Insécurité dans le Cercle d’Ansongo : La MINUSMA rassure les populations

L’insécurité est devenue un problème récurrent dans la Région de Gao. En attestent les derniers événements malheureux survenus il y a quelques jours sur le tronçon Gao-Ansongo et qui ont causé de nombreux morts et blessés graves.

Publié jeudi 17 novembre 2022 à 06:41
Insécurité dans le Cercle d’Ansongo : La MINUSMA rassure les populations

Échanges avec communautés, autorités locales et communales dans le cadre de la protection des civils
 

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) veut apporter sa pierre à la pacification de la zone, raison pour laquelle, elle a dépêché une mission du 6 au 7 novembre 2022 dans les villages de Tacharane, Kobé, Gargouna, Bara, Tabango (tous situés dans le Cercle d’Ansongo) et dans la Commune rurale d’Ansongo.

La mission était conduite par Badarou Maïga, l’assistant aux affaires civiles de la Minusma et comprenait des responsables de la section Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), de la justice correctionnelle, de l’information publique et celle des droits de l’Homme. La sécurisation de la mission était assurée par le contingent suédois de la Minusma.

L’objectif était d’échanger avec les communautés, les autorités locales et communales sur le rôle de la Mission onusienne dans le processus de la paix, les activités des casques bleus en appui aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDS) dans le cadre de la protection des civils.


À Tacharane, le chef de village Mohomodou Maïga a expliqué à ses hôtes que sans la paix et la sécurité, personne ne peut penser au développement. Tacharane est certes épargné par l’insécurité, mais il enregistre un afflux massif de personnes déplacées internes (environ 350 ménages) qui ont fui leurs localités. Tacharane est une zone de pâturage et de transhumance par excellence.

L’année dernière, les éleveurs ont été victimes d’enlèvement de milliers de têtes de bovins et de petits ruminants. La majorité des habitants du village sont des éleveurs, des pêcheurs et des cultivateurs. C’est pourquoi, le chef de village a jugé utile de solliciter de la Minusma pour l’aménagement des mares et des périmètres irrigués sur 70 hectares afin que les populations puissent assurer leur sécurité alimentaire.


Il a aussi sollicité l’appui de la Minusma pour la réalisation des forages, ce qui évitera aux habitants de se ravitailler en eau à partir du fleuve Niger qui passe par là. Mohomodou Maïga a aussi expliqué que le village dispose de six classes du premier cycle, 2 salles de second cycle, 6 medersas. À cause de l’insécurité, toutes ces classes sont confrontées à un manque d’enseignants. Il a souhaité l’appui de la Minusma.

De Tacharane, la délégation a mis le cap sur Kobé. Il faut rappeler que ce village a subi, le mois dernier, des atrocités comme les assassinats ciblés et les enlèvements des personnes et de bétail en plein jour à trois reprises par des individus armés sans foi ni loi, a expliqué le fils du chef de village Abdoulaye, le seul que la délégation a trouvé sur place excepté les enfants et les femmes. Selon lui, tous les autres habitants ont trouvé refuge derrière le fleuve.

À Gargouna, la situation sécuritaire n’est guère reluisante. Les visiteurs s’en sont rendus compte avec les explications données par le chef de village, Mohamed Asaliha. Ici plus de 2.000 têtes de bétail ont été emportées, a-t-il confessé. «La majeure partie du bétail que les terroristes ont emporté représente les vaches qui ont laissé des veaux derrière elles.


Cet acte de banditisme a laissé les ménages sans source de protéine que constituait le lait des vaches. Le village a besoin d’appui de toutes natures, mais sans la sécurité, aucune activité de développement ne peut se réaliser, aussi nous souhaitons que la Minusma organise des patrouilles souvent par là, car leur  présence peut dissuader les bandits armés», a espéré le chef de village Mohamed Asaliha.

À son arrivée dans le village de Tabango, la mission n’a trouvé que les femmes et les enfants qui puisaient de l’eau dans un puits à grand diamètre. À la question de savoir où sont passés les hommes ? Elles ont répondu que ces derniers sont au champ. Est-ce que vous savez que l’eau du puits n’est pas potable ? Les dames ont répondu qu’elles le savent très bien, mais elles n’ont pas le choix puisqu’elles ne disposent pas d’autre source d’eau potable, elles sont obligées de s’accommoder avec ce qu’elles ont.

Après les entretiens sommaires dans les différents villages visités, le préfet du Cercle d’Ansongo, Ahmed Ag Akilini, a salué la Mission onusienne pour cette initiative. Il a renouvelé ses remerciements à l’endroit de la Minusma pour son appui en équipements et en infrastructures. Dans le seul Cercle d’Ansongo, plus de 2 milliards de Fcfa ont été investis dans le cadre des services sociaux de base, dans les projets de communautés ainsi que dans les infrastructures étatiques.

Le capitaine du contingent suédois, Sante Nathanson, a expliqué que les missions de terrain de la Minusma sont toujours appréciées par les populations. «Nous leur fournissons un niveau de sécurité plus rassurant et nous savons aussi que ces populations locales sont meurtries dans leur âme à cause des groupes terroristes.

Chaque semaine, nous tenons des réunions de coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes pour mener des opérations dans les mêmes zones et dans des zones différentes sans s’interposer. Nous sommes très fiers de servir le Mali et nous soutenons les populations et les autorités maliennes pour la promotion de la paix», a souligné le casque bleu suédois.

Badarou Maïga a relevé que les populations attendent de la Minusma des patrouilles de longue portée en appui aux Forces de défense et de sécurité en vue d’assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens. À ce titre, elles souhaitent aussi le renforcement des communautés à la base. Dans le secteur de l’éducation, les points focaux ont souhaité que les Forces de défense et de sécurité multiplient les patrouilles pour que les écoles soient fonctionnelles.


Les enseignants ont souhaité des garanties sécuritaires pour revenir en classe.  Dans le secteur de la santé, les points focaux ont réclamé des appuis en équipements sanitaires et en intrants en vue de faire face au traitement des maladies les plus courantes à savoir le paludisme, les maladies respiratoires et les malnutritions sévères.

Le premier adjoint au maire de la Commune rurale d’Ansongo, Amadou Maïga a souligné que le Cercle d’Ansongo souffre des méfaits des forces du mal. «Les groupes terroristes ont emporté 184 vaches laitières et nos champs de riz sont en état de floraison et les oiseaux granivores pullulent. Notre unique préoccupation actuelle est la sécurité», a expliqué Amadou Maïga. Un constat était évident dans les villages visités. On lisait la peur et la désolation sur les visages des populations.

Abdrahamane TOURE / AMAP - Gao

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