#Mali : Cour d’assises de Bamako : La détention préventive a profité à l’accusé

Le jeune homme s’est lui-même proposé d’accompagner une inconnue à destination. Mais en cours de route, il avait une autre idée en tête

Publié mercredi 07 février 2024 à 08:19
#Mali : Cour d’assises de Bamako : La détention préventive a profité à l’accusé

C’est un apprenti chauffeur de minibus Sotrama du nom de Saïbou Kouyaté qui a comparu en milieu de semaine dernière devant la Cour d’assises de Bamako. Ce trentenaire était inculpé  de tentative de viol. Sa victime ? Une jeune fille du nom de Fatoumata Coulibaly, qu’il s’était lui même proposé de raccompagner à sa destination. L’infraction qui a conduit ce jeune homme devant la Cour d’assises est prévue et punie par les articles 3 et 226 du code pénal. Les faits se sont déroulés courant 2020 à Sirakoro, en Commune VI du District de Bamako.

Fatoumata Coulibaly, élève de son état a quitté en juin 2020 son village natal de Diaramana (Koutiala) pour se rendre à Bamako chez Anna Diallo pour y être employée comme aide-ménagère avant la reprise des classes. Arrivée à Bamako, elle a emprunté un tricycle pour arriver à Sirakoro. Elle avait déjà trouvé sur place dans le tricycle Saïbou Kouyaté, également passager de l’engin à trois roues. Ignorant le domicile de sa nouvelle patronne, c’est-à-dire Anna Diallo, le passager S. Kouyaté se propose de la conduire à destination.

En cours de route, Saibou Kouyaté a eu une autre idée. Il a amené la jeune fille  dans une maison inachevée et a tenté d’abuser d’elle sous la contrainte. Elle a trouvé des ressources pour s’échapper à moitié nue en pleine rue, en appelant au secours. Ses cris de détresse ont été entendus par un maçon du nom de Patrick Déna revenant d’un chantier accompagné d'un de ses amis. Les deux ont porté secours à la fille. Ils ont ensuite mis son agresseur Saïbou Kouyaté à la disposition de la Brigade territoriale de gendarmerie de Faladié.

Déféré au parquet du Tribunal de grande instance de la Commune VI du District de Bamako, suivant procès-verbal n°174 du 19 juin 2020, Saïbou Kouyaté a été poursuivi, inculpé et placé sous mandat de dépôt, le 30 juin 2020, pour tentative de viol. Au cours de l’enquête préliminaire, l'inculpé a reconnu les faits.

Il est ainsi resté constatant dans ses déclarations jusque devant le magistrat instructeur. Mais une fois à la barre, face aux jurés, il a joué au faux-fuyant avec la ferme volonté de les tromper sur le déroulé des faits. Le jeune homme a déclaré être marié et père d’un enfant. Il s’est défendu en faisant croire aux juges qu’une relation amoureuse le liait à sa victime, et qu’ils s’étaient disputés. Les juges ont fini par le confronter aux procès verbaux de l’enquête préliminaire. Partant de là, la cause était entendue pour lui.

Le ministère public a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation. Quant à la défense, elle s’est retrouvée face à l’incontestable culpabilité de son client. L’avocat a plaidé pour des circonstances atténuantes et a sollicité la Cour de le condamner à une peine minimale. Reconnu coupable, l’inculpé a écopé de 5 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis. Il ressort ainsi libre, vu son temps de détention préventive.

 

LE TRIO RETROUVE L’AIR LIBRE


Trois copains ont été acquittés  par les jurés de la Cour. Ce trio qui venait de passer trois ans derrière les barreaux, était accusé d’association de malfaiteurs et détention illégale d’arme blanche. Dans la nuit du 22 au 23 septembre 2020, vers 21 heures, Oumar Dramé, ouvrier de son état, demeurant au Quartier-Mali, en provenance de Moribabougou fut intercepté par trois individus au niveau de l'échangeur du pont Fahd.

 Sous la menace d'un couteau, ces individus qui se sont révélés être Moussa Camara, Moussa Coulibaly et Idrissa Koureich, l'ont fouillé, blessé au pied, avant de le déposséder de la somme de… 200 Fcfa, sa pièce d'identité et un bâton de cigarette.

Mais l’homme est parvenu à s'affranchir de leur emprise pour alerter les agents de garde postés devant un établissement bancaire de la place. Ces derniers sont parvenus à maîtriser les trois malfaiteurs pour les conduire à la Brigade de gendarmerie de Bamako-Coura qui a fini par ouvrir une enquête à la suite de laquelle, les trois furent déférés au parquet de la Commune III du District de Bamako qui a requis l'ouverture d'une information judiciaire.

L’histoire finit par atterrir sur la table des juges qui se sont référés aux dispositions de l'article 175 du code pénal et les article 3, 19 et 63 all de la loi n° 2021-028 du 31 mars 2021, régissant les armes et munitions en République du Mali.

Aussi bien à l’instruction qu’à la barre, les accusés ont réfuté les faits. Tour à tour, ils ont nié toute participation aux faits. Ils se sont défendus en expliquant qu'ils passent la nuit sous l'échangeur habituellement et qu’ils ont été surpris de voir des agents venus les interpeller sur place.

Au regard de cela, le parquet a indiqué que le malaise dans le dossier est l’absence de preuve. « Nous n’avons pas d’éléments contre eux », dit-il. L’infraction établie a-t-il précisé, est la consommation de stupéfiants. « Et ça, ils l’ont reconnu. La partie civile n’est pas présente pour les confronter », a dit le magistrat qui a requis de les relaxer des charges. La défense s’est réjouie de ce réquisitoire et a  salué le courage du ministère public.

Elle a logiquement plaidé dans le même sens que le procureur, surtout en l’absence de preuves pouvant incriminer ses clients. Au bénéfice de ces observations, ils ont plaidé coupables et ont tout simplement sollicité l’acquittement des mis en cause. Les plaidoiries des avocats semblent avoir convaincu les jurés qui ont reconnu les accusés non coupables des faits et les ont purement et simplement acquittés.

Tamba CAMARA

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