#Mali: Faladiè-Socoro : La correction était de trop

En manque d’argent pour acheter de la drogue, il s’empare des fils électriques à domicile pour les vendre afin d’avoir sa dose. Sa mère qui n’en pouvait plus de son comportement déshonorant exige une correction sévère qui lui a été fatale

Publié mardi 25 juin 2024 à 15:41
#Mali: Faladiè-Socoro : La correction était de trop

L’éducation d’un enfant échoit à tous les membres de la famille. Pour lui assurer un meilleur avenir, la participation de chaque membre de la famille est souhaitable. Et cette participation doit forcément accompagner le gosse aussi longtemps que durera son évolution physique, psychique et mentale. Rares sont les familles qui ne donnent pas naissance à un, voire plusieurs enfants récalcitrants.

Autrement dit, des bambins aux « oreilles dures » comme on les appelle généralement. D’où toutes les difficultés du monde pour leur éducation. Chose qui oblige certains parents à user régulièrement du châtiment corporel pour mettre ces enfants récalcitrants sur le droit chemin.

Les adeptes de la flagellation ou de la bastonnade oublient souvent que le châtiment corporel à des limites au delà desquelles peut survenir l’irréparable, tel le cas de l’histoire qui va suivre. Cette sordide histoire s’est passée à Faladiè Socoro, quartier populeux de la Commune VI du District de Bamako.

Âgé d’environ une quinzaine d’années seulement, Moussa à l’image de la plupart des garçons de son âge, passait le plus clair de son temps à la recherche de métaux usés, jetés dans la rue ou abandonnés çà et là, dans les coins des maisons pour les revendre et se faire un peu d’argent. Cette situation aurait duré pendant un bon moment jusqu’au 20 juin dernier. Ce jour là aux environs de 19 heures, Moussa manquait cruellement d’argent. Il lui fallait trouver un moyen pour mettre quelque chose dans sa poche.

Et immédiatement, il a pensé aux matériaux métalliques usés dont il avait l’habitude de rechercher dans la rue, les vendre et se faire un peu d’argent. Jusque-là tout semblait normal chez lui sauf que ce jour-là, au lieu de sortir pour chercher sa « marchandise» dans la rue, il a préféré fouiller les coins et recoins du domicile familial pour se la procurer. C’est ainsi qu’il est tombé sur des fils électriques dans un coin du domicile familial. Une chance inouïe venait de lui sourire. Sans demander l’avis de qui que ce soit, Moussa les ramassa pour rejoindre ses copains dans la rue. Ensemble, comme ils en avaient l’habitude, ils les ont brûlés pour séparer la gaine du fil métallique en zinc, afin de l’écouler sur le marché et se faire un peu d’argent.

 

Des cris et des supplications inutiles- Cependant quelques instants plus tard, les proches du garçon, (principalement sa mère et son frère aîné) ont été informés de cela. Ils n’étaient pas du tout contents de cette façon de faire de Moussa. Très furieux contre leur garçon, ils l’ont sévèrement réprimandé dans l’espoir qu’il ne retombera plus dans les mêmes travers. Aucune source n’a pu nous dire exactement ce qui a pu se passer entre temps. Mais visiblement, la mère du jeune homme et son frère aîné n’étaient pas du tout satisfaits des réprimandes qu’ils avaient faites au petit quelques instants plus tôt. C’est ainsi que sa mère exigea que l’aîné lui donne une correction sévère.

Sans réfléchir par deux fois, celui-ci l’a ligoté à un tronc d'arbre dans la cour de la concession. Le malheureux a été flagellé pendant plusieurs minutes. Son frère qui le bastonnait sans pitié durant des minutes est resté sourd à ses supplications et cris de détresse. Pis, Moussa n’aura aucune chance d’être entendu même par les familles voisines pour le secourir.

Pendant ce temps, sans se lasser même une minute, son grand-frère le bastonnait sans arrêt. Il est arrivé un moment où le malheureux n’avait plus la force de crier. Apparemment tombé dans le coma, progressivement son corps devenait flasque jusqu’à ce qu’il soit totalement mou. C’est en ce moment que son grand-frère s’est donné un temps de répit pour laisser sa victime souffler un peu. Mais c’était trop tard. Le malheureux avait rendu l'âme sous les coups violents de son criminel de frère. Moussa est aussitôt détaché et conduit dans l’un des centres de santé le plus proche pour le réanimer. Mais hélas, l'irréparable s'était produit. Le médecin ne pouvait que constater le décès du garçon.

