Cette rencontre, 24è du genre, a été l’occasion pour le
président du Cnid de revenir sur certaines questions d’intérêt national. Pour
Me Mountaga Tall, l’année 2022 ne pouvait qu’être difficile pour notre pays et
nos compatriotes en raison de notre volonté unanime et inébranlable de
reconquérir notre souveraineté. Selon lui, une telle quête exige un don de soi
individuel et collectif. «S’il n’a pas de prix, le coût de cette dignité retrouvée,
particulièrement élevé, a été payé par les Maliens qui ont beaucoup souffert
mais ont tout supporté de façon quasi-stoïque», a-t-il félicité.
Pour le leader
politique, l’embargo économique, financier et diplomatique de la Cedeao et de
l’Uemoa avec ses conséquences sur notre vécu quotidien faisait partie de la
rançon à payer pour cette conquête. Mais aussi le conflit en Ukraine qui a des
répercussions négatives sur toute l’économie mondiale. Malheureusement, a
regretté Me Tall, en ces moments où l’amour de la patrie et la solidarité
devaient être les maîtres-mots, des comportements inacceptables ont aggravé les
souffrances de nos compatriotes.
Il s’agit notamment de certains spéculateurs, qui n’ont pas hésité à empocher les subventions de l’État tout en maintenant les prix des produits de première nécessité à des prix prohibitifs. Selon lui, nul ne peut aujourd’hui contester un acquis de la Transition; à savoir la fierté retrouvée d’être Malien.
Cependant, le leader politique a proposé de consolider les
grands chantiers que sont l’instauration de la sécurité sur l’ensemble du
territoire national, les réponses à apporter à la demande sociale, de
meilleures performances économiques.
Il s’agit également d’accélérer les
réformes politiques et institutionnelles, de lutter contre la corruption,
d’apaiser le climat socio-politique et de reprendre notre place dans le concert
des nations. Le président du Cnid a, par ailleurs, invité à travailler
pour mettre de «notre côté tous les atouts pour une bonne organisation des
différentes échéances électorales». Ainsi, a préconisé Me Tall, il faut d’abord
et avant tout rendre l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige)
rapidement opérationnelle.
Les 49 Ivoiriens arrêtés le 10 juillet dernier ont été jugés,
condamnés, graciés et remis au président Faure Gnassingbé avant leur retour en
Côte d’Ivoire. À ce sujet, Mountaga Tall s’est réjoui de cette solution
diplomatique qui a pris le relais de la justice et qui seule devait prévaloir
entre deux frères liés par des liens historiques, géographiques... Le
responsable politique a par ailleurs salué la presse qui joue un rôle
déterminant non seulement dans l’enracinement de la démocratie et la
consolidation des bases économiques et sociales de notre pays. Mais aussi dans
la réussite de la Transition en cours.
De son côté, Bandiougou Danté a rappelé que la faîtière qu’il dirige s’est engagée dans une politique de refondation de la presse malienne. Selon le président de la Maison de la presse, ces réformes concernent, notamment la dépénalisation des délits de presse, l’accès à l’information et l’indexation de l’aide à la presse au budget de l’état à hauteur d’au moins 0,01% (soit plus de 2 milliards de F cfa). Pour lui, aucune refondation n’est possible sans une presse indépendante, épanouie, responsable et capable de jouer son rôle.
Bembablin DOUMBIA
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