Enfin,
le Mali vient de décider d’assumer seul la gestion de la crise politique et
sécuritaire qu’il traverse depuis 2012 par l’internalisation des solutions. Les
recommandations du Dialogue inter-Maliens (DIM) indiquent désormais les chemins
à suivre. Je
retiens du Dialogue qu’il est essentiel de poursuivre les concertations entre
les différents acteurs. En effet, plusieurs recommandations issues du DIM
nécessitent la construction d’un consensus, parfois avec des acteurs
spécifiques, pour leur mise en œuvre. Par exemple, la rationalisation des
partis politiques, le contrôle de la ligne éditoriale des prêches par les
religieux, la dissolution des groupes d’autodéfense, etc.
Nous
observons que les recommandations sont nombreuses et touchent différents
aspects de la vie nationale. Cela montre la volonté des participants au DIM de
traiter toutes les préoccupations des populations maliennes sans tabou :
prolongation de la Transition, promotion de la candidature du colonel Assimi
Goïta à la prochaine élection présidentielle, négociation avec les groupes
armés sécessionnistes, y compris les terroristes djihadistes maliens, etc.
Il
est important de souligner que ces recommandations sont diversement appréciées
par les populations maliennes et font l’objet de nombreuses critiques de la
part de la classe politique. En premier lieu, de nombreux partis politiques n’y
ont pas participé, malgré l’esprit d’inclusivité qui a caractérisé le Dialogue
inter-Maliens. De plus, les groupes armés terroristes ont également été absents
des discussions. Néanmoins,
à travers certaines recommandations, on peut percevoir la volonté des
participants au Dialogue inter-Maliens de créer un cadre de dialogue avec ces
grands absents, ce dont on peut se réjouir.
Les
recommandations du Dialogue inter-Maliens suscitent de l’espoir, car leur mise
en œuvre, dans une approche participative et inclusive, pourrait conduire à de
larges consensus en faveur de la paix et de la cohésion nationale au Mali. Le
succès et l’efficacité de la mise en œuvre des recommandations dépendront des
politiques publiques qui en découleront. En veillant à ce que ces politiques
soient cohérentes, appropriées et favorables, il est possible de maximiser
l’impact des recommandations et de favoriser des changements significatifs pour
la paix et le développement du pays.
Rappelons
que le Dialogue inter-Maliens fait référence aux pourparlers et aux discussions
entre Maliens (organisé par les autorités de Transition) dans le but de
résoudre les crises politiques et sécuritaires qui affectent le pays depuis
2012. Ces discussions visent principalement à trouver des solutions aux
conflits internes, à la gouvernance, à la sécurité et au développement du pays.
En tournant dos à l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus
d’Alger de 2015, les autorités de Transition ont fait le choix d’engager une
discussion directe avec les citoyens autour de deux questions essentielles :
la paix et la réconciliation.
Cette
démarche constitue en soi une rupture avec les approches antérieures de
construction de la paix au Mali qui privilégiaient l’intervention d’une tierce
partie (acteurs internationaux) appelée «médiateur». Ce médiateur a souvent été
l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso ou encore la Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Seuls les gouvernements, les groupes
armés (les indépendantistes et les groupes d’autodéfense) et, souvent, quelques
organisations de la société civile prenaient part à ces négociations de paix.
Les populations affectées par les conflits se trouvaient pratiquement exclues
de ces espaces de décision où les accords étaient conclus. À
l’inverse, le Dialogue inter-Maliens est un processus complexe qui implique une
variété d’acteurs nationaux issus de la société civile et des partis
politiques.
Même
si, force est de constater que le retrait annoncé de certains partis politiques
du processus suite à la suspension générale de leurs activités par les
autorités de Transition a soulevé des interrogations sur l’inclusivité et le
caractère participatif du DIM. Au
fond, les populations maliennes espèrent un changement de paradigme dans la
fabrication des politiques publiques issues du DIM qui doivent traduire en
actions concrètes les recommandations.
Il
s’agit de s’assurer d’une forte légitimité des éventuelles politiques et une
grande redevabilité des parties prenantes (gouvernants, société civile,
opérateurs économiques, etc.). Cela semble une des voies appropriées pour
répondre efficacement aux besoins (sécurité, paix, santé, éducation, etc.) des
citoyens. Nous
constatons que le dialogue s’est tenu sur l’ensemble du territoire national et
les différentes thématiques annoncées ont été largement abordées par les
participants. On a relevé que certaines recommandations formulées par des
participants au dialogue débordaient les Termes de référence (TDR) (candidature
aux élections présidentielles…) Cela montre à suffisance la volonté des
populations de débattre de la vie de la nation dans son entièreté.
Cependant,
les contraintes de délai, de moyens et les enjeux sécuritaires peuvent
justifier l’approche «top down» retenue, en ce sens que les thématiques n’ont
pas été impulsées par le bas. Nous
remarquons également qu’en mettant l’accent sur le citoyen comme acteur
principal du dialogue, les autorités s’inscrivent dans une logique de
co-construction (citoyen et autorité) des politiques publiques issues du
dialogue avec les populations affectées.
Abdoul SOGODOGO, enseignant-chercheur
À
l’Université des Sciences Juridiques et
Politiques de Bamako (USJPB)
Rédaction Lessor
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