 

Tentative de masquer un crime en accident- Le lendemain vendredi 21 juin 2024, comme l’exige la procédure en l’espèce, le commissariat de police de Niamakoro (ex-10ème arrondissement de Bamako) a été saisi par les toubibs de l’établissement sanitaire l’informant de l’état dans lequel Moïse était arrivé chez eux.  Très vite, la procédure policière a suivi son cours et une équipe a été dépêchée sur les lieux aux fins de constatations et d’enquêtes. C’est ainsi que, les premiers éléments d’enquêtes ont révélé que Moussa et ses amis s'adonnaient à la consommation de stupéfiants. Et pour ce faire, ils étaient prêts à tout pour avoir leur dose quotidienne.

Certainement qu’il a dû s’emparer sans autorisation des fils électriques qui trainaient dans la cour du domicile familial pour les vendre pour s’acheter de la drogue. D’où l’ire de sa mère et de son frère aîné. Selon certaines indiscrétions, c’est pour mettre fin aux comportements déshonorant de son fils que la mère a exigé de l’aîné de la famille une correction exemplaire à l’égard de Moussa. Dans tous les cas, aux yeux de la loi, rien ne saurait justifier un crime. Interpellé et auditionné, le suspect numéro un, notamment le frère aîné a tenté de masquer son acte en invoquant un accident de la circulation dont son frère aurait été victime. Mais face aux limiers professionnels, il a été obligé d’avouer les faits. Le même jour, le frère aîné et la mère ont été présentés au juge pour homicide et complicité.

Tamba CAMARA

Lire aussi : Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Lire aussi : Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Lire aussi : Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de cert.

Lire aussi : Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Lire aussi : Kénièba : Des dealers interpellés avec une importante quantité de drogue

Les hommes du commissaire principal de police Moustapha Kanté du commissariat de Kéniéba viennent de se faire entendre à nouveau avec l’interpellation de deux individus suspectés être des trafiquants de produits stupéfiants..

Lire aussi : Kayes : L’opération « kokadjè » accule les malfrats de tout bord

L’opération « Kokadjè » initiée depuis quelques temps par le Directeur régional de la police de Kayes, le contrôleur principal Tapa Oury Diallo, vise à assainir la Cité des rails et ses environs en les débarrassant des bandits de tout acabit. Incontestablement, cela a pour avantages de .

Les articles de l'auteur

Bamako : La punition de la discorde

«Il faut tout un village pour éduquer un enfant », dit une maxime bien connue chez nous. D’où toute l’importance de l’implication de toute la communauté dans l’éducation de l’enfant. à commencer par sa famille, le voisinage, le quartier, voire tout le village..

Par Tamba CAMARA


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 09:48

Sadiola : Une simple dispute tourne au drame

A seulement 25 ans, celui que nous désignerons par ses initiales S.D risque de passer plusieurs années derrière les barreaux, s’il est reconnu coupable du crime d’assassinat dont il est fortement suspecté..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:07

«Le sommet de la bravoure de Drahamane Diarra» : Une œuvre inspirante

Le livre du Colonel-major à la retraite Drahamane Diarra est intitulé : «Le sommet de la bravoure». L’ouvrage édité et publié en août dernier par la maison d’édition «ÉDIS» a été présenté au grand public, hier à l’amphithéâtre Thierno Bocar de la Bibliothèque nationale..

Par Tamba CAMARA


Publié vendredi 10 octobre 2025 à 12:04

Sabalibougou : Trois braqueurs et leurs complices mis hors d’état de nuire

Le commissariat de police de Sabalibougou a tout récemment mis le grappin sur une bande de malfrats spécialistes du vol et braquage à main armée. Au nombre de sept individus, ces malfrats qui ne juraient que par les engins à deux roues ont longtemps troublé la quiétude des populations de certains secteurs de Sabalibougou, les motocyclistes en particulier..

Par Tamba CAMARA


Publié jeudi 09 octobre 2025 à 07:50

Kalabancoro : Victime d’excès de confiance en lui-même

Les témoins de cet homicide volontaire garderont longtemps en mémoire ce jour où des malfrats ont abattu de sang-froid un jeune homme qui tentait de les arrêter après un vol spectaculaire. Cela s’est passé à Kalabancoro, quartier populaire à la périphérie de Bamako..

Par Tamba CAMARA


Publié mardi 07 octobre 2025 à 09:29

«Modibo Keïta, le lion de Bamako» : Un ouvrage inspiré de l’existence du père de la Nation

Le récit historique de l’avocat, Lury Nkouessom, redonne chair au père de la nation derrière son personnage historique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 08:05

Mohamed Konaté : La perpétuation de la «science du feu»

Affectueusement appelé vieux Mambé, ce maître forgeron qui a de qui tenir continue de perpétuer un art. Il en revèle quelques secrets à travers ce portrait hagiographique.

Par Tamba CAMARA


Publié lundi 06 octobre 2025 à 07:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner