
Cet univers cynégétique exorciserait
des démons et préserverait des périls de la vie. De pliages de papier journal,
en mémoire de son père imprimeur, au ligotage avec le fil de coton, nait le
concept de son œuvre : le grigri, reproduit et relié à l’infini. Il aborde
la question essentielle de la refondation de l’Afrique et de l’avènement d’une
nouvelle société bonifiée.
A l’image de l’alchimie, ses tentures évoluent
vers une quête de perfection, les parcellements de couleurs (noir, blanc, bleu
et rouge) qui y sont reflétés renvoient à des difficultés et obstacles comme la
pandémie actuelle (Covid-19 s’entend) et dominent.
Parfois, assombrissant
l’ensemble de l’œuvre où restent discrets comme les carrés rouges et nous
invitent à la vigilance. Les combinaisons font parfois apparaitre des formes
figuratives tel «l’envol» avec lequel Ange Dakouo nous élève vers sa vision
positive de la possible création d’un monde meilleur.
Ange Dakouo, de son nom Losso Marie-Ange
Dakouo, est diplômé du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla
Fasseké d’où, il sort major de sa promotion en 2017. Ange a d’abord travaillé
de manière figurative avant de développer son travail actuel, qu’il nomme les «gris-gris
tissés», à partir de 2018. Il a reçu une distinction en 2015 (lauréat du
premier prix de la 9ème édition du concours national «Talents de la cité» dans la catégorie
peinture).
Ange est un des fondateurs du collectif Tim’Arts avec lequel, il
expose régulièrement à Bamako, Ségou, Dakar. Son travail a par exemple été présenté
au Salon d’art contemporain de Ségou, Ségou ’Art en 2016 et 2019; récemment
dans le cadre de l’exposition «Les tisseurs de liens» à la Banque
internationale pour le commerce et l'industrie du Mali (BICIM) à
Bamako et cette année même il participe à la Foire AKAA, dans l’exposition «Hier
est la mémoire de demain».
Ange compte à son actif deux
expositions solos, respectivement «Les boites rouges» à Taxi Bamako en 2018 et «Demain
sera meilleur» à la Villa Soudan en 2019.
Artiste protéiforme et curieux, Ange Dakouo
travaille le dessin, la peinture, la sculpture ou encore la vidéo, testant
toujours plus de techniques et de matériaux qu’il colle, frotte ou tisse. En
observant le travail d’Ange Dakouo, nous pourrions penser à une sculpture de
textile, rappelant celle d’Abdoulaye Konate ou les installations d’El Anatsui.
Elève d’Abdoulaye Konate au Conservatoire des
arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté, Ange Dakouo admire la maîtrise
de l’équilibre, la justesse des nuances et les jeux de couleurs de son
mentor.La technicité méticuleuse des œuvres d’El Anatsui lui donne cette volonté
de pousser ses recherches toujours plus loin et l’envie de se dépasser. Car en
regardant de plus près le travail d’Ange Dakouo, nous découvrons un travail
fin, soigné, mais surtout singulier.
Fils d’imprimeur, Ange Dakouo s’empare tout
naturellement du journal en papier pour créer ses «gris-gris». Trace du passé, archive d’une mémoire,
le journal qui les compose fige l’histoire et la transporte dans le temps. Ephémère
et fragile, cette matière est pour l’artiste à l’image de la vie humaine.
Car
c’est un «univers harmonieux» des liens
tissés montrant l’interaction entre les uns et les autres que souhaite représenter
Ange Dakouo. Tissés les uns aux autres, ces petits rectangles rappellent
l’amulette protectrice de l’enfant, nouveau-né. Il est commun, même systématique
qu’à la naissance d’un enfant, celui-ci soit attaché à
son poignet ou à son cou.
Les «gris-gris»
d’Ange Dakouo rappellent aussi les amulettes protectrices qui composent les
tenues des chasseurs traditionnels en Afrique de l’Ouest. C’est d’ailleurs l’idéologie
ésotérique de cette confrérie que l’artiste a choisi comme mémoire de fin d’études.
Il s’est particulièrement intéressé à l’esthétique de ces tenues
traditionnelles qui influenceront finalement une grande partie de son travail
et font de ses ≪gris-gris≫ une œuvre d’une belle maturité. Sa première exposition personnelle «Les
Boîtes rouges» a eu lieu en 2018 à Taxi Bamako (Mali). En 2019, son travail a été
présenté dans l'exposition «Les Tisseurs de Liens» au BICIM, puis dans une
installation solo "Demain sera meilleur" à la Villa Soudan, Bamako
(Mali).
Il a également
été invité à la foire AKAA 2019 et par Armelle Dakouo pour son exposition à
l'Espace Commines à Paris (France). Il a exposé à la Galerie Trames dans le
cadre du «Parcours» 2020, avant sa résidence à la Fondation Blachère à Dakar (Sénégal).
En 2022, Dakouo fait partie de la sélection officielle de la Biennale du Congo
et de la documenta fifteen de Kassel avec Abdoulaye Konaté et Seydou Camara,
dans le cadre de la sélection présentée par la Fondation Festival sur le Niger.
Exposées au Mali et à l'international, ses œuvres sont entrées dans les collections de la Fondation H, Madagascar ; de la Société ivoirienne de Banque, Côte d'Ivoire ; de la Fondation Blachère, France et Sénégal et de multiples collections privées
Youssouf DOUMBIA
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