Salon de l’artisanat : Une participation record

Les organisateurs ont enregistré plus de 1.400 participants. Au-delà des artisans burkinabè, d’autres d’une dizaine de pays africains et de l’Inde y prennent part

Publié lundi 27 novembre 2023 à 07:25
Salon de l’artisanat : Une participation record

Une vue des stands animés par les régions

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette 4è édition du Salon international de l’artisanat du Mali (Siama) a fait le plein des participants. Ce rendez-vous culturel et économique ouvert, jeudi dernier au Parc des expositions, par les Premiers ministres du Mali et du Burkina, se poursuivra jusqu’au 3 décembre prochain.

Tous les stands étaient occupés le week-end dernier. Les initiateurs de l’évènement ont enregistré 1.400 participants inscrits. Le président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM) et commissaire général du Siama, Mamadou Minkoro Traoré, explique que les exposants sont repartis entre les huit branches d’activités artisanales, quarante corps de métiers, soit plus de cinq cent métiers. Il existe aussi neuf pavillons pour 520 stands climatisés, 84 stands bâtis et plus de 100 autres aménagés suivant la nature des produits.

Le commissaire du Salon ajoute aussi que le nombre de stands est en forte croissance par rapport à la précédente édition. Ce qui atteste de l’intérêt croissant des artisans pour le Salon».

«C’est ainsi que nous enregistrons, pour la première fois, la participation des boulangers venus présenter des produits issus de la transformation des céréales, notamment mil, maïs, sorgho et haricot, ainsi que des légumes locaux».

Tout visiteur constate sur place des bijoutiers, des maroquiniers, des tailleurs qui présentent une gamme très variée d’habillements en textile. Les pagnes tissés du Mali et les «faso fani» du Bukina se taillent la part du lion. Ces accoutrements s’imposent à la vue des visiteurs. Il est presque impossible de passer dans une allée sans les voir.

 Les bourreliers avec des meubles de chambre à coucher et «living rooms», des ustensiles de cuisine, et des accessoires pour les salles à manger. N’doula Dia, artisan, propose ce qu’il appelle «le concept ethnique», c’est-à-dire les tissus vestimentaires et la décoration, les tableaux, ameublement, coussins et accessoires de la mode. Le tout sur des supports comme le bogolan et l’indigo. Notre interlocuteur reconnait que l’affluence reste un peu faible par rapport aux précédentes éditions en tout cas à la même période. Il estime que cette situation résulte de la faiblesse des expatriés, qui représentent très souvent 90% de la clientèle du Salon.

Contrairement au Burkina, où il y a au moins 20% d’acheteurs locaux. Ce grand habitué des foires internationales a loué à 350.000 Fcfa son stand situé devant l’allée principale avec une meilleure visibilité. Si les clients ne se bousculent pas aux portillons, il craint de ne pas pouvoir faire un retour sur investissement. 

Une autre curiosité de cette 4è édition du Siama, c’est la présence d’une nouvelle entreprise appelée «Factory Mali». C’est une industrie de transformation d’or et d’argent qui a été créée courant 2023 et qui propose une intéressante variété de bijoux «made in Mali». Selon Ousmane Koné, un employé sur ce stand, leur clientèle est surtout féminine. «Nous avons reçu beaucoup de visiteurs depuis l’ouverture, mais ce sont surtout les femmes qui achètent nos produits». Contrairement à de nombreux autres exposants, les jeunes qui animent ce stand ne se plaignent pas de la timidité de l’affluence. Bien au contraire, ils se frottent les mains parce que leur comptoir ne désempli jamais totalement.  

Au stand de la Région de Kidal, Abdou Tomota, le directeur régional de l’artisanat nous accueille avec le sourire au coin des lèvres. Il explique avoir conduit un total de 14 artisans, répartis entre 6 autres stands réservés à sa région. Ce stand bien achalandé avec des tableaux décoratifs à trois dimensions, des coussins en cuire, des boîtes de bijoux, des sacs à main, des portes clés et autres nouveautés. Il y a aussi une boîte de matériel de thé. Dans cette dernière, il y a une théière, quatre verres, un sucrier et un paquet de thé. Une fois bien fermée, cette boîte peut être insérée dans un sac de voyage voire dans une valise.

La Région de Mopti, qui a envoyé une trentaine d’artisans, dispose de 9 stands dont le stand région, indique Boubacar Diarra, membre de l’encadrement. Maroquinerie, perles, textiles d’habillement, artisanat d’art et divers sont proposés par la Venise malienne cette année. Il trouve que trois jours après l’ouverture officielle que l’affluence est plus élevée que pour les autres éditions. Mais le technicien chevronné estime que le public vient surtout vers la fin. Pour autant, il pense que l’organisation doit encore accentuer la publicité autour de l’évènement. La faiblesse de l’affluence joue naturellement sur les ventes, par conséquence sur les revenus des artisans.

Cette année, les organisateurs ont tenu à la participation des 19 régions et du District de Bamako. Chacune de ces régions a droit à 10 stands, contrairement à la précédente édition où les régions avaient obtenu 15 stands. La présente édition, avec le Burkina Faso comme pays invité d’honneur, enregistre la participation des artisans d’Algérie, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée Conakry, de l’Inde, du Maroc, du Niger, du Sénégal et du Togo. Ce qui constitue une première et doit être appréciée à sa juste valeur indique l’encadreur de Mopti.

Youssouf DOUMBIA

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