
Lors de son passage dans l’émission Mali Kura Taasira 3, enregistrée le 3 juin dernier au marché à bétail de Kati Draal, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, a évoqué l’état du cheptel national, la problématique de la transhumance et de l’exportation du bétail, les infrastructures d’abattage, les défis liés au transport de la viande dans le milieu urbain et à la pisciculture dans notre pays. Selon lui, les politiques et réformes mises en œuvre ces dernières années sont très prometteuses
Situé à une vingtaine de kilomètres de Bamako, le marché à bétail de Kati Draal a été choisi pour accueillir cette émission en raison de son importance historique. «Cela montre aussi que les faîtières de ces secteurs comptent dans le développement économique et social de notre pays», a fait remarquer le ministre. Il a précisé que ce parc à bétail, inauguré il y a quelques années et destiné aux éleveurs, n’a jamais été réellement utilisé. «Jusqu’à présent, seul le parc des bovins était en service.
Mais à cause de décisions sécuritaires, cette zone est désormais utilisée par les marchands à bétail. Ce marché dispose d’infrastructures comme l’eau, des toilettes, des espaces pour la vente…», a-t-il dit, ajoutant que ce marché s’étend sur 57 hectares, dont seulement trois sont actuellement aménagés. Cinq hectares supplémentaires sont dédiés aux bovins. «Nous prévoyons de mettre en service ce parc dans les meilleurs délais», a confié Youba Ba.
Selon le ministre l’Élevage et de la Pêche, le cheptel national est estimé à 14 millions de bovins, 24 millions d’ovins, 33 millions de caprins, 640.000 équins, 1.263.000 asins, 1.370.000 caméliens, 91.479 porcins et 63 millions de sujets de volailles. «L’élevage est pratiqué sur tout le territoire national. Nous disposons de 30 millions d’hectares exploitables pour l’élevage, et environ 80 % de la population est engagée dans cette activité», a-t-il souligné. Il a reconnu que certaines zones d’élevage, notamment dans le Sahel occidental, le Centre et le Nord du Mali, sont menacées par la crise sécuritaire.
«Mais des mesures sont prises. Par exemple, lors des ventes promotionnelles, des animaux proviennent de Mopti, Nara, Nioro et Niono. Cela montre que les animaux circulent, malgré les défis », a fait savoir Youba Ba. Et de souligner l’essor de l’élevage périurbain intensif à Bamako, Kayes, Sikasso et Ségou pour le bonheur des populations.
En 2024, Youba Ba a supervisé les plans de campagne dans 14 régions. Et en 2025, il a entamé des visites dans 4 régions. Au regard des progrès constatés sur le terrain, il a rassuré que l’élevage et la pêche se portent bien dans notre pays. «À Bougouni, l’insémination artificielle est en bonne voie, ainsi que la mise en place de systèmes hydrauliques pour abreuver 50.000 têtes de bétail. À Dioïla, San et Ségou, il y a des améliorations. La capacité de production a augmenté dans ces zones, notamment dans l’aviculture qui a doublé en un an», s’est-il réjoui.
Face à l’interdiction par la Guinée de la transhumance du bétail malien sur son sol, le ministre a indiqué que des discussions diplomatiques sont en cours. «Un protocole d’accord existe entre nos deux pays depuis 2022 pour une transhumance qui s’écoule chaque année de février à mai. Mais malheureusement, les autorités guinéennes ont, en janvier, décidé de suspendre la transhumance. Nous avons engagé un dialogue avec nos homologues guinéens.
Une mission technique viendra bientôt au Mali pour trouver une solution durable. En attendant, nous avons anticipé pour sensibiliser les populations à respecter la législation guinéenne. Aussi, nous sommes en train de renforcer l’alimentation et les infrastructures hydrauliques pour l’abreuvement des animaux qui viendront de la transhumance», a déclaré Youba Ba.
Mali Sogo- L’exportation du bétail sur pied est aussi un défi à relever. Pour inverser la tendance, le ministre a souligné la nécessité de renforcer la santé animale et avoir des abattoirs certifiés, afin de faciliter l’exportation de la viande. Sur la santé animale, il a souligné que les maladies sont sous contrôle, grâce à un corps vétérinaire aguerri. «Nos animaux se portent bien. Aujourd’hui, il n’y a aucune suspicion par rapport aux maladies animales. Nous avons pris des mesures préventives, notamment contre les maladies aviaires, pour protéger notre cheptel», a-t-il rassuré.
