#Mali : Ousmane Samassékou : Le couteau suisse de l’audiovisuel

Il se présente comme : «un professionnel polyvalent de la production audiovisuelle et de création de graphiques et contenus multimédia, avec une expertise avérée dans la réalisation, la production, la coordination, le design et la capture d’images».

Publié vendredi 22 mars 2024 à 07:07
#Mali : Ousmane Samassékou : Le couteau suisse de l’audiovisuel

Ousmane Samassékou est l’archétype de l’artiste américain qui sait se vendre, sans fausse modestie, mais aussi sans hésiter sur les mots. Partout où on le voit sur scène ou en discussion avec les journalistes francophones ou anglophones, le jeune réalisateur malien fait preuve d’une décontraction à nulle autre pareille.


Des dreadlocks sur la tête, chemise et pantalon bouffants, Ousmane, un jeune homme de 35 ans, marche à pas de charge en répondant en même temps à des journalistes autrichiens dans le hall d’une salle de cinéma de Ouagadougou. C’était lors de la 28è édition du Fespaco en 2023.

Doté d’une formation académique en économie et gestion, complétée par des études spécialisées en production audiovisuelle et d’art au Conservatoire, il a consolidé ses compétences à travers une série d’ateliers et de formations prestigieuses à travers les continents, notamment aux festivals des 3 continents à Nantes, à la Fabrique des cinémas au festival de Cannes, et au Forum de IDFA à Amsterdam, entre autres. «Mon parcours professionnel reflète ma capacité à mener à bien des projets audiovisuels de grande envergure, que ce soit en tant que réalisateur, coordonnateur, producteur, ou manager en Afrique et ailleurs», explique le réalisateur.

Parmi ses réalisations et coordinations notables figurent des productions primées et sélectionnées pour des compétitions prestigieuses, et des contributions à des projets de terrain de grande envergure financés par des organismes de renommée mondiale. Il préfère aborder les thématiques sur la condition humaine. Partout où l’homme subit des injustices, des traitements inhumains, Ousmane s’y intéresse. Ainsi, le professionnel du cinéma n’est plus seulement dans un métier. Ousmane en donne la preuve avec sa multitude de qualifications. Il est coordonnateur et producteur sur certains films, tandis qu’il réalise ses propres projets de cinéma. Sur d’autres, il peut être régisseur ou monteur et même parfois directeur photo et souvent du son.

Pour lui, les choses sont très claires. «Le cinéma est venu dans ma vie d’une manière assez inattendue, mais je l’ai accueilli avec passion et curiosité», explique-t-il. À la base, il affirme avoir toujours été attiré par l’art et l’expression créative, notamment à travers l’écriture et la lecture. C’est son conteur d’oncle qui a créé et nourri cette passion du conte en lui. Mais, c’est à travers une amie actrice qu’il a découvert le côté pratique du cinéma. Il a commencé en tant qu’acteur avant d’explorer d’autres aspects du métier, devenant technicien. Pendant ses années de lycée, il était également impliqué dans le slam. Ce qui a renforcé son intérêt pour l’expression artistique. «Au fil du temps, ma passion pour le cinéma a grandi grâce à des rencontres, des études au Conservatoire et des expériences extérieures», souligne Ousmane Samassékou.

Le cinéma a enrichi sa vie à bien des égards, reconnaît-il. Aussi bien sur le plan intellectuel, en gestion culturelle, en production, ainsi qu’une expertise technique en tant que chef opérateur, ingénieur du son et scénariste. En outre, le cinéma m’a exposé à divers domaines artistiques tels que la peinture, la littérature, la musique et la danse. Sur le plan professionnel, il avoue avoir exprimé sa créativité et s’est épanoui en tant que réalisateur et producteur.

La problématique du financement des productions est une réalité. Les sources classiques de financement se ferment, beaucoup de réalisateurs et producteurs ont du mal à obtenir le moindre Kopeck pour financer leurs productions. La réponse de Ousmane Samassékou ne tarde pas. «Je pense que le secret pour produire suffisamment de films réside dans la créativité et la détermination». Il est important de rechercher des financements alternatifs, tels que les subventions, les partenariats avec des entreprises ou des organisations voire le financement participatif. Et il ajoute qu’il est crucial de gérer efficacement les ressources disponibles et de rester flexible dans la réalisation des projets, en ajustant les budgets et les plans de production pour les adapter aux besoins.

«Les défis financiers sont omniprésents, ainsi que les obstacles liés aux ressources matérielles, à la formation et à la distribution des œuvres, surtout dans un pays où le financement du cinéma est quasi-inexistant», constate notre réalisateur.

Pour surmonter ces défis, il propose la collaboration et la synergie des partenariats nord-sud ou sud-sud, favorisant ainsi une complémentarité entre les différentes régions d’Afrique. Cette approche permet de combler les lacunes financières et donner à nos productions la visibilité qu’elles méritent, même dans un contexte où le public local peut parfois manquer de soutien.

Des projets de production et de réalisation, Ousmane Samassékou n’en manque pas du tout. Bien au contraire, il est à la fois sur des réalisations et des productions. Actuellement, il a plusieurs projets en cours et travaille notamment sur un court métrage de fiction intitulé «Dolo - étoile», qui devrait bientôt voir le jour. Parallèlement à cela, il prépare son prochain long métrage documentaire intitulé : «Dreamscape» (Paysage de rêve). En tant que producteur, Samassékou collabore avec des cinéastes talentueux comme Angèle du Sénégal pour sa nouvelle série et Kady Traoré pour son prochain long métrage. «Ces projets témoignent de ma volonté de continuer à créer et à promouvoir le cinéma africain, malgré les défis auxquels il est confrontés», explique-t-il.

 





Quelques prix et distinctions

- Prix du meilleur réalisateur Uemoa à Clap Ivoire 2023 avec le court
métrage de fiction «L’appel de nuit»;
«Dernier refuge», documentaire réalisé en 2021, il a représenté le Mali
dans le monde avec, entre autres :
- Prix du Kewale People du Meilleur réalisateur malien en 2022 ;
- Prix du meilleur réalisateur malien en 2023 au festival Agna ;
Grand prix du CPH Dox au Danemark ;
- Prix du jury au festival TARIFA ;
- Grand prix du meilleur film documentaire africain aux Encounters en
Afrique du Sud ;
- Tanit d’argent à Carthage au JCC en Tunisie ;
- Médaille d’Or au festival African de New York en 2023 ;
- Grand prix du jury aux Escales documentaires de la Rochelle en France ;
- Grand prix du jury à Porto Doc au Portugal ;
- Grand prix du jury au Stlouis'Docs - Festival du film documentaire de
Saint Louis ;
- Prix de la critique audiovisuelle au Stlouis'Docs - Festival du film docu
mentaire de Saint Louis au Sénégal ;
- Et notre Afrique sur scène, coréalisateur, documentaire de 35 mn ;
- Les Héritiers de la colline, long métrage de docu-fiction sur l’Aeem
en 2015.

Youssouf DOUMBIA

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