore des vêtements abandonnés par les
occupants du camp. On peut apercevoir des abris de fortune brûlés, un couteau
tranchant abandonné, des restants de nourriture, un four aménagé pour griller
de la viande. Toute la panoplie d’un sanctuaire terroriste.
Un peu plus loin, de gros fragments de roche ont été adaptés en position de guetteurs. De cette position en hauteur, on a une vue dégagée sur plusieurs kilomètres.
Les soldats dans leur fouille, découvrent sur les
flancs de la colline, des refuges naturels. Creux comme des chambres. «Ils se
terrent dans les lieux pareils quand ils entendent les bruits des avions ou en
voyant les drones de reconnaissance», s’écrit un fantassin qui estime que ces
positions sont idéales pour des tirs embusqués sur les hommes en
mouvement.
Sous la pression des multiples opérations des hommes du GTIA
2 de Kélétigui, les terroristes se sont retirés sur les collines voisines de
l’autre côté de la frontière du Burkina Faso. De notre position, le territoire
burkinabé est à un jet de pierre. Après la fouille sur un rayon de plus de 5
km, pas de trace des terroristes qui ont fui leurs refuges.
Le capitaine Diallo
fait alors le bilan de la mission avec son unité. D’une voix calme et lente, il
se rassure qu’il n’y a pas eu de blessés. «C’est notre mission d’éradiquer le
terrorisme sous toutes ses formes. Et nous arrivons à concrétiser cela sur le
terrain.
Nous œuvrons pour ramener la paix, rassurer les populations, permettre
la réouverture des écoles et des administrations par endroits», explique
l’officier. Le peloton peut se remettre en position et amorcer le retour à la
base, en attendant l’opération du lendemain.
Envoyés spéciaux
Mohamed TOURÉ
Habib KOUYATÉ
DES FAITS D’ARMES REMARQUABLES
L’opération d’envergure «Kélétigui» a été lancée en décembre
2021 pour traquer les groupes terroristes jusque dans leurs sanctuaires les
plus reculés. Cette mission à laquelle participe le Groupement tactique
inter-armé (GTIA 2) basé à Karangana, localité située à 70 km de Koutiala, a réalisé
plusieurs succès probants sur le terrain.
Les terroristes qui écumaient
certaines localités des Régions de Sikasso et Koutiala ont pris la fuite face à
la puissance de feu des Forces armées maliennes. «Le GTIA est une composante inter-armé. Nous
avons des blindés, l’artillerie, la prévôté et d’autres entités comme les
renseignements qui participent aux opérations», explique le capitaine Amadou
Diallo, commandant sous GTIA 1 de l’opération Kélétigui.
Cette coordination dans la mise en actions des opérations se
révèle décisive dans les victoires militaires sur le terrain. Les différentes
entités de l’opération Kélétigui ont à leur actif des faits d’armes
remarquables comme la neutralisation de groupes terroristes dans les collines
de Tièrè, le 14 janvier dernier, la récupération de véhicules, d’engins à deux
roues et de matériels militaires.
Entre le 17 et le 22 janvier 2022, les reconnaissances
offensives dans les secteurs de Tièrè, Tanguela, Danderesso, Mizansso, Kougniou
et Kabalé ont été menées avec des fouilles de la forêt de Tandio et la
destruction à l’artillerie d’une base terroriste dans les collines de Tièrè.
Ces opérations ont conduit à la récupération d’un véhicule, d’un camion-citerne
de 10 tonnes transportant du carburant, un camion de contrebande, la saisie de
sept motos, l’interpellation de 22 suspects terroristes.
Sur les collines de Tandio, les opérations avec l’appui de
l’artillerie ont permis la destruction de base terroriste et la récupération de
deux véhicules et l’interpellation de suspects. La montée en puissance des
Forces maliennes dans les localités de Koutiala et Sikasso rassure les
populations. Celles-ci reprennent leurs activités économiques longtemps perturbées
par la présence des groupes terroristes.
M. T.
H. K.
Mohamed TOURE
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