Par ailleurs, le ministre a reconnu que les infrastructures d’abattage doivent être améliorées. «Pour qu’il ait des exportations de viande, il faut des abattoirs ISO. Nous disposons d’un seul abattoir homologué à Kayes, actuellement arrêté faute de financement. Nous travaillons à la réhabilitation du plateau technique de l’abattoir de Sabalibougou et à la formation des bouchers et vétérinaires pour garantir la qualité sanitaire de la viande», a-t-il exprimé.
Avec le projet de labélisation, le Mali ambitionne d’exporter de la viande, grâce au label « Mali Sogo », récemment reconnu par l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle. Pour l’exportation, plusieurs marchés sont ciblés; notamment le Sénégal, la Guinée, la Türkiye, la Chine et les Émirats arabes unis. « Mais avant tout, il faut que nos abattoirs respectent les normes internationales », a insisté le ministre Youba Ba. L’objectif, selon lui, est de permettre d’exporter la viande dans les bonnes conditions et de la transformer.
Par rapport à l’insémination artificielle, il a indiqué que 10.000 vaches ont été inséminées, générant plus de 3.000 naissances de veaux. «Cela augmente la productivité par rapport au lait et à la viande. L’insémination est un investissement stratégique qui permettra de réduire progressivement les importations de lait et produits laitiers, aujourd’hui évaluées entre 25 à 30 milliards Fcfa par an», a-t-il expliqué. Il a également admis que le transport de la viande est un défi, bien que plusieurs camions frigorifiques aient été mis en service. « Nous avons donné des instructions strictes pour verbaliser les transporteurs qui utilisent des motos ou les «Katakatani », car cela met en danger la santé publique», a-t-il informé.
L’alimentation du bétail étant une préoccupation pour les éleveurs, le Président de la Transition a pris l’initiative depuis 2022 de donner aux éleveurs et aux contonculteurs, 10 % de la graine de coton. Ce qui a permis, selon Youba Ba, de stabiliser le prix de l’aliment bétail.
Parlant de la pêche et de l’aquaculture, le ministre a rappelé que ce sous-secteur contribue à hauteur de 2,4 % au Produit intérieur brut (PIB) du pays. En 2024, 123.000 tonnes de poissons frais ont été produites. Le Mali compte aujourd’hui 70 écloseries, 70 fermes modernes, 2024 sites de pisciculture recensés, ainsi que 1.341 bassins en ciment, 898 étangs piscicoles en terre et 286 retenues d’eau pour la pisciculture.
« Nos cours d’eau qui couvrent 1.700 km sur le Niger et 900 km sur le Sénégal, offrent un potentiel immense pour la pisciculture et les cages flottantes. À Selingué, les cages flottantes peuvent produire 300 tonnes de poisson frais tous les six mois. Notre production est de 124.000 tonnes. Cela permet de résorber le besoin national estimé entre 400 à 500.000 tonnes de poissons par an », a-t-il expliqué. Pour satisfaire le besoin national, le gouvernement mise sur le plan quinquennal pour la pêche doté de 69 milliards Fcfa en cours d’exécution. Cette initiative vise à renforcer la pisciculture et assurer la sécurité alimentaire des populations.
Toutefois, Youba Ba a regretté que la pollution des eaux impacte le secteur, d’où la récente loi visant à sanctionner les pratiques illégales. Par ailleurs, il a annoncé qu’une étude avec l’Institut d’économie rurale est en cours pour produire localement un aliment nutritif pour poissons, afin de réduire les coûts d’importation.
S’agissant des projets, le ministre l’Élevage et de la Pêche a souligné que depuis 2017, son département accompagne les jeunes et les femmes pour développer la production avicole. «113 bénéficiaires ont été soutenus via des partenariats avec les banques et les partenaires au développement», a-t-il souligné. Avant de saluer l’adoption de la Stratégie nationale de stabilisation et de sécurisation du bétail (2025-2029), et le développement de quatre interprofessions, à savoir les interprofessions bétail-viande, poisson, lait et aviculture.
Makan SISSOKO
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