
Ces parties de différents animaux abattus, notamment des têtes sont vendues par les «donso»
La conservation et la préservation des nombreuses formes,
aussi belles que variées, de la faune et de la flore sauvages procurent de
multitudes avantages à l’homme et à son environnement. D’où le besoin urgent
d’intensifier la lutte contre la criminalité pesant sur les espèces sauvages.
En effet, la réduction du nombre des espèces a des conséquences importantes en
termes économiques, environnementaux et sociaux. Ainsi au Mali, de nombreuses
espèces sauvages sont en voie de disparition de nos forêts. Une disparition à
bas bruit qui touche directement la sphère cynégétique (en rapport avec la
chasse) mais aussi la pharmacopée, la vie sociale, les équilibres naturels, le
tourisme, etc.
Ils font commerce de marchandises peu banales. Eux, ce sont
des vendeurs de tout ou partie d’animaux sauvages, désignés en bamanankan par
le pseudonyme de «marabaka». Ils sont installés dans les environs de l’Institut
national des arts (Ina), en plein centre-ville de Bamako, sur un site qui se
repère facilement par la forte odeur qui y règne et par les nuées de mouches
dans l’atmosphère.
En ce lundi matin de février, notre équipe de reportage les
a rencontrés. Mamadou Traoré, aujourd’hui quinquagénaire, a fait carrière dans
cette activité embrassée depuis son jeune âge
et qui lui a permis de fonder une famille et de bâtir sa propre maison. «J’ai
hérité ce métier de mon père qui était un « donso » (chasseur) à l’époque.
Il tuait des animaux sauvages qu’il partageait avec les membres de la communauté.
En retour, ceux-ci l’aidaient dans les travaux champêtres. De nos jours, les
animaux sauvages sont peu nombreux en brousse en dehors des lièvres, des
perdrix et des pintades», raconte-t-il.
Certains animaux sont pourtant très demandés dans le grand public pour des raisons essentiellement médicinales, souligne le « marabaka ». Mais ces animaux ont quasiment disparu de notre pays comme par exemple le « Dadjé » (une grande antilope) ou le Sigui (le buffle sauvage), énumère-t-il. Par contre, constate Mamadou Traoré, on trouve encore des hyènes et des lions même s’ils se font rares car l’eau et l’herbe sont moins abondantes en brousse, créant un environnement peu propice à la survie autant des fauves que de leurs proies.
CONSERVER LE POUVOIR- Cette disparition progressive des
animaux sauvages impacte directement les activités des « marabaka ».
Ainsi, face à une demande en organes d’animaux sauvages qui ne faiblit pas,
l’offre ne peut suivre. Mamadou Traoré cite à ce propos un produit très demandé
car connu pour maintenir la femme dans le foyer conjugal : le « Siguiwolo »
(la peau du buffle).
Il est aujourd’hui introuvable. Autre produit toujours recherché : la peau de lion. Les «patrons» l’achètent pour raffermir et conserver le pouvoir, explique notre interlocuteur. Malgré sa réputation controversée, l’hyène aussi est très prisée, assure-t-il. Elle apporte la chance surtout sa tête, ses poils et son museau. Sa peau sert à soigner des maladies comme le paludisme.
Pour se procurer tous ces «produits», il faut se fournir
auprès des «donso».
C’est ce que fait régulièrement Mohamed Konaté, un autre « marabaka »
du marché. À leur retour de la chasse, les « donso » lui vendent des
parties de différents animaux abattus, notamment des têtes. Généralement,
indique-t-il, il faut les fumer et les mélanger avec du beurre de karité pour
fabriquer des remèdes.
Car, en cette matière, les « marabaka » ne
sont qu’un maillon d’une chaîne de «soins» qui comprend aussi les grands
prescripteurs que sont les féticheurs, les « djiné tigui », et les
marabouts. «Toutes nos marchandises sont convoitées sur le marché, surtout par
les jeunes diplômés sans emploi, les femmes en situation de détresse et les
vieilles personnes», détaille Mohamed Konaté. Dans son échoppe où les prix s’échelonnent
entre 500 et 100.000 Fcfa selon la rareté du produit demandé, le vendeur
distingue particulièrement «la peau d’hyène qui, selon les marabouts, vous
apporte la chance».
COUPE ABUSIVE- On comprend vite que pour cerner les enjeux
fondamentaux liés à la protection de la vie sauvage, il faut repartir sur le
terrain avec un chasseur, en l’occurrence Drissa Diarra communément appelé Kôtè
Dri, un chasseur renommé du quartier Badialan II. Voilà 26 ans que le quadragénaire
pratique ce métier, un héritage que lui a laissé son père. Et il a vu la nature
changer : «Les animaux qu’on trouvait à 100 kilomètres de Bamako ne
sont plus visibles qu’à plus de 500 kilomètres. La réduction de ces espèces
n’est pas uniquement due à la chasse mais aussi, à l’extension des terres
cultivables». «Si les animaux ont un abri sûr, ils prospèrent et se
reproduisent», note le chasseur qui indexe aussi la coupe abusive des forêts
qui fait fuir les animaux sauvages vers les pays frontaliers tels que la Côte
d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso.
Ce constat, les pouvoirs publics aussi l’ont fait avant
d’actualiser la réglementation. La loi n°2018-036 du 27 juin 2018 fixant les
principes de gestion de la faune et de son habitat a ainsi remplacé un texte
obsolète et apporté beaucoup d’améliorations favorisant une meilleure
protection de la faune, indique Sagaba Samaké, un responsable des eaux et forêts.
Parmi les avancées, on peut citer, entre autres, la valorisation des
connaissances traditionnelles des communautés locales à travers l’intégration
des connaissances empiriques, la création d’aires protégées communautaires pour
l’implication effective des riverains, la systématisation des Études d’impact
environnemental, social et culturel (EIESC) pour prévoir les éventuels périls
liés à la construction d’infrastructures routières, par exemple, et le
compte rendu sur les tirs sanitaires afin de prendre les dispositions immédiates
avant même les résultats cliniques, etc.
Les eaux et forêts ont renforcé la
protection de la faune et de son habitat, en installant des brigades de lutte
anti-braconnage et en promouvant l’implication des communautés par le développement
de partenariats en faveur de la faune. Rappelant que la faune est un précieux
trésor qu’il faut préserver pour nous et pour la génération future, Sagaba
Samaké a souligné fort justement : «C’est le seul bien dont on peut tirer
profit sans entamer le capital».
À ce propos justement, le Fonds mondial pour la nature (WWF)
estime que la planète a perdu en moyenne près de 70% de ses populations
d’animaux sauvages en une cinquantaine d’années. Ainsi, dans la dernière édition
de la liste rouge mondiale (version 2022.2), sur les 150.388 espèces étudiées,
42.108 sont classées menacées.
Parmi ces espèces, WWF indique que 41% des
amphibiens, 13% des oiseaux et 27% des mammifères sont menacés d’extinction au
niveau mondial. La déforestation et la surexploitation des terres,
l’utilisation non durable des ressources naturelles, l’introduction d’espèces
invasives ainsi que le changement climatique et la pollution exercent une
pression sans précédent sur la nature, précisent les Nations unies.
Fadi CISSE
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