
Même si on a du mal à l’admettre, c’est une évidence.
L’organisation du tourisme dans notre pays pour en faire une véritable
industrie reste un immense défi à relever. Et les choses se compliquent un peu
avec le contexte d’insécurité au regard duquel, certains pays n’hésitent pas à
faire des mises en garde à leurs ressortissants pour qu’ils évitent la
destination Mali.
Or, ce pays regorge de sites touristiques historiques voire légendaires
comme le pays Dogon, la Venise malienne, les villes mystérieuses de Tombouctou
et Djenné. Il y a aussi la Cité des Askia et tant d’autres. Malheureusement,
les touristes ne se bousculent plus aux portillons de ces merveilles.
Le «Béléni» de Somasso est aussi un site
touristique. Cet endroit sacré qui protège le village contre les envahisseurs
est moins connu de nos compatriotes, mais aussi des touristes étrangers. Situé
dans le Miniankala, Béléni mérite d’être vu. C’est le combat que porte
aujourd’hui l’Association pour le développement de Somasso (ADS) à travers le
Festival Bélénitougou qu’elle organise depuis quelques années.
Cette
association entend susciter de l’intérêt autour de Béléni en tant que
patrimoine immatériel comme on le voit pour d’autres événements culturels, répertoriés
et classés patrimoines immatériels nationaux ou internationaux. On peut citer,
entre autres, le «Yaaral Dégal de Diafarabé et Dialoubé» ou la traversée des
troupeaux de boeufs qui mobilise des milliers de personnes. Le contexte d’insécurité
a mis un correctif à l’engouement pour cette traversée des animaux.
Pour la communauté Mamala, le site Beleni
reste extrêmement important. Selon les autochtones du village, le Beleni est un
site naturel qui existe depuis plus de 5 siècles et reste sous l’emprise des
sages. Le pasteur Niotèké Daou, octogénaire et autochtone de Somasso, explique que le village aurait été créé par
un chasseur du nom de Soma en provenance de Babaco, c’est-à-dire dernière le
grand fleuve, vers Farako. À une époque où il y avait une prédominance d’éléphants
et de buffles dans la faune.
Après avoir parcouru le pays bwa, le chasseur
décide de s’installer à Somasso pour vivre de la chasse. Selon notre
interlocuteur, Somasso vient donc de Somakan ou sel en minianka. Il y aurait eu
une déformation du mot par les colons lors de la révolte des Bwa vers les années
1916. Le pasteur explique que c’est aussi un lieu où se tient chaque année,
depuis des siècles, la fête traditionnelle du village (Bélénitougou) pour
marquer la fin des récoltes et implorer
les génies protecteurs à conjurer le mauvais sort pour le village. On y fait
aussi des sacrifices pour les préparatifs de la nouvelle campagne agricole et
on rend grâce au Tout-Puissant, encourage davantage les travailleurs, c’est-à-dire
les bras valides de la communauté.
À l’origine, Bélèni était un site naturel
peu connu, mais très important sur le plan historique et culturel, caractérisé
par le feu et les chevaux blancs. Ceux-ci représentent les symboles des génies
protecteurs du village contre les envahisseurs. Quand Tiéba Traoré a envoyé
sa troupe pour conquérir Somasso, ses guerriers ont été surpris par de mystérieux
chevaux de couleur blanche, bien préparés sans guerriers. Et chaque année, le Béléni
est célébré à travers le feu, les «chevaux blancs» ou génies, la musique, les
chants et danses du terroir en compagnie de tout le village.
L’homme d’église dit aussi que c’est la forêt
sacrée du Kotè ou korè. Un espace réservé aux seuls initiés de même génération
entre 15 à 18 ans qui participent à certains rituels des sages. En cette période,
la fête du Korè était organisée tous les sept ans pour l’initiation des jeunes à
la vie du village. C’est un appel à répondre au devoir de responsabilité au
sein de la communauté. Somasso renferme d’autres sites touristiques
comme le bois sacré : «Kachigué» qui était un refuge pour la population en
cas d’agression. Les guerriers de Somasso s’y cachaient pour ensuite surprendre
l’ennemi.
Il y a également le canari sacré qui
symbolisait la somme des connaissances occultes des sages du village. Ce canari
protège et fait prospérer le village. Chaque année, un captif de guerre était
immolé à cet endroit. À défaut de trouver un humain à sacrifier, on avait
recours à l’alternative d’un chien rouge. En plus, le village consomme souvent
comme sacrifice une grande quantité de «faro» ou «fari», une galette fabriquée à
base de haricot pour implorer les esprits.
Pour le président de l’ADS, Markatié Daou, Béléni est une forêt qui fait la fierté de la communauté d’où l’organisation du festival qui porte son nom. L’objectif est de pérenniser ce rendez-vous culturel qui fait la particularité du Miniankala. Le Béléni de Somasso est situé dans le Cercle de Bla à 350 km environ de Bamako. Le village comporte cinq quartiers : Somasso, Kadjalla 1 et 2 et M’Bètiona1 et 2.
Amadou SOW
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